L’édito de Dominique Gobert : traditions et culture : olé !
Demain, jeudi 24 novembre, les députés doivent examiner une proposition de loi visant à interdire la corrida sur le territoire français. Traditions régionales, culture, tourisme, faut-il vraiment légiférer ?
C’est un débat qui concerne, grosso modo, une dizaine de départements et trois régions défendant la corrida.
Entre culture et traditions, économie touristique, souffrance animale, respect de l’environnement, comment faire ?
Et puis, surtout, faut-il, une nouvelle fois, « interdire » dans un pays libre et démocratique ? La liberté de penser, de juger n’est-elle pas l’un des apanages de notre société française ?
Certes, la corrida, c’est du spectacle. Violent souvent, impitoyable, dans lequel l’animal, à quelques exceptions près, n’a pratiquement aucune chance. Perso, d’ailleurs, je signale que la corrida portugaise est – si je puis dire – beaucoup plus humaine : le taureau pratique un véritable ballet avec le matador cavalier, lequel reste en symbiose totale et complice avec son cheval.
Personne ne meurt à la fin…
N’oublions pas non plus que ce genre de spectacles fait partie intégrante des propositions touristiques de nos régions et que les retombées économiques (et sociales) sont loin d’être négligeables.
Nos députés vont devoir débattre sur ce sujet, lequel, rassurez-vous, demeure surtout « politique », entre majorité et opposition.
C’est un peu dommage et, personnellement, je pense que je pourrais me pencher sur le problème (ou pas) lorsque d’autres sujets, dramatiques, auront été résolus.
Ainsi, tant que des enfants seront martyrisés, tant que ces mêmes enfants seront exploités, je ne me prononcerai pas sur la corrida.
Tant que des femmes seront tabassées ou violées par leurs conjoints (ou autres), je ne me prononcerai pas.
Tant que les femmes d’Iran (et d’ailleurs) ne seront pas libres de leurs vies et de leur corps, je ne me prononcerai pas.
Et tellement de choses encore, dramatiques, y compris dans notre pays.
Le tourisme, rappelons-le, c’est aussi la compréhension et la découverte de cultures différentes. C’est aussi une formidable rencontre entre êtres humains, différents…
Certes, le bien-être animal est une priorité.
Simplement, avant de légiférer sur les taureaux, peut-être serait-il temps de penser aux drames humains ?
Sans offense pour les bovidés…
« Tant que des femmes ne seront pas tabassées ou violées par leurs conjoints (ou autres), je ne me prononcerai pas. » Intéressant lapsus cher Dominique…
Totalement involontaire!