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Le Sahel en sècheresse d’activité touristique

Les voyagistes et leurs partenaires locaux demandent au Quai d’Orsay de réviser ses positions sur l’interdiction des voyages dans une partie de la zone sahélienne.

La situation au Sahel devient de plus en plus difficile depuis l’arrêt du tourisme. Avec l’adoption de la loi Kouchner, et en janvier dernier, le durcissement de la position du Quai d’Orsay sur les voyages en Mauritanie, au Mali, au Niger, mais aussi au Tchad ou dans le Grand-Sud algérien la plupart des voyagistes qui programmaient ces destinations ont arrêté leurs voyages. Pour Maurice Freund, président de Point Afrique, c’est une « catastrophe ». Dans l’Adrar, en Mauritanie, 90 % des revenus provenaient du tourisme, désormais au point mort. Dans le Sud Algérien on devrait compter 5 ou 6 voyages en groupe contre 50 auparavant. Plus loin, au Mali, où un tiers des visiteurs viennent de la France, seuls quelques voyagistes associatifs de l’ ATES (Association pour un tourisme équitable et solidaire) proposent encore des voyages. « Après la pauvreté, il y a la misère. Et là, tout est possible », explique Jean-Luc Gantheil, fondateur de l’association Croq Nature. La nécessité contribue à pousser les populations vers d’autres moyens de subsistance – contrebande, trafic, voir groupe armés ou terroristes -, aggravant la situation sécuritaire.

Pour toutes les associations et partenaires présents à la journée de rencontre pour le soutien de la destination, il est urgent que le Quai d’Orsay révise ses positions. Mais ce dernier n’envisage pas d’évolution positive dans l’évaluation du risque sécuritaire. « La crise en Libye a ajouté de nouvelles menaces » explique Marc Fonbaustier, chef du centre de situation au Quai d’Orsay. Les voyagistes demandent notamment un zonage plus précis, mais là encore, le Quai d’Orsay, qui doit gérer 189 pays, avoue ne pas pouvoir faire dans le détail. « Pourquoi arrive-t-on à avoir des corridors sécurisés au Sénégal. Pourquoi la Colombie bénéficie-t-elle d’un zonage très précis avec zones vertes ? On ne pèse peut-être pas assez pour faire pression » s’interroge Julien Buot, coordinateur de l’Association pour un tourisme équitable et solidaire. Maurice Freund, président de Point Afrique, explique que les opérateurs du tourisme qui sont sur place depuis des années, avec de la famille et des amis, « peuvent organiser des séjours en garantissant une sécurité suffisante » dans certaines zones, par exemple au Mali. Aminata Traoré, ancienne ministre du Tourisme au Mali juge l’information donnée sur les pays d’Afrique « partielle et partiale », est compare la fermeture du pays à « une punition ». « Aucun voyagiste, surtout avec la loi Kouchner, ne va se lancer s’il n’est pas sûr. Nous savons que dans le nord Mali, le Niger et la Mauritanie, c’est trop dangereux » ajoute Jean-Luc Gantheil.

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