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Les Français se font attendre

Alors que nos voisins européens ont retrouvé le chemin des pays touchés par le tsunami le 26 décembre 2004, les Maldives, la Thaïlande et surtout le Sri Lanka peinent encore à reconquérir la clientèle française.

Le 26 décembre 2004, un raz de marée géant frappait l’Asie du Sud-Est. Bilan : 220 000 morts et des millions de victimes directes ou indirectes. Destinations touristiques prisées, le Sri Lanka, les Maldives et la Thaïlande ont subi de plein fouet la vague meurtrière puis le tsunami économique qui s’en est suivi, suite à la désaffection de la clientèle européenne.

Un an plus tard, l’activité touristique peine à retrouver ses niveaux sur le marché français, bien plus lent à repartir que ses voisins britannique, allemand ou italien. C’est particulièrement vrai aux Maldives, où la fréquentation hexagonale s’est effondrée de près de 60 % entre janvier et novembre 2005 alors que, paradoxalement, les infrastructures de l’archipel ont été peu touchées. Seulement 15 hôtels sur 87 sont restés fermés à la suite du raz-de-marée.

Quelques tendances positives

La situation est néanmoins en train de s’inverser doucement chez certains tour-opérateurs. Kuoni, leader sur la destination, a repris le 24 octobre un plan de vol ambitieux en affrétant entre 150 et 200 sièges chaque semaine sur l’avion de Corsair Paris-Male (le vol concurrent de Star Airlines, affrété notamment par Club Med-Jet tours opère, quant à lui, de nouveau et comme prévu depuis le 19 décembre). Nous réalisons actuellement entre 150 et 180 ventes par semaine, constate Floréal Gavalda, directeur du tour-operating de Kuoni, soit un quasi retour à la normale par rapport à la même période en 2004.

Il faut dire que le voyagiste s’est montré particulièrement actif, multipliant éductours et campagnes de publicité en partenariat avec le Maldives Tourism Promotion Board. Asia est sur la même tendance positive, avec des prises de réservation en hausse de 9 % pour la saison d’hiver.

Le constat est plus morose chez Nouvelles Frontières (-35 % à fin décembre 2005 comparé à la même période en 2004) tout comme chez Vacances Transat, qui met même la destination entre parenthèses cet été, se contentant de la présenter en simple extension balnéaire d’un circuit au Sri Lanka. Je n’attends pas un retour à la normale avant l’hiver prochain, remarque Eric Debry, président du groupe Nouvelles Frontières. Sachant qu’entre-temps, les autres marchés européens auront raflé toutes les chambres et que nous n’aurons plus d’opportunité de les négocier à bons prix, se désole Patrick Gardin, chef de produit Asie chez Vacances Transat.

Les prix bas ne changent rien

Sur place, les derniers hôtels encore fermés rouvrent progressivement leurs portes. Le Taj Exotica Resort & Spa accueille à nouveau les clients depuis le 15 décembre. Four Seasons vient de rouvrir son établissement de Kuda Huraa, en attendant d’inaugurer dans quelques mois un second hôtel sur l’île de Landaa Giraavaru. Et le ministère du Tourisme des Maldives prévoit l’aménagement de 35 nouvelles îles pour le développement de projets hôteliers dans les cinq prochaines années. Soit l’équivalent de 5 000 à 7 000 lits supplémentaires.

La Thaïlande continue elle aussi de galérer sur le marché français. Nous n’avons pas réussi à remonter la pente et nous nous maintenons à -30 %, déplore Jacky Pilo, PDG de Voyageurs Associés. Le pays reste pénalisé, confirme Floréal Gavalda. Même si Nouvelles Frontières ou Vacances Transat annoncent des performances stables. La destination marche moyennement, reconnaît Philippe Marquenet, directeur commercial de Visiteurs en Asie. Pourtant, les prix sont bas. Mais le long-courrier en général souffre, dans le contexte d’un marché de toute façon très morose.

Chez Asia, on espère néanmoins une normalisation au cours du premier trimestre. La Thaïlande a beaucoup pâti du tsunami et les dégâts balnéaires, à Phuket notamment, ont pénalisé injustement la demande culturelle de circuits dans le centre du pays. Mais nous devrions repasser en positif fin janvier, remarque Jean-Paul Chantraine, pdg d’Asia.

L’optimisme est d’ailleurs de mise du côté des autorités touristiques thaïlandaises. La quasi totalité des 38 000 chambres de Phuket est aujourd’hui opérationnelle et les hôteliers de l’île annoncent des taux d’occupation de 75 % à 80 % au mois de janvier, avec le retour des Européens en général. En 2006, l’Office de tourisme de Thaïlande va continuer de se retrousser les manches pour soutenir la destination sur le marché français, avec le lancement d’une campagne de publicité sur Liberty TV en février, mars et mai, ainsi qu’une campagne de communication en partenariat avec plusieurs tour- opérateurs (des discussions sont en cours avec Jet tours et Kuoni)

Un vent d’optimisme

Le plus sinistré des trois pays touristiques touchés par le tsunami reste le Sri Lanka, réellement en panne sur le marché français même si les statistiques (sans doute gonflées par l’arrivée d’humanitaires et les promotions réalisées au printemps) masquent la désaffection des visiteurs. Tous les TO sont unanimes à déplorer une forte chute ces derniers mois, alors même que le triangle culturel du pays, où passent tous les circuits, est intact. La médiatisation plus forte, les problèmes de reconstruction pour les habitations, mais aussi la résurgence de troubles politiques sur place (avec la rébellion tamoule) ont sans doute joué contre le redémarrage de la destination.

Avec une rotation de moins et un vol via Francfort au départ de Paris, Sri Lankan Airlines gère la pénurie. Pour autant, l’Office de tourisme du Sri Lanka à Paris reste optimiste. Fort de nouveaux TO qui lancent le pays (Beachcomber Tours et Mille et Un Soleils), d’une campagne de communication à venir et d’une nouvelle promotion lancée le 15 janvier (30 % de réduction sur les 300 premiers forfaits vendus pour les périodes mai-juin et septembre), il espère une hausse de 15 % des Français en 2006. De manière réaliste, et vu le contexte général du marché, les voyagistes n’espèrent pas, pour leur part, un retour à la normale avant l’hiver prochain.

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