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Géopolitique

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Une information chasse l’autre. Après la démission du gouvernement tunisien, c’est la renonciation du pape Benoît XVI qui occupe le devant de la scène médiatique. Deux autorités, l’une politique, l’autre religieuse, qui décident de s’effacer, contraintes par la rue ou bien par le poids des années. Ces deux événements auront un impact direct et immédiat sur l’activité touristique. Pour la Tunisie, les incidents récents vont sans nul doute conforter la défiance des Français pour la destination. Dans le cas de l’État du Vatican, la nomination d’un nouveau pontife drainera immanquablement vers Rome une foule importante de fidèles chrétiens et de curieux durant les célébrations Pascales. Mais le Printemps romain n’aura pas la même tonalité, ni la même durée que le Printemps arabe qui peine à s’installer. Et les enjeux, bien que politiques dans les deux cas, certainement pas la même portée.

Dans ce contexte, citons René-Marc Chikli, président du Ceto, qui clame régulièrement que le touriste français fait trop de géopolitique. Certes, les Français demeurent fortement attachés aux valeurs de démocratie et de laïcité, mais s’agissant de leurs vacances, ils peuvent se montrer beaucoup moins sourcilleux. On le sait, le tourisme s’accommode fort bien des régimes autoritaires, et concernant la Tunisie, le pays ne s’est jamais aussi bien porté, touristiquement parlant, que sous Ben Ali. Comme le révèle la récente enquête OpinionWay réalisée pour Evaneos, le touriste français n’est pas à une contradiction près. Ainsi, 72 % des Français jugent nécessaire de visiter les pays qui sortent d’une crise pour les soutenir économiquement, quand 81 % de ces mêmes sondés déclarent avoir peur d’aller dans des destinations qui sortent d’une révolution politique. Tous d’accord sur les principes, mais de là à s’en encombrer les bagages… Alors non, dans sa grande majorité, le touriste français ne fait pas de la géopolitique mais de la realpolitik, en abandonnant ses idéaux aux profits de réalités bien concrètes. Une attitude autocentrée qui, hélas, a la vie dure.

Dans sa grande majorité, le touriste français ne fait pas de la géopolitique mais de la realpolitik.

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