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Hélène Abraham, DG Aéro Biodiversité: « Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose »

Hélène Abraham, c’est une grande dame du transport aérien. Au premier abord, elle impressionne, mais très rapidement son joyeux sourire rend l’atmosphère conviviale. Hélène, c’est une femme de convictions qui ne se laisse pas faire… quand elle estime que ses causes sont justes…

Hélène Abraham, on se connaît depuis longtemps mais je ne sais pas qui vous êtes ?

Hélène Abraham : Je suis une femme comme une autre, qui a fait toute sa carrière dans le monde du transport et du tourisme. C’est un monde que j’ai choisi, le monde du service. Finalement le monde du service c’est travailler pour des hommes et des femmes avec des hommes et des femmes. Sur un produit qui fait rêver, sur un produit qui est complètement magique aujourd’hui encore, ce monde de la mobilité, du transport.

Le monde du service c’est assez énorme, vous vous êtes tournée vers l’aérien directement ?

Hélène Abraham : C’est un concours de circonstances. En sortant de mon école de commerce, comme beaucoup de jeunes de l’époque, je ne savais pas exactement ce que je voulais faire… j’avais fait tous mes stages dans l’hôtellerie. Je rêvais de rentrer chez Méridien, c’était là que j’avais fait mes stages. J’avais fait un stage à Boston, pour l’ouverture commerciale. C’est extraordinaire d’ouvrir un hôtel alors qu’il n’est pas encore construit. J’ai vécu six mois aux États-Unis, à faire de la vente par téléphone. Je pense que mon anglais me vient de cette époque-là, parce qu’apprendre une langue c’est apprendre dans un pays mais le téléphone est un outil extrêmement difficile. Je voulais donc rentrer chez Méridien et c’était une filiale d’Air France, on m’a dit que pour travailler chez Méridien, il faut entrer chez Air France. J’ai candidaté à Air France, j’ai été reçue, en 1982. J’ai commencé auprès d’un homme pour lequel j’aurais pu me damner toute ma vie, Dominique Patri, qui était directeur des affaires internationales. C’était extraordinaire de commencer avec une personnalité d’un tel charisme.  J’ai fait mes premières armes auprès de Dominique Patri. Dans la formation de l’époque il fallait faire deux ans fonctionnels et deux ans opérationnels et j’ai demandé à faire mes deux ans opérationnels à l’étranger. Ça se faisait peu à l’époque pour une femme. Les ressources humaines ont été attentifs à ma demande et ils m’ont envoyé en Suède. J’y suis partie comme attachée de direction. C’était un poste qui n’existait pas, de coordination commerciale « Scandinavie-Finlande ». On m’avait dit dix fois que c’était un pays épouvantable, je ne suis pas du genre à déprimer… au bout d’un an, j’ai été rappelée à Paris pour être confirmée, avant l’heure au sein d’Air France, en fait on était testé pendant quatre ans. J’ai été rapatriée assez vite et donc j’ai fait à peine un an en Suède, c’est dommage parce que je me plaisais beaucoup, J’ai trouvé que ce pays était tout à fait passionnant et pas du tout déprimant. Il y fait froid, on peut y manquer de lumière mais on s’adapte très bien. Ça reste l’Europe et c’était passionnant.

Vous avez l’air toujours optimiste, toujours joyeuse, C’est un état d’esprit permanent chez vous ou vous vous adaptez parfaitement ?

Hélène Abraham : C’est un état d’esprit permanent, je suis quelqu’un qui a des doutes, comme tout le monde, je suis aussi quelqu’un qui se pose des questions, qui s’interroge mais je regarde résolument devant je ne suis pas du tout nostalgique du passé. Je trouve merveilleux d’avoir la chance de vivre, d’avoir eu la carrière que j’ai eue, de travailler maintenant pour cette association dont on parlera plus tard, Aero Biodiversité. J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer les hommes et les femmes pour lesquels j’ai travaillé et qui ont fait que je suis vraiment très heureuse. Il y a un poète qui disait « je fais ce que j’ai voulu et je veux ce que j’ai fait » ! Si c’était à refaire je referais exactement la même chose. J’aimerais avoir plein de vies, je suis une hyperactive. J’ai eu surtout beaucoup de chance de rencontrer des managers pour lesquelles j’ai eu un très grand bonheur de travailler. J’apprends toujours, je me suis toujours dit que quand on arrêtait d’apprendre, il valait mieux faire autre chose. J’ai toujours aimé ce que j’ai fait, peut-être à une exception près où c’était un peu plus difficile et un petit peu moins satisfaisant dans le métier que j’avais à l’époque, mais ça m’a toujours enrichie, ça m’a toujours apporté et je pense que même avec des périodes de chômage, ce sont des périodes où j’ai trouvé qu’il y avait plus d’opportunités que d’inquiétudes à avoir. J’ai la chance d’être en bonne santé, d’être de nature plutôt positive et puis je trouve que malgré un contexte peut-être un peu compliqué, j’ai la chance d’être en bonne santé et d’être très bien entourée et ça me rend très heureuse.

