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L’Euro 2016 a profité à la province, mais pas à Paris

L’impact économique de l’Euro de football a été dans l'ensemble positif pour les professionnels français de l'hôtellerie. Mais ce sont les villes-hôtes de province qui ont le mieux tiré parti du tournoi, Paris subissant entre autres la concurrence du collaboratif. 

 

Selon Hospitality On, spécialisée dans l'analyse hôtelière, toutes les villes-hôtes de province ont enregistré une fréquentation élevée entre le 10 juin et le 10 juillet dates d'ouverture et de clôture de L'Euro de football, s’échelonnant de 68,9% à Lens à 80,7% à Nice.

La province marque des points

Surtout, le chiffre d’affaires des hôtels y a nettement augmenté par rapport à l’année dernière, à travers des hausses de prix moyen, de fréquentation voire les deux.

L’impact relatif a été particulièrement important dans les villes où la clientèle loisirs est d’habitude moins nombreuse.

 

Sur la durée complète de l’Euro, le chiffres d’affaires a progressé de plus de 70% à Lens, Lille et Saint-Etienne, par rapport à 2015. La compétition a dopé aussi l'activité de l’hôtellerie dans les grosses métropoles que sont Toulouse et Marseille et Lyon, avec des gains allant de +39% à + 51%.

Nice (+9%) et Bordeaux (+11%) en ont également profité alors même que l’activité touristique y est traditionnellement déjà très forte à cette période, et que Bordeaux avait déjà enregistré une très forte croissance l’an dernier, grâce à la tenue de Vinexpo.

Paris sur la touche

Dans ce concert de cocoricos, Paris est LA fausse note. Comparé à la même période l'an dernier, le chiffre d’affaires des hôtels a reculé de 7,6% dans l'agglomération francilienne.

"C’est toujours, dans une large mesure, un contrecoup des attentats", note Hospitality On, même si Paris a marqué des points en communication. Pour redorer l'image de la destination il fallait "un Euro pendant lequel la sécurité soit pleinement assurée pour que les touristes étrangers se décident à revenir dans la capitale, après de nombreux mois de défiance".

Les images de la France, de la tour Eiffel, du football, reprises par tous les médias du monde, ont de ce point de vue offert une couverture médiatique massive et surtout positive. "C’est à moyen terme que les fruits de cette dynamique devraient pouvoir être cueillis", estime Hospitality On.

Le collaboratif champion

Au delà de l'aspect sécuritaire, d'autres facteurs spécifiques ont cependant affecté la fréquentation de Paris et l'Ile-de-France et les performances de l'hôtellerie pendant l'Euro – ainsi le décalage de la période du Ramadan, plus précoce cette année. Les palaces de la capitale, où la clientèle moyen-orientale est très présente, en ont principalement ressenti l'impact. 

"L’Euro 2016 a atténué le manque à gagner début juin lié à cet effet calendaire, qui à l’inverse soutient fortement l’activité hôtelière mi-juillet depuis la fin du jeûne", relative Hospitality On.

L’absence cette année du Paris Air Show, traditionnel moteur de l’hôtellerie francilienne les années impaires est aussi à prendre en compte. Si l’on compare à 2014, l’activité hôtelière en Ile-de-France ne recule que de 2,8%. Enfin, comme pour tous les grands évènements (JO…) accueillis dans un pôle touristique majeur, "l'effet de substitution" a forcément aussi joué, la clientèle préférant décaler son séjour. les bénéfices de l'Euro pourraient donc être seulement différés.

La compétition a déjà permis d’atténuer le recul des performances hôtelières depuis le début de l’année à Paris intra- muros (-13,6% de janvier à mai) et en Ile-de-France (-10,1%).

Reste que les vrais gagnants ont sans doute été les hébergements alternatifs, tels Airbnb ou HomeAway, le second étant le partenaire officiel de l’UEFA, un mouvement de fond que l'hôtellerie est de plus en plus impuissante à endiguer.

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