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H. Debbasch (Terre Entière) : Certains TO et agences abusent de l’APST

Un mois après avoir lancé un SOS à ses clients pour remplir ses croisières affrétées, le PDG de Terre Entière assure que sa trésorerie n’est pas menacée. Mais il dénonce l’imprudence de certains opérateurs dont les défaillances peuvent pénaliser tout le monde.

Révélé par nos confrères de Tour Hebdo, le bilan du mois de mai 2014 de l’APST fait mal. L’association de garantie a enregistré durant cette période pour près d’un million d’euros de sinistres, principalement lié à la défaillance du mini-réseau ABC Voyages (500 000 euros) et du TO spécialiste de la plongée Key Largo (entre 300 et 400 000 euros).

Selon l’APST, le poids croissant de ces faillites – dont le coût total taquine les 7M€ en 2013, générant une perte nette de 2,2M€ pour l’association – rend plus urgente que jamais la réforme de son modèle économique. Une remise à plat dont l’issue inquiète certains TO, qui estiment devenir des victimes collatérales de l’irresponsabilité de leurs confrères.

Les futures contre-garanties, trop lourdes pour les petits TO ?

C’est le cas de Terre Entière, dont le PDG Hubert Debbasch, craint les futures règles que prépare l’association de solidarité. "Outre des primes supérieures, l’APST va certainement demander des contre-garanties beaucoup plus importantes qu’aujourd’hui, ce qui peut être très bloquant pour des petits TO comme nous, s’alarme-t-il. Cela pourrait même aboutir à fragiliser certains opérateurs et donc à produire les effets contre lesquels l’association souhaite justement se protéger davantage".

Le spécialiste des pèlerinages et des voyages culturels fait-il implicitement référence à sa propre situation ? Début mai, Hubert Debbasch a en effet adressé par mail à ses clients une lettre en forme d’appel à l’aide pour qu’ils s’inscrivent sur ses croisières affrétées.

Pas de panique, assure-t-il cependant : "J’ai voulu les prévenir que, sans leur soutien, nous risquions non pas de mourir mais de devoir laisser entrer des actionnaires extérieurs dans l’entreprise. Plusieurs nous ont approchés ces deux dernières années, mais j’ai résisté. Je ne veux pas perdre cette indépendance qui nous permet d’être très audacieux dans nos propositions de voyages et qui fait notre identité."

Des imprudents qui "fuient la réalité de leurs difficultés"

Il met en revanche en cause certains voyagistes et agences qui, selon lui, "abusent de la protection qu’offre l’APST". "Personne n’est exempt du risque de faillite, mais il y a deux catégories d’opérateurs, reprend-il. Les prudents, catégorie à laquelle je prétends appartenir, se donnent tous les moyens de réduire leurs risques financiers, quitte à refuser des clients quand ils savent que le voyage va au casse-pipe et va être annulé."

"Les autres, en revanche, prennent toutes les inscriptions et font de la cavalerie avec l’argent des clients pour fuir la réalité de leurs difficultés", poursuit-il. En cas de défaillance, ce sont donc des cohortes de voyageurs qui demandent leur indemnisation. Et se tournent, pour beaucoup, vers l’APST.

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