Le fait d’être une femme, ça vous a avantagée, désavantagée, posé des problèmes ?

Hélène Abraham : Ni l’un, ni l’autre, Parce que j’ai eu des managers qui ont considéré qu’il ne fallait pas me nommer parce que j’étais une femme ou parce que j’étais jeune mais plutôt parce que je pouvais apporter quelque chose. Je pense que dans ma vie professionnelle, la création de valeur m’a beaucoup apporté et si j’apporte de la valeur, je la crée  pour l’entreprise dans laquelle je travaille. Autre satisfaction c’est de faire grandir mes équipes. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à faire grandir les équipes autour de moi.

Vous vous considérez comme une manager attentive, directive, collective ?

Hélène Abraham : Je suis très horizontale donc très collective. Je suis plutôt du genre à dire à quelqu’un qui vient avec une question « mais toi tu ferais quoi ? » et débattre s’il y a un sujet qui ne correspond pas forcément à ce que j’aurais fait mais a donner l’opportunité. Le nombre de fois ou mes collaborateurs sont venus me voir en disant « on a eu une idée mais qu’est-ce que vous en pensez ? » et j’ai répondu « allez-y ! ». C’est comme ça qu’on a fait plein de choses dans beaucoup de mes postes. Je crois bien plus au collectif que des structures qui sont encore en France, très souvent hiérarchiques. Je suis directive dans le sens où je vais donner une direction mais pas imposer quelque chose. J’ai beaucoup appris auprès de Lionnel Guérin là-dessus parce qu’il est l’homme typique pour moi du manager qui travaille de façon très collective, qui va éventuellement trancher en cas d’arbitrage à rendre mais qui va globalement écouter avant de décider.

Vous qui êtes maintenant un peu en recul, comment considérez-vous l’évolution de la société dans laquelle vous avez œuvré largement ?

Hélène Abraham : Je suis passionnée par une société que les jeunes font avancer. Je trouve ça merveilleux, aujourd’hui, de diriger une équipe dont la moyenne d’âge est de 28 ans, dont les compétences sont extrêmement loin des miennes, Ce sont des naturalistes professionnels ; j’ai fait une école de commerce et j’ai été manager toute ma vie. Je trouve merveilleux que les chefs d’entreprises soient quand même à l’écoute de ça. Mais je suis quand même convaincue que la vie d’après ne sera pas celle d’avant et je trouve ça très bien !

C’est-à-dire ?

Hélène Abraham : Je pense qu’une société qui ne sait pas se remettre en question, qui ne sait pas s’adapter à un environnement, qui a d’autres attentes, mourra ou vieillira mal. J’ai un côté optimiste là-dessus, je crois qu’il y a manière de s’adapter. Là où je trouve plus préoccupant mais on dépasse le monde de l’entreprise c’est que dans des environnements français, malheureusement, l’égoïsme est quelque chose qui est souvent fréquent. Pour moi, l’intérêt collectif est beaucoup plus important que l’intérêt individuel. Je comprends cependant que ça ne soit pas toujours simple…

Vous avez pratiquement créé Transavia France, vous avez participé aussi très activement à Hop ! En y réfléchissant c’était une bonne chose ?

