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L. Air lâché par ses actionnaires

« Jean-Marie Gras, le PDG de la compagnie aérienne lyonnnaise, « n’exclut pas de déposer le bilan ». »

Débordant d’optimisme en avril dernier, lorsque te Tribunal de commerce de Lyon avait retenu son plan de reprise d’Aerolyon, Jean-Marie envisage aujourd’hui de déclarer la compagnie en cessation de paiement. Sans chiffre d’affaires, ne disposant d’aucun avion pour assurer les rotations envisagées (Afrique, Caraibes, Océan indien), et maintenant lâché par Universal Capital, le fonds de pension canadien qui l’accompagnait, il n’a plus d’autre alternative.

Pour expliquer sa volte-face, Universal Capital affirme d’une part avoir été trompé sur la valeur et l’état de l’unique avion disponible. Le DC-10 actuellement immobilisé à Nimes par TAT Industries aurait été estimé 4,5 millions d’eurosau moment de la reprise, alors que sa valeur réelle ne dépasserait pas le tiers de cette somme, estime le fonds de pension, notamment en raison des révisions indispensables à terminer avant sa remise en service. Nouvelles Frontières, ancien actionnaire d’AéroLyon, affirme avoir rigoureusement respecté ses engagements, qui prévoyaient le réglement de toutes les dettes de la compagnie (soit 11.4 millions d’euros), et le versement de 900 000 euros au repreneur.

D’autre part, Universal Capital juge que la présence de trois cadres de l’ancienne équipe, qui avaient aussi déposé leur propre projet de reprise et sont aujourd’hui déçus d’avoir été écartés, nuit gravement à la relance de la compagnie.

Le fonds de pension semble maintenant décidé à couper court à son projet. Une détermination qui a entrainé des manoeuvres financières surprenantes : les salaires de juin versés début juillet, ont été repris par la banque six jours plus tard. Un collectif représentant les salariés a déposé un référé, et le tribunal de commerce de Lyon rendra sa décision lundi 29 juillet.

L.Air, ex-Aérolyon placée en redressement judiciaire, auparavant filiale de Nouvelles Frontières, a été reprise en avril par le holding Aéroplus, présidé par Jean-Marie Gras, et dont l’actionnaire principal est Universal Capital. Jacques Donnay, à Lyon

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