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Les taxes à l’entrée, poison des destinations ?

Visas, taxes touristiques, frais administratifs… : les États multiplient les prélèvements auprès des touristes. Mais l'impact sur le nombre de visiteurs n'est pas le même partout.

%%HORSTEXTE:1%%L'Irlande nage à contre-courant. Pour stimuler la création de nouvelles lignes aériennes, son gouvernement a annoncé fin octobre la suspension l'an prochain de la taxe touristique de 3 euros prélevée sur chaque billet d'avion. Une exception car, à l'échelle mondiale, la tendance est au contraire à la hausse des prélèvements. Ces dernières semaines, les annonces dans ce sens se sont multipliées : instauration d'une taxe aérienne au Maroc à partir du 1er avril prochain (entre 9 et 36 € par passager, à l'arrivée mais aussi au départ), mise en place d'une redevance touristique en Thaïlande d'ici quelques mois (0,7 € par jour et 12 € pour tout voyage de plus de trois jours), relèvement de 15 à 25 dollars du prix du visa délivré à l'arrivée en Égypte à partir du 1er mai 2014…

Ces annonces s'inscrivent évidemment dans un contexte de rigueur budgétaire, qui force les États à trouver de nouvelles sources de recettes. Le Maroc espère ainsi récolter avec sa taxe aérienne 90 millions d'euros par an, dont la moitié sera affectée à la promotion touristique et viendra compenser la baisse des subventions versées à l'office national du tourisme. En Thaïlande, c'est le ministère de la Santé qui est à la manoeuvre, expliquant vouloir couvrir les dépenses médicales impayées des touristes blessés ou tombés malades pendant leur séjour.

L'attractivité reste le critère numéro 1

Mais sous prétexte de faire rentrer de l'argent dans les caisses, les États ne risquent-ils pas d'en perdre en faisant fuir les visiteurs ? Tout dépend en réalité de la place qu'occupe un pays sur l'échiquier des destinations mondiales et l'attractivité qu'il exerce auprès des visiteurs. Aux États-Unis, par exemple, alors que la demande d'ESTA (Système électronique d'autorisation de voyage) est facturée 14 $ aux touristes depuis septembre 2010, le pays bat chaque année un nouveau record de fréquentation. Il devrait ainsi frôler les 70 M de visiteurs en 2013, contre 55 M en 2009. De même au Sri Lanka, où le boom touristique est tel depuis trois ans que la mise en place d'un visa payant depuis le 1er janvier 2012 (entre 15 et 30 $ selon la nationalité) n'a pas enrayé la mécanique.

Au Sénégal, en revanche, l'instauration depuis le 1er juillet dernier d'un visa biométrique obligatoire, coûteux (50 E) et complexe à obtenir, fait craindre une accélération de la baisse de la fréquentation. La décision a en effet été prise alors que la destination est déjà en difficulté depuis plus de deux ans. Certaines études tablent ainsi sur un recul d'un tiers du nombre de visiteurs dès cette année. De quoi faire sans doute réfléchir l'Égypte, dont la santé touristique reste plus que jamais précaire…

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