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Face au tourisme de masse, la stratégie du pas de côté

Comment mieux répartir les flux dans le temps et dans l’espace ? Les destinations s’interrogent et partagent leurs expériences.

Plus que la croissance pure, c’est bien souvent la gestion de la croissance des flux touristiques qui nourrit les débats entre professionnels du tourisme. Une table ronde était d’ailleurs organisée sur le sujet lors du congrès d’ADN Tourisme cette semaine en Vendée.

Eviter l’effet « métro »

L’occasion pour la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP) de rappeler les défis que représente l’essor de la marche.

« Selon notre étude de décembre 2021, 27 millions de Français déclarent pratiquer la randonnée, soit 9 millions de plus qu’en 2014 », indique Séverine Ikkawi, directrice des relations extérieures et affaires internationales de la FFRP. 

« Sur le GR34 en Bretagne (le sentier des douaniers, NDLR), c’était parfois cet été comme dans le métro aux heures de pointe », reconnaît Séverine Ikkawi. D’où la nécessité d’encourager les touristes à faire des pas de côté. Le Tour de la Suisse normande est ainsi devenu, en 2023, le GR préféré du concours organisé par la fédération, laquelle avait pris le soin de mettre en compétition les seuls méconnus, en mal de randonneurs… « Notre principale arme, c’est d’éteindre la lumière sur des GR connus comme le GR20, et de l’allumer sur d’autres. »

La table ronde sur la gestion des flux, au congrès d’ADN Tourisme. Avec 3 témoins : la FFRP, les Grands sites de France et la Catalogne. © Alexandre Nestora / ADN Tourisme

Le levier des navettes

Pour le Réseau des Grands Sites de France, le pas de côté s’organise aussi. Ce regroupement de 51 sites français partage des retours d’expérience en matière de développement durable. Un exemple ? Le site du Puy Marie – volcan du Cantal, qui accueille 600 000 visiteurs par an, principalement l’été. Au point d’engendrer des embouteillages et autres nuisances, notamment pour les locaux.

Afin de mieux répartir les flux dans l’espace, et limiter les nuisances du trafic automobile, plusieurs navettes ont été instaurées. Des sentiers, balisés. Des maisons de site ont vu le jour, qui sont autant de points de rupture de charge, avec mise à disposition des vélos électriques. « Maintenant, nous sommes sur une visite apaisée, sans point noir de fréquentation au sommet du col », estime Soline Archambault, directrice des Grands Sites de France.

La Catalogne n’est pas (seulement) Barcelone

Apaiser les relations entre les touristes et les locaux, c’est aussi devenu un mantra pour la Catalogne. Depuis quelques années, Barcelone n’autorise plus la création d’hôtels et ne délivre plus de licence pour les locations saisonnières, rappelle Josephina Mariné, directrice de l’agence de Tourisme de la Catalogne à Paris.

Des sites touristiques mettent par ailleurs des mesures de régulation. « Le Parc Güell, par exemple, admet seulement 400 visiteurs à la fois », ajoute Josephina Mariné. Avec des entrées gratuites pour les résidents, quand elles sont payantes pour les touristes. La Catalogne a aussi imaginé en 2022 un Grand tour de la région. Cet itinéraire circulaire part de Barcelone, mais mène justement sur 2000km à des villes et lieux mins courus.

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