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L’hôtellerie de luxe bientôt taxée pour sauver les colonies de vacances ?

C’est l’une des mesures proposées par un rapport parlementaire publié ce mercredi afin de financer les mythiques "colos", menacées par une baisse constante de leur fréquentation et devenues trop chères pour les classes moyennes.

Impératif de justice sociale ou énième volonté de puiser au pot des riches ? Un rapport d'information parlementaire sur "l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs", publié ce mercredi, suggère entre autres mesures la création d'un fonds national financé par une taxe sur l'hôtellerie de luxe afin de relancer les colonies de vacances.

Le rapport constate en effet une désaffection pour ces séjours organisés principalement par des associations et, dans une moindre mesure, par des collectivités. Les "colos" ont connu leur "âge d'or" de l'après-guerre aux années 60. A l'époque, l'Etat encourageait les départs "du plus grand nombre possible d'enfants d'âge scolaire", pour un mois de colonies d'été, souligne le document.

"Effondrement" des départs depuis 1995

Après un fléchissement dans les années 70, elles redeviennent à la mode dans les années 80 avec le développement de courts séjours, notamment aux sports d'hiver. De nouvelles formes de séjours collectifs apparaissent, comme les séjours linguistiques à l'étranger, avec l'arrivée de sociétés commerciales spécialisées, aux côtés des associations traditionnelles.

Un "pic de fréquentation" a été observé en 1995, avant un "effondrement". Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits n'était plus que de 7,5% en 2011, comparé à 14% en 1995.

Parmi les causes de cette désaffection, le rapport cite le coût des séjours, "devenus trop chers pour les classes moyennes". Le prix d'une semaine de vacances en colonie est de 400 à 600 euros par enfant, avec un coût moyen à la journée de 63 euros, comparé à 10 à 15 euros par jour pour les séjours de scoutisme, et 35 euros pour une journée d'accueil en centre de loisirs sans hébergement (centres aérés).

21 propositions pour "réinventer les colos"

Depuis 1995, la tendance qui se dessine semble annoncer une disparition des séjours classiques, sans thématique et fréquentés par tous les milieux sociaux, au profit de deux secteurs : l'un associatif et caritatif qui deviendrait celui des garderies d'été, et l'autre commercial, avec camps itinérants de tourisme et aventure pour adolescents des milieux aisés.

"Cette évolution serait particulièrement défavorable au départ en vacances des enfants des milieux aux revenus modestes ou moyens, qui n'ont accès ni au caritatif, ni au commercial", souligne le rapport. Parmi ses 21 propositions pour "réinventer les colos", il milite notamment pour une plus large distribution des chèques-vacances, une intervention auprès de la SNCF pour des prix plus avantageux ou une campagne nationale de promotion.

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