Michelle Demessine : « Il faut savoir mener de front pensée et action économiques, pensée et action sociales »
Julien Buot, directeur d’Agir pour un tourisme responsable (ATR), a interviewé Michelle Demessine, la présidente de l’Union nationale des associations de tourisme (UNAT) depuis 2014. L’économie sociale et solidaire est une approche pionnière et incontournable pour un développement durable du tourisme, selon l’ancienne secrétaire d’État au Tourisme (1997-2002).
L’Écho touristique : Quel est votre parcours ?
Michelle Demessine : En 1992, alors militante politique, syndicale et associative depuis 20 ans, je suis élue sénatrice du Nord, jusqu’en 1997, puis de 2001 à 2017. En 1997, je participe au gouvernement Jospin au poste de secrétariat d’État au Tourisme. Cette mission a duré 4 ans, un temps suffisant pour ancrer une nouvelle politique du tourisme en France.
Je disposais alors d’une administration de 400 agents, mais aujourd’hui elle a pratiquement disparu, tout comme son budget. Heureusement, les collectivités locales ont maintenu et développé leur investissement pour leur destination. Mais le tourisme en France, encore première destination mondiale, a besoin d’une vision globale et d’un dynamisme pour faire face aux enjeux de la transition environnementale et sociale qui nous attendent.
En 2014, le conseil d’administration de l’UNAT me sollicite pour assurer sa présidence. Et cela fait 10 ans que je préside l’UNAT. 10 ans à rassembler les acteurs et les opérateurs pour faire face au défi de la pérennité de cette branche du tourisme et élaborer des plans d’actions communs.
10 ans à poursuivre notre engagement pour une transition écologique et sociale, dans un contexte où les pas en arrière de la puissance publique sont plus fréquents que les pas en avant… Mais je suis toujours optimiste. Nous avons toutes les capacités et les volontés pour affirmer l’ambition d’un tourisme pour tous de qualité, respectueux de l’environnement, des hommes et des femmes.
Depuis 2023, avec des élus de la Nupes notamment, le droit aux vacances est revenu sur le devant de la scène, près d’un quart de siècle après la loi Aubry sur les 35 heures… Que pensez-vous de l’urgence d’accorder plus d’importance politique à la question du tourisme ?
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