MICHEL RESSÉGUIER, PRÉSIDENT DE THOMAS COOK FRANCE : « Thomas Cook France sera bénéficiaire en 2015 »

L'Écho touristique : Comment avez-vous travaillé sur le plan social qui prévoit la suppression de 172 postes ?

Michel Rességuier : Après avoir nettoyé les comptes, une démarche nécessaire vu l'ambiguïté comptable à l'issue du mandat de Denis Wathier (qui a donné lieu à 15 M E de corrections comptables au titre de l'exercice 2010-2011 Ndlr), nous avons fait une analyse très fine de toutes les activités. Et choisi de conserver trois business units : la distribution, le tour-opérating mainstream clubs et circuits, et les groupes. On n'a jamais gagné d'argent avec le sur mesure ni les week-ends d'où la cession d'une partie de ces activités à Hélion de Villeneuve et son entité « Le Monde à la carte » qui reprend 28 salariés, et la fermeture des week-ends et de Au Coeur du Monde USA et Asie. Nous continuerons à distribuer des produits à la carte, mais ce seront ceux fabriqués par nos fournisseurs.

Quel est le coût du plan social ?

Nous prévoyons des mesures d'accompagnement pour tous ceux qui quitteront l'entreprise mais sans indemnités supra-légales comme chez certains de nos confrères. Il faut aussi penser à la pérennité de l'entreprise.

À ce sujet, à quelle échéance prévoyez-vous un retour à la rentabilité ?

On perdra encore de l'argent en 2013 mais moins qu'en 2012 (23,4 M E de pertes d'exploitation Ndlr). On prévoit de revenir à l'équilibre ou presque au 30 septembre 2014 et d'être bénéficiaire sur l'exercice 2014-2015.

Comment se réorganise le tour-opérating ?

Jet tours est notre marque TO nationale avec les circuits et les Eldorador, Aquatour reste la marque TO régionale. Jumbo n'a pas d'avenir. Quant à Thomas Cook, c'est notre marque distributeur. Les Thomas Cook Villages perdurent mais seront présentés dans une brochure distributeur au même titre que d'autres produits exclusifs ou en marque blanche fabriqués par des partenaires fournisseurs. Le TO se recentre sur 15 destinations, un gage de qualité et de promesse produit tenue. La fiabilité de la relation avec le client est primordiale.

Qu'en est-il des 23 fermetures d'agences annoncées ?

Ce projet prévoit aussi des regroupements. Il faut être là où est le client, aux horaires qui l'arrangent. On peut aussi imaginer des agents qui travaillent de chez eux. C'est dans ce sens que nous voulons travailler notre réseau, en nous adaptant. Sur un marché tourisme à + 1 %, on se porte tous très mal. Qu'est-ce qu'on a à réinventer pour arrêter de perdre de l'argent sur un marché qui ne s'écroule pas ? À nous de trouver les bonnes réponses. La force d'un réseau, ce ne sont pas les agences mais les agents, le lien qui existe entre le conseiller et son client. Nous allons engager un gros travail de formation.

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