Georges Colson, président du SNAV : « La profession est en souffrance »
À l'occasion des 6e Rencontres des métiers du voyage et du tourisme organisées par le SNAV à Tenerife, son président revient sur les principaux dossiers de 2012 mais aussi sur ce qui attend le syndicat cette année et la profession dans son ensemble.
L'Écho touristique : L'année 2012 vient de s'achever. Quel bilan pouvez-vous en tirer ?
Georges Colson : La situation de la profession est toujours aussi difficile, particulièrement sur le front de l'emploi. Les plans sociaux s'enchaînent. Au total, plus d'un millier de postes ont encore été perdus en 2012. Il est absolument nécessaire que les différentes aides accordées au secteur depuis plusieurs années soient renouvelées en 2013. Elles portent notamment sur l'accès à l'aide au chômage partiel, l'étalement des charges sociales des entreprises et la suppression des pénalités de retard. Continuer de bénéficier de l'appui d'Oséo est également indispensable. Notre ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, sera d'ailleurs présente le 2 février lors de la séance de clôture de notre convention.
Le SNAV peut-il aller plus loin pour aider ses adhérents ?
Le syndicat manque de moyens et sera de nouveau déficitaire cette année. La profession est en souffrance mais nous n'avons pas les ressources financières pour lancer, par exemple, une campagne de communication grand public qui mettrait en valeur nos métiers. En revanche, nous comptons monter en puissance sur la formation, en partenariat avec l'APST. Les adhérents doivent avoir toutes les clés en main pour assurer une bonne gestion de leurs entreprises au quotidien.
La révision de la convention collective a récemment été bloquée par 3 syndicats. Pourquoi selon vous ?
Le problème de la convention collective n'est en effet toujours pas réglé. C'est une déception et une erreur de la part des syndicats qui ont rejeté sa révision car il y avait beaucoup d'avantages pour les salariés et peu pour les patrons. Cela faisait des années qu'on y travaillait. C'est désormais aux syndicats de revenir vers nous avec une nouvelle proposition.
Le nombre d'entreprises adhérentes au syndicat, environ de 1 400, stagne. Comment y remédier ?
En essayant d'en attirer de nouveaux. J'ai bon espoir que l'ANaé (Association des agences de communication événementielle) adhère cette année au SNAV dans son ensemble. Nous avons beaucoup de sujets communs à défendre. Le dernier en date portait sur la fiscalité des congrès. Ensemble, nous avons réussi à faire passer la barre d'exonération de 50 % à 75 % sur les dépenses des congrès médicaux et scientifiques, dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale pour 2013.
Y a-t-il quand même eu de bonnes nouvelles en 2012 ?
La mise en place de la médiation est une vraie avancée. Nous espérons prochainement y intégrer de nouvelles institutions, entreprises et compagnies aériennes comme easyJet et l'UMIH qui se montrent intéressés. Le renouvellement pour un an, et dans les mêmes conditions, de la convention avec la SNCF a également été une bonne nouvelle, tout comme la mise en place d'un véritable baromètre mensuel portant sur les tendances de réservations et de départs des clients en agences.