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Le Liban attend son heure

Encore trop souvent combiné à un pays limitrophe – Syrie et Jordanie – pour des questions historiques, le Liban affirme peu à peu son indépendance.

L’ année 2003 est sans aucun doute à marquer d’une pierre blanche : la barre du million de touristes au Liban a été franchie, confirmant une tendance engagée depuis 1999. Cette année ne devrait pas déroger à la règle, avec une progression de 33 % au premier trimestre ! Ravagé par une guerre civile de quinze années, le pays des cèdres (dont il ne reste hélas que quelques spécimens) s’est reconstruit, depuis quatorze ans que la paix est installée, avec la même dynamique qui l’avait autrefois conduit à son statut d’enclave dorée du Moyen-Orient, attirant la jet-set du monde entier. Preuve de sa réussite, l’instabilité politique de la région ne l’affecte que très temporairement depuis l’an 2000. L’amalgame avec les pays voisins s’estompe peu à peu.

Les Français restent fortement attachés à la destination

Touristes privilégiés parmi les Européens, de par un passé commun fort, les Français sont restés fortement attachés au pays, où l’Histoire s’inscrit partout. Ils ont été 76 409 à fouler le sol libanais l’an dernier, en hausse de 7,8 % par rapport à 2002. Il est vrai que la France accueille également la plus forte diaspora libanaise. Et si l’on parle aujourd’hui à Beyrouth davantage la langue de Shakespeare, devenue l’indispensable dialecte des affaires, beaucoup de Libanais s’expriment également dans la langue de Molière.

C’est bien entendu pour découvrir les sites archéologiques de Byblos ou de Baalbeck (où les festivals d’été de haut vol attirent mélomanes et amateurs de théâtre), ou pour poursuivre l’itiné- raire emprunté par les Croisés, que nos compatriotes s’y précipitent avant tout. Mais le Liban offre bien d’autres attraits que les voyagistes découvrent progressivement. En quatre ans, les tour-opérateurs français qui programment le pays ont étoffé leurs itinéraires culturels en ajoutant des séjours à thème, par exemple autour de la gastronomie, de réputation méritée, commente Serge Akl, directeur de l’Office du tourisme à Paris. On peut aussi pratiquer les sports nautiques sur les rives de la Méditerranée et les sports d’hiver, le Liban disposant de belles stations de montagne.

Le pays propose également de belles randonnées qui séduisent les spécialistes de la marche ou encore des routes types, telle celles qui mènent dans les vignobles de la plaine de la Bekaa. Certains voyagistes, comme Asia, STI ou Nouvelles Frontières, programment par ailleurs de plus en plus d’autotours en individuel, avec voiture et chauffeur-guide, ajoute Serge Akl. Parallèlement se développe un tourisme d’affaires, favorisé par la reconstruction d’un parc hôtelier à Beyrouth constitué quasi exclusivement de 4 et 5b. L’ouverture récente d’un centre de congrès (baptisé Biel) qui complète les infrastructures déjà existantes devrait encore doper la fréquentation.

Des changements espérés du côté de l’aérien

Reste que la cherté de la destination, pourtant relativement proche, constitue un frein à son développement. Le Liban n’autorise aujourd’hui que des opérations charters ponctuelles, qui permettent à la diaspora libanaise de rentrer chez elle pour l’été à moindre coût. Mais la quasi totalité du trafic demeure entre les mains du duopole Air France/MEA, les deux compagnies volant en partage de codes. L’ouverture réelle du ciel à d’autres transporteurs devrait cependant se faire naturellement dans les années à venir, dès lors que les autorités libanaises constateront qu’un réel projet touristique est associé à la mise en place de lignes charters. Star Airlines est sur les rangs et ne désespère pas de proposer dans un proche avenir trois vols par semaine.

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