Les TO sont restés sous l’eau en 2012

L’exercice 2011-2012 (1er novembre – 31 octobre) est encore un mauvais cru pour les voyagistes de l’Association de tour-opérateurs-Ceto. Ils ont fait voyager 4 249 375 clients en voyages à forfait, soit une nouvelle baisse de 3,8 % après celle de 1,5 % lors de l’exercice précédent. La situation est moins critique qu’en 2008-2009. Le marché s’était alors brutalement retourné faisant perdre aux TO 7,2 % de leur activité. Mais l’exercice 2011-2012 continue de porter les conséquences du Printemps arabe et d’une crise économique sans précédent. Le volume d’affaires global, à 5 288 ME, est ainsi en recul de 0,8 %, de -2,6 % pour les voyages à forfait avec une recette unitaire moyenne qui progresse très légèrement à 972 E (+1,3 %).

Le moyen-courrier (46 % de l’activité annuelle) est le plus touché, en retrait de 5 % pour les forfaits alors que les vols secs progressent de 7,8 %. Le long-courrier (44,9 % des ventes) a mieux résisté à – 0,6 % pour l’activité forfaits quand les ventes de séjours France ont légèrement progressé, à + 1,4 %. Tous axes confondus, c’est l’Asie (+4%) qui réalise la meilleure performance, tirée par la Thaïlande et le boom de la Birmanie quand, logiquement, le Moyen-Orient (14 % du trafic moyen-courrier) subit la plus forte désaffection (-17,3%).

LA TUNISIE RESTE N°1 DES VENTES À FORFAITS

« Dans le contexte économique, le secteur des voyages organisés montre une certaine résilience », essaie de positiver René-Marc Chikli, président du Ceto qui note que certaines entreprises ont su s’adapter. Voyageurs du Monde, Visiteurs ou encore Top of Travel font partie de ces bons élèves.

Les destinations les plus sinistrées de l’année sont sans surprise la Jordanie, l’Égypte mais aussi le Kenya et le Sénégal. Les meilleures performances reviennent à la Sardaigne, à Madère et surtout aux Canaries (+25 % avec 166 305 forfaits). La Tunisie est restée la première destination en ventes de forfaits (413 211 clients), en croissance de 14 % grâce à une reprise estivale.

Celle-ci ne se confirme pas sur l’hiver. Au global, la saison en cours est bien mal engagée pour les tour-opérateurs qui font le parallèle avec 2008-2009. Les prises de commandes sont en baisse de 10,3 % en passagers, de 7 % en chiffre d’affaires, seul le mois de mars s’affiche en positif. Pour limiter le recul de leurs recettes, les TO parient sur une réduction des capacités pour rééduquer le client et vendre « enfin les voyages à leur juste prix ». « S’il y a de la demande, nous ajouterons des capacités », explique Patrice Caradec, président de Transat France mais « Finissons-en avec le Cap-Vert à 700 E ou la République Dominicaine à 1 000 E ».