Les assureurs prêts à surtaxer les seniors ?
Les sinistres liés aux voyageurs âgés coûteraient de plus en plus cher aux assisteurs, divisés à l’idée de leur appliquer des tarifs spéciaux.
C’est un pavé dans la mare que lance Hubert Chemla, le directeur général de l’Européenne d’Assurance. « Nous étudions très sérieusement la possibilité d’augmenter les primes pour les voyageurs seniors », confie-t-il. Selon lui, les assureurs font face, depuis quelques années, à une hausse inquiétante des coûts liés aux déplacements des touristes les plus âgés. « Cette population, qui restait surtout sur le moyen courrier, voyage désormais de plus en plus en long courrier et n’hésite plus à choisir des programmes intenses sur le plan physique, poursuit-il. On se met ainsi à rapatrier des gens de 80 ans du Népal, de Mongolie ou des montagnes de Chine. » L’assureur cherche donc une solution pour juguler l’envolée de ces dépenses. Créer un produit spécial troisième âge est a priori exclu. Demander aux clients un certificat médical et, si nécessaire, refuser de les assurer fait davantage partie des possibilités. Mais c’est surtout à la mise en place d’une surprime que l’Européenne d’Assurances réfléchit. « Et encore, affirme son Hubert Chemla, même si on augmentait le prix de 40 %, je ne suis pas sûr que cela couvrirait la hausse des coûts des sinistres. » Ses confrères ne sont cependant pas tous de cet avis. « Des tarifs différenciés en fonction de l’âge, cela existe sur le marché britannique, commente Bernard Maître, directeur Assurance Voyage chez Europ Assistance. Mais en France, l’objectif est au contraire à la simplification des produits. Il faut qu’ils soient faciles à vendre et à gérer, d’autant que les seniors constituent la population de voyageurs qui monte : on cherche plutôt à leur dire qu’ils peuvent voyager comme tout le monde. »