Hélène Abraham : Il ne faut jamais oublier que j’ai commencé ma carrière à Air France. Air France m’a tout appris. J’y suis restée 14 ans avec la ferme conviction que je n’y ferai pas toute ma vie. Ça ne tombe pas sous le sens dans les années 90 parce que c’était la voie royale. J’avais trop de curiosité et d’intérêt pour faire autre chose et apprendre d’autres cultures que de rester à Air France. Quand j’ai quitté la compagnie j’ai été embauchée chez Thaï Airways International comme directeur commercial et marketing à Paris. C’était une compagnie aérienne d’une zone du monde que je ne connaissais pas du tout. L’Asie était une culture que je ne connaissais pas. C’était un chasseur de tête qui m’avait recrutée à l’époque ; en face de moi il y avait deux hommes et je ne savais pas que les Thaïlandais avaient le plus grand respect pour les femmes. Je n’ai pas été choisie parce que j’étais une femme, j’ai été choisie tout court. Ma première découverte a été de dire qu’effectivement les femmes cadres dans la culture thaïlandaise c’était normal. Après j’ai quitté Thaï pour rejoindre SAS parce que je trouvais intéressant de quitter une compagnie aérienne très orientée vers le tourisme pour une compagnie aérienne très orientée vers le voyage d’affaires. J’ai aussi beaucoup appris de SAS.

Cette dernière, en septembre 2001, s’est passée de mes services, ce n’était pas une très bonne année pour être au chômage… mais cela a été une belle opportunité pour moi pour des raisons familiales. Après ma période de chômage c’est le Club Med qui m’a recrutée comme directeur transport pendant quatre ans. J’ai découvert que le monde du tour-opérating était à peu près aussi difficile que le monde du transport aérien qui est un monde extrêmement fragile sur le plan économique. J’ai beaucoup appris parce que je travaillais à la fois pour deux entreprises : je travaillais pour Henri Giscard d’Estaing et Laurence Berman ; c’était quand même une chance pour moi. Laurence dirigeait Jet tours et j’étais membre de son comité de direction et j’étais aussi membre du comité de direction France du Club.

Après, je suis allé chez Transavia. C’était une sorte d’opportunité aussi puisque lorsque le Club a souhaité me remplacer par quelqu’un je me suis trouvée disponible quand Air France avait commencé un groupe de travail sur la création d’une compagnie voisine. En apprenant ma disponibilité, ils m’ont demandé de façon confidentielle d’être chef de projet d’un document qui a été présenté au conseil de direction d’Air France/KLM pour créer Transavia. Transavia, pour moi ça a été une feuille blanche pendant longtemps. J’avais une petite équipe qui m’avait été désignée par Air France avec qui je travaillais. Au départ on était la petite sœur de Transavia Pays-Bas. Ça a été une période incroyable parce que Christian Boireau – qui est un autre de des merveilleux hommes que j’ai rencontrés – m’a demandé de mettre en œuvre le business plan qu’on avait écrit. Il m’a expliqué que j’allais continuer à travailler sur Transavia et voilà comment j’ai rencontré Lionel Guérin qui ne me connaissait pas. 

La biodiversité à OrlyVetch/Coronille bigarrée + Echium vulgare/Viper’s Bugloss/Vipérine commune + HOP! Plane, Orly Airport, Ile de France

Est-ce que vous êtes une aventurière Hélène Abraham ?

Hélène Abraham : Je ne me décrirais pas comme une aventurière au sens « partir avec un sac à dos sans savoir où ». J’aime bien découvrir des choses, je suis une curieuse. Je pense que la curiosité est quelque chose que mes parents m’ont inculqué et que j’ai inculqué à mes enfants parce que je pense que c’est une richesse dans la vie. Je suis une passionnée, je ne fais pas les choses à moitié. C’est communicatif ou ça fait peur, je le reconnais volontiers!

Aviation, transport aérien et en même temps une certaine culture de l’environnement… Est-ce que vous vous apercevez que le transport aérien est où n’est pas une forme de destruction de l’environnement ? Est-ce que vous rejoignez Greta Thunberg sur l’aérien bashing ?

