Grève à la SNCF : vers une semaine de galère
Syndicats et direction de la SNCF ne trouvent pas d’accord et laissent planer la possibilité d’une semaine émaillée de grèves dans les transports à partir du 5 mai.
Le climat social à la SNCF risque d’être tendu la semaine prochaine. En effet, les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA.
La CGT-Cheminots, premier syndicat, a elle appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud-Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié. Interrogé sur TF1 ce mercredi, le ministre des transports Philippe Tabarot s’est dit incapable pour l’instant d’évaluer l’ampleur de la mobilisation.
« Avec ces grèves, l’image de la SNCF va être durement affectée »
Et même s’il estime que certaines revendications syndicales « peuvent s’entendre », il appelle les cheminots « à la raison » pour ne pas perturber ces départs en week-end. « La SNCF ne peut pas se permettre d’avoir une nouvelle fois une grève qui serait lourde de conséquences. » « On n’a pas forcément envie d’aller à la grève, par contre, on a des revendications légitimes sur la table », assure Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud-Rail. Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, vient même d’envoyer un courrier de quatre pages aux cheminots pour tenter de toucher leur corde sensible.
« Avec ces grèves, l’image de la SNCF va être durement affectée. Le SNCF bashing va repartir de plus belle », prédit le dirigeant dans le courrier. « Ces mouvements de grève, ciblés sur les ponts de mai, vont pénaliser des milliers de clients et les proches qu’ils partaient retrouver grâce à nos trains. L’insatisfaction des Français, voire leur colère, vont être grandes. Nous perdrons leur confiance. »
Craignant que le marché se tourne vers la concurrence, la direction de la SNCF estime avoir fait le job « sur les salaires », une des revendications des syndicats. « Nous avons fait le job lors des négociations annuelles, il ne peut y avoir de négociations semestrielles ou trimestrielles. » Elle rappelle que l’augmentation moyenne des salaires des agents s’est portée à 2,2% pour 2025.
Les emplois du temps, autre sujet sensible
Un chiffre contesté par les syndicats. « Ce chiffre prend en compte les évolutions automatiques dans la grille de salaire, mais l’augmentation générale est de 1%, alors que l’entreprise a fait 1,6 milliard d’euros bénéfices », avance Fabien Villedieu. « Cet argent est prévu pour être réinvesti dans le réseau qui appartient à l’Etat et non à la SNCF et qui en plus est circulé par tout le monde, à commencer par Trenitalia », a-t-il déploré.
Autre point de discorde : les emplois du temps. Les contrôleurs reprochent des modifications de leur journée de travail et de repos trop tardives. La direction de la SNCF a notamment promis une visibilité à 6 mois sur les jours de repos. Pas assez pour les syndicats, qui aimeraient également plus de visibilité sur les horaires de travail lors des journées de service. « Vous connaissez beaucoup de métiers là où les gens n’ont aucune visibilité sur trois mois dans leur journée de service ? », s’interroge Fabien Villedieu.