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La France guette ses touristes nippons

Les Japonais viendront-ils en France cette année après tout ce qu’ils ont subi ? Si les voyages réservés avant les dramatiques événements qui ont frappé l’archipel semblent pour la plupart être maintenus, le doute demeure quant à de nouvelles réservations.

Conséquence du tsunami, du séisme et de l’accident nucléaire, l’ombre d’une récession économique plane sur le Japon. Alors qu’après mars, la Golden Week (fin avril-début mai) et juin sont les périodes au cours desquelles le plus grand nombre d’arrivées est enregistré, les Japonais n’auront pas forcément la possibilité ni l’envie de boucler leurs valises pour la France, destination long-courrier incontournable pour eux. « Nos compatriotes ne penseront pas à voyager avant au moins six mois, estimait Gen Okumuro, représentant du voyagiste PSG Japan Inc. lors de Rendez-Vous en France. Je viens pour faire les achats de 2012, car cette saison est déjà terminée pour nous. »

NI REPORTS NI ANNULATIONS

De son côté, Mieko Sato, la directrice de MJP, estime que les voyages domestiques sont d’abord concernés par les annulations, notamment en raison du risque de nouvelles secousses sismiques. Pour elle, les séjours à l’étranger se maintiendront. De fait, à l’Office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP), on ne constate pour le moment ni reports ni annulations significatifs. « Les clients sont régis par des conditions générales de vente, et hormis ceux touchés par le drame, il est difficile de faire appliquer un cas de force majeure », souligne Paul Roll, le directeur général de l’OTCP. « Pour l’instant, les réservations continuent d’arriver, atteste Richard Goblot, à la tête notamment des deux sociétés d’excursions touristiques parisiennes Cityrama et Paris Vision. Certes dans une proportion moindre, mais il n’y a pas eu de coup d’arrêt. On s’attendait à quelque chose de plus brutal.»

Pour tous, la situation reste néanmoins marquée par un manque de visibilité sur les intentions de voyages des Japonais, et sur l’éventualité d’une chute à plus long terme de la fréquentation. « C’est bien difficile à évaluer, confirme Christian Mantei, directeur général d’Atout France. Nous avons enregistré des annulations de séjours de Japonais en France depuis le 11 mars. Mais, les compagnies aériennes ont proposé des flexibilités pour changer les billets d’avion, ce qui devrait faciliter les reports de voyages. »

600 000 VISITEURS PAR AN EN MOYENNE

« Ce qui nous inquiète maintenant, c’est qu’il n’y a presque pas de nouvelles demandes car les gens ne veulent pas penser à s’amuser, s’inquiétait le 16 avril, Gen Okumuro. Nous aurons beaucoup moins de touristes à partir de mai jusqu’à, peut-être, août par rapport à l’année passée. » Dans l’Hexagone, l’enjeu est important, car si, avec 600 000 visiteurs annuels en moyenne, le pays ne se classe pas parmi les principaux marchés émetteurs, le Japon reste un poids lourd pour le tourisme français : les Japonais occupent la troisième place des clientèles les plus dépensières en France, avec un total de 100 Me en 2009, un chiffre alors en progression de 16,7 %. « Il est indispensable de maintenir les opérations de promotion sur ce marché qui entretient une relation de longue date avec la France, souligne Christian Mantei. Le bureau d’Atout France au Japon n’a d’ailleurs annulé aucune opération de promotion, mais a reporté à l’automne un certain nombre d’entre elles qui étaient prévues au printemps. »

* Selon Global Refund.

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