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La croisière franchit un cap

« Le « Jour le plus long de la croisière », la semaine prochaine, s’annonce déjà comme un succès. Nombre de passagers en hausse, ouvertures de nouvelles têtes de ligne, désaisonnalisation de la fréquentation : après la phase de conquête, le marché français passe au stade du développement. »

Cette année plus que jamais, le Jour le plus long de la croisière porte un nom prédestiné. Car bien plus qu’une seule journée, l’opération va en durer trois, du 12 au 14 octobre. Un format prolongé qui devrait lui permettre de pulvériser les résultats des précédentes éditions (en 2009, 6,7 ME de chiffre d’affaires avaient été générés, pour 5 448 passagers). Déjà, le nombre d’agences inscrites (1 690) est en hausse de 45 % par rapport à l’an dernier. Une progression en partie liée à la réintégration des agences en ligne, qui avaient été exclues de l’opération en 2009. Mais pas seulement. Elle est surtout le signe d’un engouement toujours plus grand de la distribution pour le marché de la croisière. Et pour cause : le secteur poursuit à toute vapeur sa conquête de la clientèle française. Au vu des progressions de ventes constatées depuis janvier et de l’état des réservations pour la fin de l’année, Georges Azouze, le président de l’AFCC (Association française des compagnies de croisière), par ailleurs DG France de Costa Croisières, table ainsi sur un total, toutes compagnies maritimes confondues, de 385 000 passagers français en 2010. Soit une hausse attendue de 11 % par rapport à l’an dernier. Une croissance en ligne avec celles enregistrées en 2008 et 2009.

BATAILLENAVALE

Et cette dynamique profite à toutes les compagnies. Dans la bataille des chiffres qu’elles se livrent, chacune y va donc de son argument. Costa Croisières continue de revendiquer une part de marché d’au moins 50 %, s’attendant à frôler les 200 000 clients français cette année ; MSC se veut le challenger le plus dynamique, tablant sur 75 000 passagers d’ici décembre, soit presque + 20 % par rapport à 2009 ; CDF-Croisières de France en escompte autour de 35 000, mais se positionne surtout comme la seule à ne pas casser les prix pour remplir ses cabines ; quant à CroisiFrance, qui complète ce quatuor de tête, elle affirme être leader au départ de Marseille, avec une capacité de 40 000 passagers depuis le port phocéen cette année. La question des ports d’embarquement pourrait d’ailleurs devenir l’un des principaux terrains d’affrontement des compagnies dans les années à venir. Car pour accompagner et soutenir la croissance du marché français, ces dernières cherchent désormais de nouvelles portes d’entrée. C’est le cas de MSC, qui en programmant l’été prochain des dates d’embarquement à La Rochelle et Cherbourg, jure être celle qui proposera « le plus grand nombre de départs depuis le territoire français ». Costa réplique en positionnant, en 2011, le Costa Magica en tête de ligne au Havre pour dix croisières dans les capitales du Nord. Un bateau que la compagnie espère remplir à 50 % de Français. Reste que c’est encore principalement en Méditerranée que le développement du marché français se joue. Et c’est le port de Marseille qui fait la course en tête. La cité phocéenne profite en la matière des fruits d’un travail mené depuis des années. Preuve s’il en fallait de cette antériorité, ce week-end (8 et 9 octobre) se tient déjà la dixième édition de la convention Top Cruise, organisée par le Club de la croisière Marseille Provence, qui devrait attirer 600 agents de voyages et étudiants. Le terminal croisières de la ville, dont la gestion a été confiée pour 25 ans à Costa, MSC et Louis Cruises/CroisiFrance, devrait accueillir en 2011 près d’un million de passagers, dont la moitié en tête de ligne. Cette croissance du trafic dans le port phocéen est notamment portée par le positionnement de bateaux à l’année par Costa et CroisiFrance. Car l’automne n’est plus, désormais, la seule saison qui marche. Lancées il y a dix ans, les croisières hivernales en Méditerranée connaissent elles aussi un essor considérable, poussant d’ailleurs MSC à exploiter, cet hiver, trois bateaux dans la zone au lieu de deux. Autre motif de satisfaction : juillet et août 2010 ont fait un carton. « C’est la saison où nous avions le plus de mal à nous installer sur le marché français, commente Georges Azouze. Mais la croisière est désormais en train d’entrer dans le catalogue des grandes vacances. » CDF-Croisières de France, par exemple, parle d’une hausse du nombre de passagers de 25 % au cours de la saison, pour un taux de remplissage moyen de 101,7 % entre avril et octobre. Une vitalité du marché français que les professionnels de la croisière ont décidé de consacrer : pour la première fois, le Seatrade Med, le plus grand salon international du secteur, sera organisé cette année en France, à Cannes, du 30 novembre au 2 décembre.

LES MAJORS AMÉRICAINES À L’ASSAUT

Mais cette bonne santé du marché français, et plus généralement européen, n’attise pas que les convoitises des compagnies européennes. Les majors américaines veulent aussi leur part du gâteau et promettent de déployer une véritable armada en Europe l’été prochain. Royal Carribean positionnera ainsi pas moins de 11 navires et opérera pour la première fois des départs depuis Gênes, avec transfert de Nice. « C’est une escale qui s’adresse directement au marché français, explique Géraldine Farel, en charge de la communication chez Latitude Sud, l’agent général du groupe Royal Carribean. La compagnie a programmé six dates et nous a dit : À vous de jouer !. » Norwegian Cruise Lines, de son côté, positionnera en Europe trois bateaux, sur lesquels Échos du large, son agent général en France, affectera durant toute la saison un ambassadeur francophone. Mais cette montée en puissance est surtout la conséquence de l’arrivée massive de nouveaux bateaux. Tandis que Costa en a mis en service trois depuis juin 2009, et en attend deux autres d’ici l’été 2012, MSC en a inauguré trois depuis décembre 2008 et, après une pause dans son plan de livraison, devrait en recevoir un nouveau en 2012. CroisiFrance a fait entrer le Louis Majestic dans sa flotte début 2010 et Croisières de France espère obtenir un nouveau bateau, plus grand que le Bleu de France, pour 2012. NCL, de son côté, a reçu son gigantesque Norwegian Epic en juin, auquel Royal Carribean répondra en lançant l’Allure of the Seas en décembre, peu après la mise en service par Cunard du nouveau Queen Elisabeth. Les petites unités ne sont pas en reste : l’an prochain, Seabourn achèvera le déploiement de trois navires en deux ans et la Compagnie du Ponant ajoutera l’Austral au Boréal. Autant de navires qu’il va falloir désormais remplir. À coups de prix cassés ?

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