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Les métiers du Net se réinventent

Métiers en vogue : Le web 2.0 a enfanté des métiers liés aux réseaux sociaux, aux avis et aux blogs. Ce sont des postes à forte connotation communication, avec un bon zest de modernité.Métiers old tech : Il s’agit des métiers Internet de première génération, liés à la création, à la gestion et au marketing d’un site web. De webdesigner à traffic manager.Recrutement : Les entreprises embauchent des ingénieurs, des étudiants en école de comme

Internet est à la genèse d’une pépinière de métiers et d’emplois. La preuve avec Voyages-sncf.com. « Nous avons 416 collaborateurs », se félicite son DG Yves Tyrode. « Nous sommes une entreprise jeune et dynamique, avec 32 ans de moyenne d’âge ». Voyages-sncf.com recrute sur des métiers diversifiés, du développeur J2EE (Java 2 enterprise édition, de Sun/Oracle) au chef de projet CRM (relations-clients), en passant par le conseiller web 2.0. Afin de trouver de nouveaux talents, la filiale de la SNCF utilise les réseaux sociaux tels Twitter ou LinkedIn. Dans un groupe comme TUI France, l’ensemble des métiers liés à Internet rassemble une vingtaine de salariés à forte valeur ajoutée technologique. Sans compter les quelque 80 positions du call center.

AUTOUR DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU MOBILE

Les réseaux sociaux sont au coeur des nouveaux métiers du web. Vu sur la Toile, en décembre dernier : Look Voyages recrute au sein de sa direction marketing un « community manager ». Ce poste, aujourd’hui pourvu, est polarisé autour des prises de parole et des actions marketing du TO au travers des espaces communautaires : MonLookéa (50 000 membres), Facebook (20 000 fans), Twitter (30 000 abonnés), Dailymotion et YouTube. Il s’agit aussi de créer du buzz sur des produits comme les clubs Lookéa et Kool, sans oublier de gérer l’e-réputation de la société sur des sites « hors de contrôle » tels que forums, sites d’avis clients et blogs. Les TO, les transporteurs, les hôteliers ont beaucoup de pain sur la planche au chapitre du web 2.0. Aujourd’hui, les grandes entreprises du tourisme peuvent difficilement faire l’économie d’un métier dédié en grande partie aux réseaux sociaux, capital pour son image de marque. Dans les structures plus modestes, cette fonction, qui demande une formation ou une expérience en communication d’entreprise, s’ajoutera à la gestion quotidienne d’un site web. Au coeur de l’e-réputation, le community manager doit faire vivre la marque au sein des réseaux sociaux, et la surveiller sur les sites tiers, incluant les portails où les internautes peuvent déverser… leur fiel. Au-delà de Facebook et Twitter, il doit aussi s’interroger sur la pertinence de réseaux sociaux naissants comme Google+ et Pinterest. Les sociétés vont aussi devoir dégager de plus en plus de ressources pour les services mobiles. Frédéric Pilloud, directeur marketing d’Odigéo (Go Voyages, Opodo, eDreams), est déjà dans cette dynamique : « Nous dédions des personnes à un site Internet comme nous le faisons pour un site mobile. Le niveau de compétences requises est équivalent, sauf sur les questions techniques. Ce qui nécessite une spécialité sur le mobile, ce sont principalement les développeurs, en html 5 ».

DANS LE SILLAGE DE L’e-MARKETING

Plus anciens sont les métiers du CRM (relation-client), de l’e-marketing, de l’acquisition de trafic. Le traffic manager, par exemple, a pour mission d’attirer sur un site un trafic qualifié, soit un public d’acheteurs potentiels. À lui revient le soin de choisir entre différents leviers : liens sponsorisés, affiliation, bannières. Ses arbitrages dépendent notamment des budgets consentis et des objectifs (visibilité, acquisition de contacts, hausse des ventes…). Le traffic manager fait le suivi des campagnes, mesure l’audience, sans oublier de surveiller la concurrence. Dans ce registre, Promovacances.com cherchait fin mars un « business analyst marketing ». Autrement dit, un champion des fichiers Excel et Access, pour optimiser la conversion, les e-mailings, la fidélité des clients.

