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Michel Messager (AFST) : « Une nouvelle génération doit s’approprier l’association »

Personnalité de l’industrie, Michel Messager quitte la présidence de l’Association française des seniors du tourisme (AFST) qu’il a fondée, et passe la main à Georges Azouze.

L’Echo touristique : Vous avez décidé de ne pas vous représenter à la présidence de l’AFST. Pourquoi ?

Michel Messager : J’ai 75 ans, et j’ai créé l’association en 2008… Il était temps de passer la main. Une nouvelle génération de professionnels du tourisme arrive à l’échéance de la retraite, et doit s’approprier l’AFST. Il faut que l’association puisse avoir la place de les accueillir. C’est la vie d’une association ! Elle doit évoluer, se renouveler, accorder plus de place aux nouveaux adhérents. De mon côté, je vais me concentrer sur mes autres activités, et notamment l’écriture*. Tout en restant disponible pour l’association, dont je suis le président d’honneur, si elle fait appel à moi.

Georges Azouze, qui a participé activement au développement de la croisière en France, prend votre suite. C’est une bonne recrue pour l’association ?

Michel Messager : Georges est le président qu’il fallait à l’association pour assurer la transition. J’ai confiance en lui, et en l’équipe. Georges a une très bonne image dans l’industrie. Et s’il est là, ce n’est pas pour le titre. Il a longtemps réfléchi à ses projets pour l’association, et je suis certain qu’il fera de très bonnes choses pour l’AFST. C’est une personnalité très forte dans l’industrie. L’association ne pouvait pas rêver meilleur président.

A l’origine, pourquoi avez-vous créé l’AFST ?

Michel Messager : Parce qu’il n’y avait aucune structure dédiée aux retraités de la profession, comme cela peut exister dans d’autres secteurs. Mon idée initiale était double. D’abord, l’association devait permettre d’offrir un lieu de rencontres et d’échanges aux retraités de notre profession, qui est marquée par les contacts humains. Dans nos carrières, nous travaillons beaucoup, nous voyageons beaucoup, avec des partenaires, pendant des années. La retraite peut mettre un coup au moral… Nous voulions que les seniors de la profession aient la possibilité de maintenir ce lien. Et puis nous voulions transmettre nos différentes expériences aux nouvelles générations.

Michel Messager

L’association a attiré une centaine d’adhérents dès la première année…

Michel Messager : Alors que personne n’y croyait quand j’ai décidé de la fonder… Nous avons élargi les adhésions à toutes les professions liées au tourisme, et pas seulement à la distribution. Ça nous a permis d’avoir des compétences variées, et de mettre en place de nombreux projets. Les projets que nous avions prévus, comme de nombreux voyages pour nos adhérents, mais aussi des actions à vocation sociale ou environnementale. Par exemple, nous avons emmené des jeunes défavorisés de la banlieue parisienne à Disneyland Paris, ou en croisière sur la Seine. Nous avons également mené des actions durables à l’étranger, en finançant une installation d’électricité solaire à Madagascar, en offrant des vélos en Centrafrique, en participant à la construction d’une école en Inde… A chaque fois, nous mobilisons nos réseaux. L’association compte désormais 975 membres, et aurait dépassé les 1000 adhérents si la pandémie n’avait pas mis un coup d’arrêt à son activité.

Quel est votre meilleur souvenir en tant que président ?

Michel Messager : Des souvenirs marquants, il y en a beaucoup. Mais je ne peux pas m’empêcher de repenser à cette adhérente qui, un jour, m’a dit que sans l’association, elle se serait « flinguée ». C’est un peu cru, et ça peut faire « vieux con » de dire ça, mais c’est une réalité. Le fait d’être seul, après une vie pleine de rencontres, ça n’est pas toujours facile. D’avoir été quelqu’un, et de n’être plus rien du jour au lendemain, ça n’est pas toujours facile. Il y a un besoin de contact, pour toutes les générations, et c’est aussi la vocation de l’association : permettre aux différentes générations du tourisme d’être en contact. Et les faire profiter de nos expériences.

De quelle façon ?

Michel Messager : Avec des projets de tutorat par exemple. Chaque année, une centaine d’entrepreneurs sont encadrés par des membres de l’association, sur des tas d’aspects. Tout change si vite. Il y a quarante ans – ce qui n’est pas si vieux – nous travaillions sans ordinateur, ou presque. Et nous faisons partir autant de clients, sinon plus ! C’est cette expérience que nous souhaitons transmettre. C’est aussi une façon pour nous de garder une trace, de montrer ce qu’on a vécu, et la façon dont on travaillait qui n’a plus grand chose à avoir avec ce qui se fait désormais. Nous travaillons d’ailleurs, avec des membres de l’association, à l’écriture d’un livre sur les 100 meilleures anecdotes des seniors du tourisme.

*Spécialiste du tourisme spatial, Michel Messager vient de publier Le Tourisme Spatial, 1954-2020.  De l’ »enregistrement pour la Lune » de Thomas Cook, qui recueillit près d’un millier de candidatures en 1954, au 30 mai 2020 à 21h22, date à laquelle les astronautes américains Bob Behnken et Doug Hurley s’envolent depuis le centre spatial Kennedy en Floride à bord d’une fusée SpaceX, le livre aborde la question du tourisme spatial. Car « oui,  c’est une réalité : le voyage dans l’espace s’ouvre au monde marchand ». Véritable inventaire du tourisme spatial en abordant des sujets comme la commercialisation des vols, les hôtels spatiaux, les ‘’spaceports’’, l’économie induite par cette forme de tourisme, les problèmes juridiques et assurantiels, l’impact écologique de ce type de voyage, le livre s’impose comme le premier guide pratique du tourisme spatial.

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