La croisière entame l’été en confiance
Trois mois et demi après le naufrage du Concordia, le business a pleinement repris ses droits, y compris chez Costa. Alors que quatre inaugurations de navires vont se succéder en un mois, le secteur démarre la saison estivale avec des carnets de commande bien remplis.
Retour à la normale de l'activité chez Costa Croisières France. Après le trou d'air post-naufrage du Concordia, un redémarrage des ventes fin février, puis une nouvelle chute en mars lors de l'accident de l'Allegra, « on est aujourd'hui à des niveaux de réservations légèrement supérieurs à ceux de l'an dernier à la même époque », constate Georges Azouze, qui préside aux destinées de la compagnie sur le marché français. Le très gros volume de ventes engrangées avant le 13 janvier, date du naufrage, a même permis à Costa de clore l'hiver en hausse dans l'Hexagone par rapport à la saison 2010-2011. « On était partis pour faire une année merveilleuse, poursuit Georges Azouze. On a perdu cette avance, mais on reste en croissance. »
Depuis trois mois et demi, la quasi-totalité des acteurs du marché n'a eu de cesse de le répéter : le naufrage a été sans conséquence sur le rythme de leurs bookings. MSC annonce 25 % de progression de ses ventes en France sur l'hiver, « avec une nette montée en puissance depuis début janvier », selon Erminio Eschena, DG France de la compagnie. Même tendance chez Échos du Large, qui commercialise notamment Carnival et NCL et dit être pour l'instant au-dessus de ses objectifs de croissance annuelle, fixés entre +10 et +15 % par rapport aux résultats de 2011.
La seule voix discordante provient des rangs de Royal Caribbean. « On est toujours en croissance à double chiffre sur 2012, mais on avance un peu moins vite qu'on ne l'avait escompté, avoue Frédéric Martinez, DG France de la compagnie. On a donc revu nos objectifs à la baisse, entre 35 000 et 40 000 passagers contre 40 000 à 45 000 espérés initialement. » Selon lui, les malheurs de Costa ralentissent surtout « le mouvement d'attraction de nouveaux croisiéristes, qui est justement la clientèle qu'on vise ». Chez Costa, pourtant, Georges Azouze confie avoir noté, avec surprise, que sa compagnie « attire toujours autant de nouveaux venus, qui n'ont jamais fait de croisières sur nos bateaux ».
2013, 2014 : LA PRÉVISION DES PRIX SERA À LA HAUSSE
Royal Carribean est aussi le seul opérateur à reconnaître avoir adopté une politique tarifaire plus agressive que prévu afin de stimuler l'activité. « On a proposé des départs de Toulon en juin à 449 E la semaine, on ne pensait pas descendre si bas », lâche Frédéric Martinez. Mais les autres acteurs du secteur jurent pratiquer des animations commerciales on ne peut plus classiques. « Il suffit de comparer les offres tarifaires en cours avec celles de l'an dernier à la même époque, on est sur les mêmes tendances », avance Cédric Rivoire-Perrochat, DG d'Échos du Large. Un avis que ne partage pas Antoine Lacarrière, DG de Croisières de France. « Le marché est encore en train de se développer avec des prix en baisse, estime-t-il. Mais cette tendance va forcément devoir ralentir, car on arrive à des seuils de rentabilité limite. Sur 2013 et 2014, je pense qu'on va au contraire assister à une remontée des tarifs. Je peux déjà vous dire, par exemple, que les nôtres seront en augmentation de 6 %. »
Pour Costa, 2013 sera sans doute aussi l'année de reconstruction de l'image de marque. « Pour l'instant, on revient dans l'arène de la communication en nous appuyant sur des arguments très pragmatiques, le prix et le produit, et des messages de nos équipages qui parlent de leur métier, explique Georges Azouze. L'objectif est d'abord de rétablir les volumes de vente. Mais ensuite, il faudra reprendre le travail sur l'image. » Et réenchanter un marché dont Costa espère bien rester la locomotive.
Le Fascinosa accueillera la 19e édition des Lauréats de la Mer lors de sa croisière inaugurale.
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