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Les cabinets de conseil en tourisme sanctionnés pour entente sur les prix

L’Autorité de la concurrence a infligé une amende de 660 700 euros au syndicat professionnel Gefil et à dix acteurs de l’ingénierie des loisirs, de la culture et du tourisme.

Les cabinets de conseil en tourisme ont « mis en oeuvre des pratiques de consignes de prix accompagnées d’actions visant à en assurer le respect » entre 2002 et 2010, a jugé l’Autorité de concurrence le 12 janvier. En d’autres mots, une entente sur les prix. Le syndicat professionnel Gefil et dix cabinets conseil dans l’ingénierie des loisirs, de la culture et du tourisme ont été condamnés à payer 660 700 euros d’amende, dont 510 000 euros pour Deloitte.

Dans son jugement, l’Autorité de la concurrence s’est appuyée sur l’existence d’une fiche intitulée « juste prix », diffusée par le Gefil à l’ensemble de ses adhérents. Son but était d’éviter tout « dumping » et « guerre des prix » entre les cabinets et de « tirer les prix de toute la profession vers le haut », explique le compte rendu du jugement, citant des propos tenus lors de réunions au Gefil.

Guillaume Cromer, expert en développement durable et consultant pour le cabinet Id Tourism, non membre du Gefil, précise que les tarifs indiqués, soit 1 100 euros, 850 euros et 650 euros hors taxe par jour, suivant les compétences et l’ancienneté, sont « normaux » dans la profession.

Plusieurs cabinets contactés se sont étonnés de cette décision ou l’ont jugée « injuste ». Bruno Tamaillon, directeur de Tams Consultants et membre du Gefil depuis sa création, précise toutefois que le juste prix n’était qu’un « indicateur au sein d’un ensemble de bonnes pratiques ». De son côté, le Gefil n’a pas souhaité faire de commentaire mais selon les arguments rapportés par le jugement, le syndicat professionnel estime que la grille tarifaire, publique, décrit des honoraires « raisonnables » ou « moyens » et que les tarifs n’étaient finalement pas respectés.

Par ailleurs, l’Autorité de la concurrence fait état de lettres envoyées par le Gefil aux cabinets-conseils non-adhérents, mais lauréats d’appels d’offres, afin de leur rappeler « que leurs tarifications étaient anormalement basses et encourageaient la tendance baissière dans le secteur », ce qui constitue « une action de nature à influer négativement sur la concurrence ». Une concurrence déjà peu développée, les mêmes cabinets remportant l’essentiel des appels d’offres. « C’est un marché très captif », note ainsi Jeanne Brette, consultante chez Spe Tourism. « On ne pose pas les bonnes questions. On sanctionne les petits, qui défendent leur métier alors que les grands groupes phagocytent le marché, avec des offres à 400 euros la journée. On marche sur la tête » estime Bruno Tamaillon. La décision est encore susceptible d’appel.

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