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Grève Air France : ceux qui rient, ceux qui pleurent

L’ensemble de l’économie française a été touchée par les annulations de vols. Seuls les loueurs, les compagnies aériennes concurrentes et la SNCF ont enregistré une hausse d’activité.

Air France devrait dévoiler l’impact de la grève sur son activité ce mercredi 8 octobre. Mais il est déjà possible de dresser un premier bilan des conséquences du mouvement social. Pour la compagnie aérienne, les pertes devraient dépasser 350 millions d’euros. Avec plus de 50% des vols annulés, et en se basant sur les 7 millions de passagers attendus pour le mois de septembre, Air France pourrait avoir perdu entre 1 et 1,2 million de passagers.

Les aéroports durement touchés

Mais d'autres acteurs ont été durement touchés, notamment les aéroports. D’après Aéroports de Paris, chaque jour de grève a entraîné une chute du nombre de passagers de 30% à Charles-de-Gaulle, et de 12 à 15%  à Orly. Rapporté aux plus de 8 millions de passagers attendus pour le mois de septembre, cela représente une perte d’environ 930 000 passagers en 14 jours.

S'y ajoutent les pertes des aéroprots régionaux. A Marseille, l’impact de la grève est estimé à 120 000 passagers perdus, avec 984 vols annulés, soit une baisse d’environ 16% du trafic attendu pour le mois de septembre. A Toulouse, le chiffre est de 100 000 passagers perdus, à Nice 55 000 passagers, à Lyon 33 000, à Bordeaux 25 000 à 30 000, à Montpellier 28 000, à Pau 12 000, à Lille entre 12 000 et 15 000, à Biarritz 18 000…

Au total, ce sont plus de 1,4 million de passagers qui manquent à l'appel, soit une perte d’environ 14 millions d’euros pour les gestionnaires d’aéroports, sans compter la baisse des ventes enregistrée dans les commerces des plates-formes – entre 15% et 30% de chiffre d’affaires en moins pendant les deux semaines de grève.

Les réceptifs, hôtels et agences pénalisés

Parmi les perdants, figurent également les réceptifs et l’ensemble des opérateurs touristiques français. D’après les déclarations du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, 110 000 touristes et 30 000 voyageurs d’affaires ont dû annuler leurs déplacements. "La plupart des réservations de séminaires, de réunions ou voyages d’affaires ont été annulés et n’ont pas été reportés", estime l'Umih. "Pour le tourisme de loisirs, le mois de septembre qui s’annonçait plutôt bon en termes de fréquentation est plombé, avec des zones davantage touchées, notamment le littoral dont l’essentiel de la desserte se fait par avion".

Pour les agences de voyages, enfin, le coût de cette grève (en comptant les heures de travail supplémentaires) atteindrait environ 10 millions d'euros, selon le Snav.

EasyJet et Ryanair ont augmenté leurs ventes

Certains ont toutefois profité de ces 14 jours de grève, grâce aux reports des clients d’Air France et à une hausse des marges. Des billets d’avion ont ainsi été vendus à près de 1000 euros pour un aller-retour Paris-Toulouse.

EasyJet a pour sa part estimé que la grève avait entraîné une hausse de 6,4 millions d'euros de son chiffre d'affaires. Chez Ryanair, les réservations ont bondi de 12%. Les ventes ont également progressé pour la plupart des compagnies françaises, comme Corsair, Air Caraïbes, XL Airways… Les voyageurs d’affaires, en panne de solutions de rechange, ont aussi eu recours aux compagnies de jets privés : +140% de ventes via la plate-forme Cojetage, et +60% chez PrivateFly.

La SNCF, elle, a enregistré une augmentation des ventes d’environ 6,8% la première semaine, et le nombre de réservations via BlaBlaCar, pour le covoiturage, a progressé de 11% lors du premier week-end du mouvement social. Enfin, si l’hôtellerie a été touchée par la grève, le prix des chambres a augmenté de 44% à Roissy, et de 36% Orly lors de la deuxième semaine de conflit, selon une étude Trivago.

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