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Normandie : quand un spécialiste des voyages éducatifs s’ouvre aux individuels

Le carnet de commandes d’Evatours est vide, au chapitre des voyages éducatifs. Mais loin de se laisser abattre, sa directrice lance une nouvelle marque, dédiée à la Normandie.

L’Echo touristique : Vous venez tout juste de lancer une nouvelle marque, les Carnets d’Evatours. C’est une réponse à la pandémie ?

Aline Laillé (directrice d’Evatours) : Cette nouvelle marque est en gestation depuis plus de deux ans. L’orientation de nos voyages, le sens qu’on leur donne, notre réflexion par rapport aux attentes du marché : tout ceci est le fruit d’un travail qui a commencé bien avant l’épidémie de la Covid-19. Par contre, nous avions prévu que les Carnets d’Evatours envoient leurs clients dans toute la France, et à l’étranger. Mais le virus a changé la donne, et pour le lancement de la marque, nous avons préféré nous concentrer sur une belle région, notre région, et donc celle qu’on connaît le mieux : la Normandie.

Quel est l’ADN des Carnets d’Evatours ?

Aline Laillé : Notre idée initiale repose principalement sur l’immersion auprès des populations que l’on rencontre en voyageant, y compris en France. Nous ne voulions pas proposer un énième concentré des incontournables, propices à une « randonnée-photo » à fort potentiel sur Instagram. Nous avons donc créé une marque qui propose des voyages plutôt haut-de-gamme, qui privilégie les hôtels de charme, gîtes et maisons d’hôtes, et qui repose sur un principe donnant-donnant entre le visiteur, qui a le sentiment de contribuer à la destination par son approche vertueuse, et le visité, qui doit profiter directement de cette activité touristique. En Normandie, par exemple, nous avons décidé d’embaucher des guides professionnels pour nos voyages. Ils souffrent terriblement de l’absence de visiteurs étrangers, et nous avons souhaité les associer à notre projet.

Quel genre de produits sont déjà prêts à la vente ?

Aline Laillé : Nous suggérons des produits déjà packagés, mais nous répondons bien sûr aux demandes sur-mesure. Dans l’Eure, le Calvados, la Manche, l’Orne ou encore la Seine-Maritime, nous avons monté une quinzaine de courts-séjours, qui permettent de s’échapper pendant quelques jours. Nos thématiques vont du séjour multi-activités (kayak, VTT, luge sur rail, paddle, …) dans le bocage normand avec hébergement dans un lodge au milieu de la forêt, à la découverte du patrimoine gastronomique et hippique de l’Orne (visite de biscuiterie, de caves à fromage, spectacles équestres, visite de haras, …), en passant par la visite du littoral manchois en mode éco-responsable. Nous avons voulu répondre à toutes les attentes du marché.

Est-ce que les Carnets d’Evatours iront à l’étranger quand les frontières rouvriront ?

Aline Laillé : Même si c’était, en partie, notre idée initiale, la situation que nous avons vécue ces derniers mois a redistribué les cartes. Nous avons donc pris la décision de nous concentrer vraiment sur la Normandie, parce que nous avons encore de très belles choses à y faire. Peut-être que nous étendrons ensuite notre concept au reste de la France, puis à l’étranger, quand l’avenir sera moins sombre, parce que les Carnets d’Evatours est une marque amenée à durer. Mais ce que nous avons commencé à construire en Normandie a déjà beaucoup de valeurs, et nous en sommes très fiers.


Pour les voyages scolaires, « aucune visibilité pour 2021 »

Totalement immobilisé depuis le mois de mars, le marché des voyages scolaires et éducatifs semble loin de redécoller. Pour Evatours, qui, sous la marque VEFE Voyages Educatifs, enregistre un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros par an, « la question ne porte plus, comme on l’entend, sur la Toussaint et sur Noël, mais sur l’année 2021 », selon Aline Laillé. « Nous n’avons aucune visibilité pour l’année prochaine, et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education Nationale, n’a pas répondu à nos différentes sollicitations, qu’elles émanent de professionnels de ce marché ou d’élus locaux qui les soutiennent. Pour le moment, chaque académie semble libre ou non d’autoriser les voyages scolaires. Bien évidemment, aucune d’entre elles n’en a envie, et nous risquons de vivre une année 2021 noire, ce qui serait catastrophique, après une année 2020 où nous avons perdu 90% de chiffre d’affaires. D’autant plus que de nombreux établissements possèdent un avoir, qu’ils n’utiliseront pas, et que nous devrons rembourser à l’issue des 18 mois. Sans parler de la participation employeur demandée pour maintenir le dispositif de chômage partiel… en résumé, nous n’avons pas de chiffre d’affaires, un carnet de commandes vide, des avoirs à rembourser bientôt, et des charges salariales à assumer. Le calcul n’est pas rassurant ».

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