Hélène Abraham : Je ne peux pas dire ça. Je ne peux pas la laisser dire des horreurs pareilles d’abord parce que j’ai une pensée pour mes amis tunisiens. Pourquoi je dis ça ? Parce que le transport aérien c’est aussi une ouverture, une culture, une découverte, une curiosité, un rapprochement des hommes et aussi pour certains pays, c’est juste vital. Mais où je pense que les choses ne seront plus jamais comme avant et on le voit dans toutes les études qui sortent c’est que le week-end à New York, ça n’est plus possible. Je pense qu’on peut se dire qu’on prend l’avion de façon raisonnée. On a une conscience qui vient s’ajouter à cette vie quotidienne. Je ne suis absolument pas d’accord avec les activistes qui disent qu’il faut transformer les aéroports parce que la destruction de valeur est bien plus grave pour l’avenir de l’humanité que l’empreinte carbone sur laquelle travaillent les transporteurs. J’admire beaucoup tout le travail qui est fait enfin par les constructeurs sur l’amélioration de l’empreinte carbone. Oui, le transport aérien aujourd’hui on ne sait pas le faire fonctionner à autre chose qu’avec du carbu réacteur ; on trouvera, dans 20 ans, dans 50 ans. Il y a des tas de projets là-dessus qui sont passionnants, qui amènent une société magnifique avec la construction d’avion en bois… il y a des choses qui se font aujourd’hui et cette prise de conscience est merveilleuse sauf que le carbone est une chose mais la biodiversité : c’est la vie ! Je travaille dans une association qui agit sur la vie aussi. On a besoin de mobilité.

Aero et Biodiversité : comment mélange-t-on les deux mots ?

Hélène Abraham : C’est une réalité : la biodiversité est présente sur les aéroports. J’ai relu les 36 rapports de mes équipes qui sont en train d’être distribués aux 36 partenaires avec lesquels on a travaillé et le 37e c’est le rapport national qui vient d’être publié. Les aéroports s’étendent sur 70% à 95% de prairie naturelle, très souvent sans produits phytosanitaires, dans des espaces relativement fermés et sur laquelle la biodiversité a existé avant que les avions arrivent mais existe encore toujours. Il ne se passe pas un jour sans que l’on parle de ce fameux renard d’Orly, mais il a toujours existé ce renard. Quand les bureaux de Transavia étaient le long des pistes d’Orly, je les ai vus ces renards. On a l’air de découvrir que cet environnement zéro Phyto avec de plus en plus d’engagements pour laisser la biodiversité accomplir son cycle de vie. Il y a des aéroports où la qualité de la prairie est tellement riche que le conservatoire d’espace naturel de la région vient brosser les prairies tous les ans pour réensemencées ailleurs. Cette richesse, le nombre d’abeilles sauvages qui existe, tout cet écosystème mérite d’être explicité et mis en avant parce qu’il est mal connu. On a toujours l’impression que sous prétexte qu’il y a un aéroport, il ne peut pas y avoir de vie. Bien sûr il y a de la vie ! Il y a entre 200 et 300 espèces végétales et animales par terrain sur les nouveaux terrains construits cette année. 

Quel est le but de votre association ?

Hélène Abraham : Le but est de protéger, développer, faire connaître et contribuer aussi à ce qu’on appelle la trame verte. C’est-à-dire que la biodiversité qui vit sur place n’est pas enfermée à l’intérieur et peut contribuer à diffuser autour, pour permettre la pollinisation par exemple parce que cette biodiversité vit très bien sur cet espace. Notre enjeu est aussi de pouvoir conseiller à nos partenaires, nos membres des pratiques qui sont en faveur de cette biodiversité.

Quel accueil recevez-vous ? Vous avez affaire aux compagnies aériennes et aux aéroports…

Hélène Abraham : Les compagnies aériennes qui sont membres de l’association sont Air France, Air Corsica, une petite compagnie qui s’appelle Air Saint-Pierre et Miquelon. L’essentiel des membres actifs sont les aéroports, nous sommes extrêmement sollicités par les aéroports, c’est surtout à eux qu’on a affaire même si les compagnies aériennes ne sont pas du tout indifférentes à nos travaux. Nous travaillons avec un conseil scientifique issu du Museum d’Histoire Naturelle qui va nous apporter des conseils et des protocoles nationaux, que tout le monde peut appliquer, à réaliser dans les territoires et qu’on réalise en « science participative », c’est-à-dire qu’on va inviter lors de nos visites, tous ce qui veulent venir (les salariés qui travaillent à l’intérieur de l’aéroport, les pilotes, l’encadrement des bureaux et dans certains cas des aéroports qui font venir des écoles), on va sur le terrain voir les relevés qu’on fait, écouter les oiseaux, découvrir les insectes et regarder les nichoirs à pollinisateurs qu’on a posé pour savoir s’ils sont venus…

