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Crise du coronavirus : les TO spécialistes retiennent leur souffle

Contrecoup du virus : les tour-opérateurs subissent une baisse des résas sur les destinations asiatiques, essentiellement le Vietnam et la Thaïlande, en plus de la Chine.

Attentisme, coup de frein, retard, …Ce sont les mots qui reviennent le plus souvent au fil des interviews des tour-opérateurs programmant l’Asie. L’épidémie du Coronavirus impacte les réservations, en Chine évidemment, mais aussi dans les pays voisins. Au Seto, le secrétaire général, Jürgen Bachmann, tente de relativiser la situation : « A ce jour, nos membres enregistrent un retard indéniable sur les prises de commandes mais cet attentisme est-il durable ? En ce moment, nous croulons sous une avalanche d’informations, et une fois les freins levés, on ne sait pas comment le marché va réagir. Nous ferons un point plus précis fin mars, mi-avril, lorsque les réservations d’été long-courrier auront vraiment démarré. » Pour rappel, le 4 février dernier, le Seto a décidé de suspendre les départs des voyages à forfaits sur la Chine jusqu’au 31 mars. A titre indicatif, en 2018-19, les membres du Seto ont vendu 187 052 forfaits sur l’Asie, dont 47 269 sur la Thaïlande, 23 070 sur le Vietnam et 11 341 sur la Chine.

Ventes décalées

Les tour-opérateurs apportent plus de détails sur la situation actuelle. Chez Climats du Monde, Olivia Calvin, la directrice commerciale, constate « peu de réservations sur la Thaïlande et le Vietnam, mais un regain de ventes sur l’Indonésie et la Malaisie ». Selon elle, les réactions des clients ne sont pas rationnelles, « car il y a plus de cas contaminés en France qu’au Vietnam, qui pâtit d’avoir une frontière commune avec la Chine ». Elle reste optimiste au regard des bonnes prises de commande sur la Thaïlande et le Vietnam en automne prochain et en 2021. « Les ventes ne sont pas forcément perdues mais décalées », se rassure-t-elle, sachant que le TO a envoyé plus de 20 000 pax en Thaïlande en 2019.

Armelle le Scaon, directrice de la production chez Visiteurs, enregistre également un fléchissement des résas sur la Thailande et le Vietnam, mais un rythme normal sur l’Indonésie, le Sri Lanka, l’Inde ou le Japon. « Nous sommes au creux de la vague, regrette-t-elle. Nous subissons un manque à gagner sur la Chine, mais les appels anxieux se tassent au fil des jours. Dans l’incertitude, nous avons pris des dispositions pour restocker sur les Amériques. »

Redistribution du stock ?

Christelle Choupot, directrice commerciale de Maisons du Voyage, observe un attentisme des clients sur le Vietnam, la Birmanie, le Cambodge, et quelques reports vers l’Amérique du Nord et l’Afrique. « A ce jour, 600 clients sont impactés par la suspension des voyages en Chine, avoue-t-elle. Tout va dépendre de l’évolution de la situation sanitaire. Nous n’avons pas de boule de cristal, mais je crois à la faculté d’oubli des voyageurs. »

Quant à Guillaume Linton, directeur général d’Asia, il fait preuve d’un certain optimisme : « les résas sur la Chine au-delà du 31 mars ne sont pas annulées, se félicite-t-il. Certes la Thaïlande et le Vietnam sont au ralenti depuis le 20 janvier, mais il n’y a pas d’inquiétude sur l’Indonésie, le Japon, l’Inde, le Sri Lanka, la Malaisie, et la Corée du sud ». Il voit même dans la crise actuelle l’opportunité de redistribuer du stock hôtelier aux TO occidentaux en haute-saison, si la clientèle chinoise continue à faire défaut dans le sud-est asiatique.

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