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Les TO jouent la transparence

Le passage à l’affichage des prix Toutes Taxes Comprises se généralise dans les catalogues. Les TO jouent ainsi la transparence et le prix sans surprise. Mais avec quelques interrogations sur l’impact psychologique de la mesure, notamment sur les ventes à court terme.

L’affichage des prix TTC ? Voilà un sujet pour lequel, sans mauvais jeu de mot… Tous les Tour-opérateurs sont Concernés. En cette rentrée, c’est la dernière nouveauté dont on parle, un grand nombre de voyagistes ayant enfin sauté le pas et adopté une présentation Toutes Taxes Comprises de leurs prix en brochure.

A l’instar de TUI France (adepte de la formule dès son lancement en 2003 et qui en a fait un argument commercial) ou de Voyageurs du Monde converti au TTC dans le sillage des agences en ligne l’automne dernier, ce sont tous les membres de l’Association de tour opérateurs/ Ceto qui optent cet hiver pour le prix sans surprise. Marmara avait annoncé dès le printemps son intention d’y passer, mais Look Voyages, Vacances Transat, Bennett, Fram, Kuoni, Marsans, Asia, Thomas Cook, Donatello, Rev.Vacances, Pacha Tours, Tourinter ou encore Visiteurs sont aussi au rendez-vous. Nous avons recommandé à tous nos membres ce passage au TTC, explique René-Marc Chikli, président du Ceto. Et ce après plusieurs mois de négociations avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCRF), laquelle avait le tourisme dans le collimateur depuis quelques années.

Plus facile sur le Net

En effet, si l’affichage des prix en HT était jusqu’à présent toléré, il restait en infraction avec l’arrêté du 3 décembre 1987 qui indique que toute information sur les prix de produits et de services doit faire apparaître, quel que soit le support utilisé, la somme toutes taxes comprises qui devra effectivement être payée par le consommateur. Une exigence assez facile à satisfaire pour les opérateurs du Net (rentrés dans le rang ces 12 derniers mois), leurs brochures électroniques étant modifiables d’un clic. Mais plus compliquée pour les voyagistes classiques. Car tenir compte dans des catalogues imprimés des mois à l’avance de la multiplication et surtout de la variabilité des taxes aériennes et surcharges carburant est devenu ces derniers temps un vrai casse-tête. Nous subissons le bon vouloir des compagnies aériennes qui, non seulement continuent à ne pas communiquer aux TO leurs tarifs en TTC, mais jouent aussi au yoyo avec les surcharges carburant, et ce parfois en l’espace de quelques jours, comme Air France en août, déplore René-Marc Chikli. Nous avons expliqué à la DGCRF ces particularités et sommes tombés d’accord en juin sur un modus vivendi, qui prend en compte un seuil de tolérance.

Des contraintes techniques

Concrètement, la notion de variabilité (avec les taxes d’un côté et la surcharge carburant de l’autre) a été retenue. De là, un module de base a été défini, qui impose la seule présentation du prix d’appel en TTC comme obligation, avec renvoi à un tableau détaillant les données variables. La plupart des TO sont pourtant allés au-delà, présentant cet hiver la totalité de leurs grilles tarifaires en TTC, à l’exception notable, chez les grands généralistes, du Club Med et de Jet tours. Anne Bouferguene, DG de Jet tours invoque des raisons essentiellement techniques.

Il est vrai que les TO qui ont opté pour le tout TTC dans leurs grilles, s’ils ont bien compris l’impact positif que pouvait avoir une communication sur la transparence des prix, n’ont peut-être pas pris toute la mesure des contraintes techniques au quotidien. Classes de réservations ou de débordements multiples, départs de Paris ou province… autant de redevances différentes à prendre en compte. Pour commencer, le module de base aurait été suffisant, remarque René-Marc Chikli.

Reste que la démarche est unanimement saluée, par les clients comme par les agences. Une étude du cabinet Accenture en début d’année le rappelait : Un voyageur, si l’on prend en compte la saisonnalité et les suppléments non optionnels (taxes et frais de dossier) paie, in fine et en moyenne, 1,55 fois le prix d’appel affiché, quand ce n’est pas deux fois sur des destinations très concurrencées. Evidemment inacceptable ! Cette évolution va donc dans le sens de l’histoire, d’autant que le passage au TTC devrait s’imposer également à terme aux tarifs aériens. Bruxelles planche sur le sujet et pourrait aboutir début 2009.

Les voyagistes qui inaugurent leur tarification TTC ont toutefois une petite angoisse commerciale. Je m’inquiète de l’impact psychologique, concède Olivier Kervella, DG de Look Voyages. Cet hiver, nos prix d’appel en long-courrier passent souvent la barre des 1 000 E, quand nous étions en HT plus près de 800 E. Comment le client va-t-il réagir ? Fram, toujours prudent, met en garde de son côté les agences sur son site professionnel : Le TTC va mathématiquement augmenter nos tarifs. Toutefois, certains de nos confrères vont continuer à publier des prix hors taxes. Nous espérons que vous saurez en tenir compte et comparer avec vos clients des prix comparables. C’est pour nous le seul risque commercial lié à la transparence, et nous le prenons volontiers. Nous comptons sur votre professionnalisme et votre rigueur. La plupart des grands généralistes ayant fait le même choix, le risque est toutefois limité et la pratique devrait lisser la concurrence.

Commissionner sur le TTC ?

Cette concurrence s’exercera donc peut-être, à l’avenir, sur le commissionnement. La règle actuelle est que le taux de rémunération s’applique sur le hors taxe. Les taxes ne sont pas commissionnables. Les TO se contentent de les collecter pour le compte des compagnies aériennes, qui les reversent aux organismes, rappelle Anne Bouferguene.

Sauf que TUI France a là aussi ouvert une brèche puisque, non content de s’afficher en TTC, il commissionne sur un prix intégrant aussi bien taxes qu’assurances. Même chose pour Costa. Cela nous coûte entre 0,5 et 1 point de commission supplémentaire, mais nous nous y retrouvons, remarque Pascal Boyer, directeur commercial de TUI. Sans doute aussi parce que le TO pratique un commissionnement variable, avec trois taux selon les saisons.

Commissionner sur le TTC conduirait à augmenter les prix, ce qui n’est pas acceptable pour le client, juge pour sa part René-Marc Chikli. A moins de réviser nos accords avec les réseaux et négocier un ou deux points de commission à la baisse, cette pratique n’est pas envisageable. La réflexion ne pourra se faire qu’en concertation avec nos partenaires distributeurs, confirme Bruno Gallois, DG de Marsans. Le sujet sur les tarifs TTC clos, c’est donc un nouveau débat que la profession va devoir engager au plus vite…

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