Les aéroports régionaux libèrent les chaînes de l’incoming

FlyProvence passe à la vitesse supérieure. Créée en 2006 à l’initiative de l’aéroport Marseille Provence, cette structure qui associe la plate-forme aéroportuaire à VisitProvence (le CDT des Bouches-du-Rhône), à l’OT de Marseille et à l’association « Marseille Provence 2013 – Capitale européenne de la culture » vient de sortir au printemps sa première brochure B2B à destination des professionnels du tourisme étrangers. Rédigée en anglais, elle présente une vingtaine de packages de 1 à 8 nuits pour découvrir la cité phocéenne, la Provence, mais aussi la Côte d’Azur, les Alpes du sud et même Barcelone en combiné.

« Notre objectif était de créer une offre de produits susceptibles d’intéresser les marchés qui sont reliés à Marseille en vols directs, en regroupant ce que proposent aussi bien les institutionnels que les réceptifs de la région, explique Loïc Chovelon, le chef de service communication et promotion de l’aéroport. Grâce à l’ouverture récente de plusieurs lignes aériennes, de nouveau pays comme le Liban, la Russie ou la Turquie sont connectés à notre région, mais leurs TO et agences de voyages manquent souvent de contacts en Provence. Cette brochure est faite pour eux ».

Fédérer les énergies locales, publiques comme privées, autour d’un aéroport, en s’affranchissant des frontières administratives d’une ville ou d’un département, l’idée fait désormais son chemin en France. Prenant exemple sur Marseille, l’aéroport de Biarritz a initié il y a un an et demi une démarche très similaire, en créant la marque FlyCoteBasque, un club de professionnels et institutionnels oeuvrant des Landes au Pays Basque espagnol. Le premier résultat visible a été la mise en ligne d’un site Internet regroupant une vaste offre de produits, pour l’instant centrée essentiellement sur le B2C et la clientèle française. « À la différence de Marseille, le trafic étranger n’existe qu’en été chez nous et notre budget est bien moindre, explique Émilie Cabannes, responsable de la communication et du marketing de l’aéroport. Mais nous voulons nous positionner en B2B à terme, et travailler davantage nos actions en Belgique, au Royaume-Uni ou en Scandinavie ».

DÉBOUCHER VERS L’OFFRE DE PACKAGES

À l’est de Paris, les choses sont aussi en train de bouger. Entamé il y a trois ans par la CCI de Reims-Épernay, opérateur de l’aéroport de Vatry (Marne), afin de trouver des débouchés pour la plate-forme, le rapprochement entre les CDT de Seine-et-Marne et ceux des départements de la région Champagne-Ardenne va déboucher fin juin sur le lancement d’une offre de packages de 2 à 4 nuits à cheval sur tout le grand est parisien, sous la marque Paris-Disneyland-La Champagne.

« Cette mutualisation des énergies est d’abord née du besoin de trouver des capacités hôtelières pour les étrangers arrivant à Vatry, ce qui était le cas autour de Disneyland, explique Laurent Devillers, DG de Seine-et-Marne Tourisme. Mais on veut désormais passer au développement de vrais séjours ». Y compris en ciblant une clientèle ne passant pas l’aéroport champenois. Un comble.