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Karavel veut rassurer les clients de Switch-Partir pas cher

Alors que Karavel annonce sa reprise, Switch-Partir Pas Cher est toujours dans le collimateur de ses créanciers.

 

Ángel Luis Tadeo Felipe, directeur général commercial et marketing du groupe Hoteles Dunas, a fait les comptes : « Switch traîne avec Dunas Hotels une dette de plus de 500 000 euros depuis 2006/2007, et surtout depuis janvier 2008 », affirme-t-il. Ce groupe des Canaries explique avoir tenté de trouver un accord à l'amiable, mais n'a reçu aucune réponse de l'entreprise. « Dunas Hotels n'a pas d'autre solution que de mettre l'affaire dans les mains de ses représentants légaux en France. En  25 ans de relations commerciales avec d'autres TO de différents pays nous n'avons jamais connu une situation aussi désagréable. Un contentieux n'est jamais bon pour personne ».

Pour lui, les dirigeants de Switch n'ont pas offert de garanties suffisantes : « La seule chose qu'ils proposent, c'est de prépayer les prochains clients, comme ils le font avec le reste des hôteliers. Ils nous disent d'attendre une possible vente à un autre TO, mais ils ne s'engagent pas à signer quelque chose par écrit légal sur la dette ».

Justement, le projet de reprise des activités vente et tour operating de Switch par Karavel doit se concrétiser, selon un communiqué conjoint des deux partenaires : le groupe qui pilote Promovacances.com doit assurer la continuité opérationnelle de la marque Partirpascher.com « à priori à partir de mercredi soir ». Les deux entreprises ont accéléré leurs négociations compte tenu « de la pression de certains groupes hôteliers et les menaces de non acceptation pesant sur certains clients en partance ». Jean-Pascal Siméon est formel : « Tous les clients partent, sans problème ».

Alain de Mendonça, DG de Karavel-Promovacances, se veut lui aussi rassurant : « Karavel souhaite éviter le moindre risque de prise en otage de clients de la part de certains hôtels et s'assurera, dans la mesure du possible, de la bonne gestion des relations pour que tous les clients puissent partir et profiter tranquillement de leurs vacances. Le secteur du voyage n'a pas besoin de scandale ou de clients à la porte de leurs hôtels (…). C'est pour cela que nous avons accéléré nos discussions avec le groupe Switch qui était prévu initialement pour fin octobre ». Jean Pascal Siméon ajoute : « Depuis plus de six mois nous discutons à titre confidentiel avec le groupe Karavel-Promovacances. Je cherchais un partenaire solide, capable de reprendre la partie tour operating et vente de voyages, afin de me concentrer sur le développement international de la branche croisières. Le groupe Karavel, maîtrise parfaitement l'activité TO et le Web. C'est une grande satisfaction pour moi de « passer la main » à Alain, avec qui je partage les mêmes visions ».

Il y a urgence. Un des TO fournisseurs de Switch promet de ne pas faire partir les clients qui font l'objet de carnets de voyage non payés. Il représente sur les mois d'août à novembre près de 500 000€ de commandes via l'entreprise de Jean-Pascal Siméon. Quid de l'ensemble des créances, une fois Alain de Mendonça aux commandes ? D'après notre confrère Le Quotidien du tourisme, les dettes dépasseraient largement les 15M€, et Switch serait dans l'obligation de se déclarer en cessation de paiement. A la question « Allez-vous ou non vous déclarer en cessation de paiement cette semaine ? », Jean-Pascal Siméon botte en touche : « Je n'infirme ni ne confirme ». En tout cas, les tribunaux de commerce n'ont enregistré à ce jour aucune demande d'audience en vue d'une cessation de paiement. Pas plus à Créteil qu'à Paris.

Deux scénarii sont possibles, selon différents observateurs : soit Karavel reprend Switch et son (lourd) passif pour un petit montant. Soit il laisse l'entreprise se déclarer en cessation de paiement (comme Promovacances s'y déclara le 19 octobre 2001), pour ensuite privilégier l'apurement des dettes au bénéfice des seuls fournisseurs avec lesquels il veut continuer à travailler. « Certains hôteliers n'ont pas les reins assez solides pour supporter leur non remboursement », estime un professionnel avisé.

 

 

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