Avec l’algorithme changeant et lunatique de Google, les sociétés ont aussi une soif renouvelée de responsables SEO (référencement naturel) et SEM (référencement payant). Là encore, il est nécessaire d’être curieux, et suivre celui qui fait la pluie et le beau temps en matière de référencement, Google. Il faut être familier avec Google Adwords, Google Analytics, les langages de programmation, même quand l’entreprise confie une partie du travail à une « web agency ». Un travail à accomplir de concert avec les équipes techniques, mais aussi le responsable du contenu (web designer). C’est vital pour des portails ou des comparateurs.

PROBLÈME DE RECRUTEMENT

Le chômage est un fléau national, mais pas dans l’e-commerce… Nombreux sont les acteurs du web qui peinent à trouver les bons candidats, dans l’e-tourisme comme dans les autres secteurs. Les besoins sont immenses, et les formations font encore défaut. C’est la raison pour laquelle Xavier Niel (Free), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privee.com) et Marc Simoncini (Meetic) ont créé en 2011 leur École européenne des métiers de l’Internet. Alors, comment s’organisent les entreprises du e-tourisme ? Elles flairent des talents dans des écoles d’ingénieur ou des masters en informatique sur les métiers techniques. Pour le reste, leurs regards se tournent souvent vers des écoles supérieures en marketing/communication, des grandes écoles de commerce. Odigéo affectionne la promotion interne, c’est dans sa culture. « Nous prenons beaucoup de jeunes diplômés », explique Frédéric Pilloud, qui coiffe une équipe d’une cinquantaine de personnes. « Nous avons deux types de profils, à part à peu près égales. Nous recrutons des Bac+2, principalement des BTS Tourisme, que nous formons en interne pendant un à deux ans. Ce sont pour commencer de petites mains du web, que nous tirons vers le haut. Nous embauchons aussi des jeunes d’écoles de commerce, de l’Escaet notamment ». Odigéo va occasionnellement piocher quelques bons éléments dans des entreprises d’e-commerce. Parfois, c’est le contraire. « La difficulté d’un manager, c’est de faire évoluer les personnes issues d’écoles de commerce, pour éviter qu’elles partent ailleurs ».

UN BTS INADAPTÉ

Face aux métiers nés avec la vague Internet, « Le BTS tourisme est totalement dépassé », ajoute Frédéric Pilloud. Un avis partagé par Yariv Abehsera, président de Travelfactory (Snotour/Locatour). Seulement 20 % à 30 % des personnes de son équipe (80 personnes) possèdent ce diplôme. « Les BTS Tourisme sont tournés vers le produit, ils pâtissent d’une profonde méconnaissance du digital. Ils ignorent les notions de clic, d’acquisition de trafic, de parcours client ou de tunnel de conversion. Il leur manque cette approche business qui permet de créer l’offre sur Internet à partir de la demande ». De ce fait, Travelfactory recrute principalement des professionnels issus d’écoles de commerce, mais aussi dans les écoles d’ingénieurs pour les postes techniques.Dans l’e-tourisme, il y a par ailleurs un peu de la place pour des autodidactes et des geeks, qui devront éventuellement entrer par la petite porte. C’est parfois un stage ou un contrat en alternance qui peut mener à des fonctions pleines d’avenir. Lastminute.com France recherche ainsi un stagiaire en community management, mais aussi en relations presse, intégré au sein du département marketing. L’agence en ligne fait un appel du pied à un étudiant dynamique et créatif, avec « une solide connaissance de l’univers Internet et des réseaux sociaux ». Les jeunes curieux, avec du talent, ont leur chance. Le très communicant Matt, animateur de la page Marmara (200 000 fans), est un autodidacte, qui a appris en quelques mois à corriger ses fautes d’orthographe…

« Le BTS tourisme est totalement dépassé », ajoute Frédéric Pilloud (Odigéo).

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