Oryctolagus cuniculus/Rabbit/Lapin de garenne/IUCN=NT + Vanellus vanellus, Orly Airport, Ile de France, Air France

Notre ambition est aussi de faire connaître et de voir comment ça progresse. La finalité de l’association, unique en Europe, est de dresser un inventaire, des cartographies, on va expliquer aux aéroports qu’il faut qu’ils prêtent attention aux espèces exotiques envahissantes, que s’ils effectuent des travaux il vaut mieux utiliser la terre qui est déjà sur leur territoire plutôt que de la faire venir de l’extérieur, ils risquent d’importer quelque chose qui va tuer la biodiversité existante. On va apporter des suggestions et les actionnaires vont appliquer ce qu’ils pensent bien. Certains le font merveilleusement, pour d’autres c’est un peu plus difficile mais globalement ça avance. La finalité de l’association est à la fois d’œuvrer en faveur de la biodiversité, d’expliquer que ça peut contribuer à la trame verte en France. Aujourd’hui on a environ 10% des terrains d’aviation qui sont membres, en 2022 on sera présent sur 51 terrains, aéroports comme aérodromes.

Est-ce qu’on peut rattacher la famille à vos préoccupations ?

Hélène Abraham : J’ai deux enfants, un qui vit en Norvège dans le nord et qui va épouser une Norvégienne dans le Perche cet été. Il est extrêmement engagé sur ces sujets-là. J’ai aussi une fille qui n’y est pas du tout indifférente non plus et qui elle, vit en Anjou avec un viticulteur très engagé dans la viticulture bio sur les coteaux du Layon. Je ne peux pas dire que je fais partie des gens qui n’ont pas énormément voyagé ! J’ai beaucoup voyagé dans ma vie, essentiellement pour raisons professionnelles, parfois pour raisons personnelles. Je suis convaincue que les petits ruisseaux font les grandes rivières. L’engagement personnel en faveur du recyclage (je ne suis pas favorable à la décroissance, ça aussi c’est un non-sens), prêter attention à ce qu’on a plutôt que de racheter, réparer, faire attention à la façon dont on consomme, ça fait du sens.

La vie, Hélène Abraham, pour vous c’est quoi ?

Hélène Abraham : Être en bonne santé. C’est un cadeau du ciel pour moi. Avoir la chance de rencontrer des hommes et des femmes et pouvoir les fréquenter. Aller au théâtre, je suis une grande passionnée de spectacle vivant, je n’ai pas la télévision. Si je pouvais j’irais au théâtre trois fois par semaine et vivre à Paris pour moi c’est une chance;

Vous êtes croyante ?

Hélène Abraham : Non. Je suis peut-être proche d’une certaine forme de culture, je suis très fier d’être française. J’ai eu de la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours soutenue dans ce que je faisais même dans mes projets les plus invraisemblables. Je pense que cette curiosité que j’ai eue et que je continue à avoir a été diffusée à mes enfants, je pense que ma plus belle réussite c’est ça. Quand je vois comment mes équipes ont évolué, comment elles évoluent encore aujourd’hui, j’en suis fière.

Quelque chose à refaire ? Des regrets ? Des remords ?

Hélène Abraham : Je recommencerais bien une deuxième vie ! J’ai une pensée spéciale pour Cédric Pastour (décédé en janvier dernier, ndlr) parce que je le connaissais très bien mais j’ai aussi une pensée pour François Bacchetta que je connaissais aussi, leur vie s’est interrompue tellement tôt et je me dis que je suis plus vieille que l’un et que l’autre et ma vie a été plus longue… c’est une chance extraordinaire. Ca me fait penser à cette phrase (de Mallherbe, ndlr) « Et rose, elle vécut ce que vivent les roses, l’espace d’un matin… ».

1 commentaire
  1. francis Reversé dit

    quand on a connu Hélène Abraham, on se doutait bien qu’elle n’allait pas rester inactive. donc, bravo Hélène ! et pourquoi pas des ruches dans les coins reculés des aéroports ?

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