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Eva Seller : « La réouverture de l’Australie pourrait arriver plus tôt que juillet 2022 »

Si les frontières sont encore fermées, l’Australie n’a pas coupé les ponts avec les voyageurs et les professionnels du tourisme. L’Echo touristique a interviewé Eva Seller, directrice Europe de Tourism Australia pour savoir comment la destination prépare la reprise, et ce alors que l’événement « Australie now » débute en France.

Eva Seller, Directrice Europe de Tourism Australia. ©DR

L’Echo touristique : Les frontières de l’Australie sont fermées et pourraient le rester encore longtemps. Quelles informations avez-vous à ce sujet ?

Eva Seller : Actuellement, il n’y a pas encore de date fixe pour la réouverture des frontières. La protection de la population est la priorité absolue du gouvernement, il ne cesse de le répéter. La campagne de vaccination a commencé en février. Malheureusement, comme dans beaucoup de pays européens, ça a commencé très lentement. Il faudra encore du temps pour parvenir à l’immunité collective. Cependant, même s’il a été annoncé dans beaucoup de médias que la réouverture était repoussée à juillet 2022, cela pourrait intervenir avant. Cette échéance est celle qui a servi de base au gouvernement pour établir son budget, car l’année financière en Australie commence en juillet. Cette hypothèse de réouverture sert avant tout de base de calcul budgétaire pour le gouvernement. Mais si les conditions le permettent, la réouverture pourrait arriver plus tôt. Les autorités observent comment cela se passe dans le reste du monde, les campagnes de vaccinations, les stratégies de réouverture… pour ouvrir dès que ça sera possible. On sent une vraie envie des voyageurs de venir en Australie. Si les pros avaient une date confirmée de réouverture, il est certain que ça leur rendrait la vie plus facile ! Mais il faut encore un peu de patience.

Justement, de quelle manière avez-vous gardé le lien avec les professionnels du voyage, dans cette période si particulière ?

Eva Seller : Les professionnels français ont été formidables. Notre salon, ATE (Australia Tourism Exchange) vient de se terminer hier après-midi. Nous avons eu plus de tour-opérateurs français que d’habitude. Ils nous ont plus que jamais montré leur passion, leur fidélité, leur envie de travailler la destination, ça me touche personnellement. Tout au long de l’année, nous avons multiplié les formations pour les agents de voyages, elles ont rencontré un grand succès, le nombre d’Aussie Specialist a augmenté. Nous avons aussi mis en place des webinaires, une Web série « On the road in Aus »… Nous avons maintenu les liens avec la presse et le grand public. Si on ne peut pas se rendre en Australie pour le moment rien n’empêche de rêver, et de préparer son prochain voyage… Les événements « virtuels » nous ont permis de rester en contact avec nos différentes cibles. C’est un outil que nous continuerons d’utiliser à l’avenir. Mais il y aura aussi des événements « physiques », bien sûr, notamment le « Food Temple Australia » en septembre, au Carreau du Temple. Ce sera l’occasion de découvrir toutes les saveurs de la gastronomie australienne, avec un marché de producteurs, un brunch du dimanche… De très nombreux événements seront organisés dans le cadre de « Australia now ». Organisé chaque année dans un pays ou une région du monde différent, « Australia now » a en effet lieu cette année en France, de juin 2021 à juin 2022*. 

Quelle est la situation en Australie ? Comment les professionnels traversent-ils cette crise sur place ?

Eva Seller : Pour compenser l’absence des touristes internationaux, on a développé le tourisme domestique. Habituellement, le gouvernement nous mandate pour promouvoir le l’Australie à l’international, dans ce contexte, nous avons été missionnés pour promouvoir l’Australie auprès des Australiens. Car si les voyageurs ne peuvent pas aller en Australie, à l’inverse, les Australiens n’ont pas non plus la possibilité de voyager hors de leur pays, ou presque. Donc il y a eu une campagne « Holiday Here This Year » pour inciter les Australiens à redécouvrir leur pays. Ça a très bien marché, même si c’est compliqué dans les grandes villes. Les gens ont eu plutôt envie de partir à la campagne et les grandes villes souffrent aussi de l’absence de tourisme d’affaires. Mais je pense que le business du tourisme va survivre, je suis confiante.

Et vous, en tant que professionnelle du tourisme, comment avez-vous traversé cette année qui restera gravée dans les mémoires ?

Eva Seller : La pandémie est arrivée juste après les incendies, qui ont aussi été une épreuve. Ça a été vraiment terrible de voir la faune et la flore détruites et ça m’a beaucoup touchée, aussi parce que je connais beaucoup de gens sur place. J’en avais les larmes aux yeux. La bonne surprise, c’est que la flore s’est rétablie très vite car certaines variétés repoussent rapidement, et ça ça me rend très heureuse. Ensuite, quand la crise sanitaire s’est déclarée, j’ai d’abord pensé que ce n’était pas possible de faire la promotion d’un pays dont les frontières étaient fermées et je pensais n’être là que pour mes équipes et nos partenaires professionnels. Mais au final, il y a eu des réactions très positives de soutien du grand public sur nos différentes actions, et également de la part des professionnels, et ça, ça m’a donné beaucoup d’espoir. J’ai aussi été très impressionnée par la capacité d’adaptation des gens, et notamment de  nos équipes. Ça a été une année différente, c’est certain, mais il en ressort beaucoup de choses très positives.

*Dans le cadre d’Australie Now, plus de 100 événements (expositions, spectacles, concerts, conférences, films, entreprenariat, sport…) auront lieu partout en France autour de l’art de vivre, du voyage, du sport, de la gastronomie ou encore de l’innovation à l’australienne.

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