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Le deuxième aéroport de Vinci à Lisbonne est sur la sellette

Le projet d’un deuxième aéroport pour la région de Lisbonne, qui devait être construit par Vinci afin de désengorger l’actuel aéroport, va être réévalué.

Face à la chute du trafic aérien provoquée par la pandémie et aux inquiétudes environnementales des élus locaux, le gouvernement portugais a décidé mardi de réévaluer le projet de deuxième aéroport que le groupe de BTP français Vinci devait construire à Lisbonne.

Le gouvernement socialiste a annoncé son intention de déclencher « une procédure d’évaluation environnementale stratégique » pour comparer la construction d’un deuxième aéroport, qui devait désengorger l’aéroport actuel à partir de 2022, avec d’autres options, a déclaré le ministère des Infrastructures dans un communiqué.

Le régulateur du secteur aéronautique avait juste avant retoqué le projet de Vinci en raison de l’avis défavorable émis par deux des communes concernées par la construction de cet aéroport sur la rive sud de l’embouchure du Tage.

Deux solutions à l’étude

Vinci Airports s’était engagé en janvier 2019 à investir plus d’un milliard d’euros pour doubler la capacité aéroportuaire de la capitale portugaise, à 50 millions de passagers par an. Dans le détail, le gestionnaire des dix aéroports portugais ANA, devenu une filiale de Vinci après sa privatisation en 2013 pour 3,08 milliards d’euros, devait dépenser 650 millions d’euros pour agrandir l’actuel aéroport, situé dans le nord de la ville. Il devait en parallèle investir 500 millions d’euros dans la construction d’un aéroport complémentaire à Montijo, sur un site occupé actuellement par une base militaire.

Désormais, le gouvernement portugais veut étudier deux autres hypothèses : la construction d’un nouvel aéroport unique à Alcochete, une autre commune située au sud de la capitale, ou faire de l’aéroport de Montijo l’infrastructure principale en reléguant l’actuel aéroport à un rôle secondaire. Le projet d’un nouvel aéroport unique à Alcochete avait été abandonné en 2010, alors que le Portugal s’apprêtait à sombrer dans la crise de la dette qui allait le pousser à demander un plan d’aide internationale assorti d’une sévère cure d’austérité budgétaire.

Inquiétudes environnementales 

Dans le communiqué annonçant son refus de donner le feu vert à la construction d’un deuxième aéroport à Montijo, l’Autorité nationale de l’aviation civile a expliqué que deux des mairies concernées s’y étaient opposées, en invoquant notamment des inquiétudes liées à l’environnement. En dépit de l’avis favorable donné en janvier 2020 par l’Agence portugaise pour la protection de environnement (APA), plusieurs ONG militant pour la protection de la nature réclamaient déjà la réalisation de l’évaluation « stratégique » et menaçaient de saisir la justice.

L’association environnementale Zero, particulièrement préoccupée par les niveaux de pollution déjà provoqués par l’actuel aéroport de Lisbonne, très proche du centre-ville, a salué les décisions de mardi. « C’est l’occasion de réévaluer tout le projet du système aéroportuaire de la région de Lisbonne, en profitant d’une baisse de la pression sur le secteur de l’aviation provoquée par la pandémie », a-t-elle souligné dans un communiqué.

Effondrement du trafic à Lisbonne

La fréquentation de l’aéroport de Lisbonne s’est effondrée de 70% en 2020 après avoir atteint l’année précédente un record de 31 millions de passagers. « La solution de Montijo sera celle qui servira le mieux les intérêts du pays », a toutefois insisté mardi le gestionnaire des aéroports ANA, dans un communiqué.

Vinci a fait valoir que le gouvernement avait demandé une évaluation « stratégique » du projet tout en disant sa volonté d’amender la loi exigeant l’accord des communes impliquées, pour lui permettre d’avancer sans leur soutien unanime. Le groupe français « prend acte de ces orientations largement attendues, et participera aux prochaines étapes avec l’objectif de soutenir le gouvernement dans son objectif d’accroître la capacité aéroportuaire de Lisbonne », a-t-il réagi auprès de l’AFP

Début novembre, le ministre aux Infrastructures, Pedro Nuno Santos, avait reconnu que cette expansion n’était pas aussi « urgente » qu’avant la pandémie. D’autant que la compagnie TAP Air Portugal, principal moteur du « hub » de Lisbonne, devra se soumettre à un exigeant plan de restructuration en échange de son sauvetage financier.

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