L’insolente santé des groupes hôteliers
Trois ans après la crise, tous les signaux sont de nouveau au vert. L’année 2011 marque réellement la reprise du secteur hôtelier. Mais jusqu’à quand ?
C’est ce qu’on appelle un sans faute. Tous les groupes hôteliers qui ont publié leurs résultats financiers ces dernières semaines font état d’une santé éclatante. Trois ans après avoir subi de plein fouet la crise économique, le secteur voit de nouveau tous ses indicateurs dans le vert. À commencer par le leader, Accor, qui a publié la semaine dernière ses très bons résultats semestriels. Désormais 100 % hôtelier, (Accor vient successivement de céder sa participation dans le groupe Lucien Barrière et de vendre le traiteur Lenôtre) le groupe fait état d’une situation financière solide avec un chiffre d’affaires en progression de 5.8 % au premier semestre. « L’activité a été soutenue sur l’ensemble des segments et des zones géographiques. Le recentrage du groupe sur son coeur de métier fait ses preuves », confirme Sophie Stabile, directrice Exécutive Finances du groupe.
LES HÔTELIERS PRATIQUENT UNE GESTION PLUS SAINE
En effet, la progression du chiffre d’affaires de l’hôtellerie haut et milieu de gamme s’établit à +6 %, celle du segment économique (hors États-Unis) à +6,4 %. « Depuis la crise, les chaînes hôtelières font preuve d’une gestion plus saine de leurs actifs en se concentrant sur ce qui est rentable, ce qui a pour conséquence la hausse des prix moyens et des taux d’occupation », explique David Dupont-Noël, Associé Hôtellerie, Tourisme et Loisirs chez Deloitte. Le prix moyen d’une réservation dans un hôtel Relais et Châteaux est, par exemple, passé à 869 E contre 830 E l’année précédente. La chaîne, qui compte désormais 500 membres fait, elle aussi, état de bonnes performances. Le chiffre d’affaires de la centrale de réservation au cours de l’exercice 2010/2011 (clos au 30 juin) est en hausse de 22.8 % pour atteindre 86 ME. Un autre géant de l’hôtellerie, Intercontinental Hotels Group (IHG), vient d’annoncer un bénéfice net de 156 million de dolards au premier semestre (environ 109 ME), en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente.
Lors de la présentation, le DG du groupe, Richard Solomons, a néanmoins fait preuve de prudence pour la suite de l’année en soulignant que « les perspectives économiques étaient incertaines au niveau mondial ». « Les événements peuvent intervenir très vite ; si bien qu’il est devenu difficile de se prononcer sur l’avenir, même proche. Il y a beaucoup d’inconnus, notamment sur la politique monétaire et fiscale en Europe », note David Dupont-Noël. Le secteur va donc mieux mais reste sous surveillance.
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