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Le transport aérien à la fête

Les compagnies à bas tarifs ont encore une fois tiré la croissance du trafic aérien dans l’Hexagone en 2006. L’année devrait afficher une progression de 5 à 6 %.

Bien que cette année, la récolte des statistiques ait pris un peu de retard, le trafic aérien en France affiche une croissance de 5,6 % sur les onze premiers mois de l’année, de telle sorte que 2006 devrait se terminer sur une progression de 5 à 6 %. Grâce aux nouvelles lignes vers le Maghreb, avec notamment les ouvertures d’Aigle Azur, Atlas Blue et Jet4You, et à la vigueur des pays du Golfe, le trafic international affiche une envolée de 6,8 % sur la même période. Mais c’est surtout les compagnies à bas tarifs qui assurent l’essentiel de la croissance. De quoi inquiéter les agences, qui réalisent toujours plus de 75 % de leur activité avec la billetterie aérienne.

Les aéroports parisiens se dopent à l’UE

Cet impact est immédiatement visible dans les performances des principaux aéroports français. Avec respectivement +5,7 et 3,1 % en 2006, Roissy et Orly conservent un bon rythme de croissance, dopée par les vols vers l’Union européenne, notamment la Grande-Bretagne et l’Irlande. L’aéroport de Nice a pour sa part réalisé l’an dernier un nouveau record de fréquentation, à 9,9 millions de passagers. La plateforme azuréenne est toujours le premier aéroport de France pour les low cost, avec 22 transporteurs qui assurent plus de 33 % de son trafic.

Avec 6,7 millions de passagers l’année dernière, Lyon/Saint-Exupéry est encore peu concerné par les compagnies à bas tarifs. Les vols nationaux (notamment grâce au hub régional d’Air France), représentent 58,6 % de l’activité de la plateforme lyonnaise. Mais la donne pourrait bientôt changer, avec le projet d’une aérogare à bas tarifs qui devrait voir le jour courant 2007, et accueillir une base Easyjet. Pour peu qu’Air France relâche un peu la pression sur l’aéroport…

Marseille rebondit

Cherchant à retrouver les passagers perdus à cause du TGV Méditerranée, Marseille a de son côté clairement fait son choix. La plateforme phocéenne, avec 6,12 millions de passagers en 2006, a fait un gros effort en direction des compagnies à bas tarifs, puisque pas moins de 17 lignes low cost ont été ouvertes l’année passée. Et ce notamment grâce à la mise en place d’un terminal simplifié et à Ryanair, qui y a ouvert sa première base française le 8 novembre. L’influence de l’arrivée de la compagnie irlandaise est déjà manifeste. De janvier à octobre, l’activité progressait de 3,2 %, alors qu’en novembre et décembre, elle a bondi à +11,5%. Cette orientation low cost devrait permettre au trafic international de l’aéroport provençal de devenir majoritaire cette année, alors qu’il ne représentait que 46 % en 2006. Elle devrait aussi permettre à Marseille de dépasser allègrement les 7 millions de passagers en 2007.

Les compagnies à bas coûts aiment la province

La part des low cost est en revanche restée stable dans l’activité de l’aéroport de Toulouse/ Blagnac (12,1 % du total), alors que la plateforme a connu une croissance globale de 2,7 %. Mais là encore, la situation pourrait évoluer cette année avec le lancement de Toulouse-Madrid par Easyjet et l’arrivée au printemps de la britannique Jet2.com, qui doit ouvrir des lignes vers Manchester, Belfast et Leeds.

Pointant à la sixième position des aéroports français, Bâle/ Mulhouse a connu un réel bond de trafic (+21 %). Ce fort développement est à mettre au crédit de la base d’Easyjet qui y a installé un quatrième avion et a lancé cinq destinations en 2006 (Amsterdam, Istanbul, Lisbonne, Munich, Prague). A un niveau moindre, l’influence des low cost a aussi été pour beaucoup dans la croissance de 12,10 % enregistrée par l’aéroport de Nantes/Atlantique, notamment avec les lignes de Ryanair vers Dublin, Shannon, Londres Stansted et Nottingham.

Précurseur des vols à bas prix en France dans les années 90, l’aéroport de Beauvais conforte quant à lui sa position dans le top 10 des aéroports français. Après une hausse de 2,1 % en 2006, il est en passe de franchir cette année la barre des 2 millions de passagers. De quoi donner des ailes à d’autres petites plateformes régionales et aux collectivités qui les gèrent, soucieuses d’encaisser des redevances passagers et d’attirer des touristes.

Pas de low cost française : une exception en Europe

C’est le cas de Grenoble, qui a atteint 435 736 passagers en 2006, soit +60 % (après une croissance de 33 % en 2005) ! 12 lignes à bas tarifs ont été ouvertes sur l’aéroport l’an dernier, et la compagnie italienne Blu Express annonce le lancement d’un vol vers Palerme le 26 mars. Avec un trafic de 465 723 passagers (+14 %) en 2006, Rennes est engagée dans la même voie.

Autant d’initiatives qui contribuent à installer les low cost étrangères en France, à défaut d’une compagnie à bas tarifs nationale, une exception en Europe. Easyjet avait créé la surprise en 2005 en prenant la deuxième place derrière Air France dans le classement des transporteurs opérant dans l’Hexagone. Elle affiche 5,4 millions de passagers de ou vers la France en 2006. Il semble néanmoins qu’elle ait été coiffée l’an dernier d’une courte tête par sa rivale Ryanair, qui annonce 5,5 millions de passagers en 2006 (+48,6 %). La compagnie irlandaise explique ce bond par un rythme important d’ouvertures de lignes, qui devrait se maintenir cette année. Loin derrière, avec des volumes presque deux fois plus faibles, on trouve British Airways dont le trafic France stagne à 2,8 millions de passagers (-0,2 %) et Lufthansa qui n’a pas communiqué ses chiffres.

Hors l’énorme suprématie d’Air France/KLM, la mainmise des compagnies low cost sur le transport aérien français dans l’Hexagone semble donc désormais une réalité. Même si ces derniers mois, les rappels à la réglementation (dont le décret sur l’application du droit de travail français aux contrats des personnels basés en France) ont pu freiné leur développement, elles gardent en France des marges importantes de croissance, en attendant la britannique Flybe qui envisage toujours d’ouvrir des lignes transversales entre les régions.

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