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La (vive) réaction d’Amadeus à Lufthansa

Georges Rudas s’est exprimé, mercredi matin, au sujet des coûts GDS que veut instaurer Lufthansa en septembre. C’est une décision dommageable pour les agences, avec des montants incompréhensibles, selon PDG d’Amadeus France.

"Lufthansa pénalise la distribution et les consommateurs", a martelé ce matin Georges Rudas, en marge d’une conférence de presse axée sur une étude décryptant les voyageurs en 2030. Le PDG d’Amadeus France a rappelé que le groupe allemand avait depuis plusieurs années un accord 'full content' – soit de contenu intégral sur les sièges d'avion et les prix – avec le GDS européen. Cet accord a expiré en mai, et les négociations qui ont eu lieu en vue de son renouvellement n’ont pas abouti. Mais le transporteur reste naturellement distribué par le fournisseur technologique, aux termes d'un contrat plus général.

Une stratégie BtoC, mais un client "défavorisé"

Dans la foulée, soit le 2 juin, Lufthansa a annoncé la mise en place de coût GDS de 16 euros par billet émis, sur toutes ses compagnies, dès le 1er septembre. Trois mois séparent donc la fin des engagements entre les deux entreprises et l'entrée en vigueur des suppléments applicables aux seules réservations informatisées. Une période qui sera, à n’en pas douter, propice aux échanges, même si la hache de guerre est pour l'heure déterrée.

La stratégie de Lufthansa, ancien actionnaire du GDS, est claire. Il s’agit de pousser les consommateurs vers ses propres sites web. "Lufthansa veut contrôler ses passagers et le contenu qu'il lui délivre. Le groupe pénalise non seulement les distributeurs, mais aussi les voyageurs. Le client est défavorisé, puisqu'il est incité à aller sur le site de la compagnie sur lequel il ne peut pas comparer les prix" proposés à ceux des transporteurs concurrents.

Un coût de 16 euros considéré comme abusif

Georges Rudas avoue ne pas comprendre le montant des 16 euros que devront débourser les consommateurs s'ils réservent leurs vols par le biais d'un distributeur connecté à Amadeus, Sabre ou Travelport. "Lufthansa a expliqué que le coût de la distribution indirecte s’élevait à 18 euros. Et le coût de la distribution directe, à 2 euros. Or selon nos propres calculs, il est bien supérieur, et varie entre 10 et 15 euros selon les marchés". Car la vente de billets d’avion en BtoC sur Internet passe par des investissements technologiques et marketing.

"La décision de Lufthansa est discriminatoire par rapport à la distribution. Toutes agences sont pénalisées : les agences affaires, loisirs et online". Ce qui devrait profiter aux compagnies qui jouent le jeu de la distribution, "soit les compagnies low cost, les compagnies du Golfe, et Air France", tant que la compagnie nationale maintient sa politique de distribution actuelle bien sûr. Georges Rudas se montre confiant à cet égard, suite notamment aux propos rassurants du DG France Pierre Descazeaux.

Le contrat entre le fournisseur technologique et le groupe piloté par Alexandre de Juniac court jusqu’en 2017. Amadeus et Air France, qui compte comme Lufthansa parmi ses pères fondateurs, ont ainsi le temps de discuter de l'évolution pérenne de leur relation de partenariat.

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