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Costa Concordia : un rapport décrit le naufrage minute par minute

Alors que le procès du commandant Schettino va s’ouvrir le 9 juillet prochain, un rapport réalisé par le bureau d’enquête italien vient éclairer l’enchaînement des événements qui se sont déroulés à bord du navire, résumé par notre confrère Mer et Marine.

Le déroulement minute par minute du naufrage du Costa Concordia, le 13 janvier 2012, se dessine avec de plus en plus de précisions. A la lumière du rapport rendu ce lundi par le  Marine Casualties Investigative Body, bureau d’enquête du ministère italien des Transports, notre confrère Mer et Marine décortique l’enchaînement des événements, qui semble accabler une nouvelle fois le commandant Schettino.

Après avoir quitté le port de Civitavecchia à 19h18, le navire est deux heures plus tard à proximité de l’île du Giglio. A 21h19, le premier lieutenant, qui est alors de quart et assure à ce titre la conduite du navire, "téléphone au commandant [Schettino] pour lui donner ses intentions quant au passage devant l’île".

A 21h34, le commandant arrive sur la passerelle et prend la direction des manœuvres. Il demande plusieurs modifications de cap, qui rapprochent le navire de la côte, et une augmentation de la vitesse. Dans la minute précédant l’impact, il multiplie les ordres. L’un d’entre eux est mal exécuté par le timonier, qui tient la barre. A 21h45, le paquebot heurte le rocher. Il perd immédiatement sa propulsion et se met à dériver, à une vitesse réduite.

Schettino minimise la situation

Le système électrique de secours se met en route mais fonctionne moins d’une minute. Les équipes de bord ne parviendront pas à le redémarrer de manière durable. Seules fonctionnent alors les batteries de secours, qui alimentent l’éclairage de secours et les appareils de communication interne, mais ne permettent pas de diriger le navire.

A 21h54, le black-out est annoncé aux passagers, mais la situation est décrite comme étant sous contrôle. C’est également le message qui est transmis, à 21h57, au coordinateur de crise de Costa Croisières. Celui-ci, "qui n’a pas compris quels compartiments étaient envahis [par l’eau],  prévient l’inspecteur technique de Costa, sans lui mentionner le fait que le navire est en black-out", ce que l’inspecteur n’apprendra qu’à 22h10. A 22h, un diagnostic similaire est également délivré à la capitainerie du port de Civitavecchia.

"A 22h22, le Costa Concordia contacte les garde-côtes de Civitavecchia pour demander l’assistance de deux remorqueurs en raison d’une brèche sur la coque", mais en précisant toujours que la situation est sous contrôle. A 22h30, le chef mécanicien suggère pourtant au commandant d’ordonner l’abandon du navire au vu des dégâts irréversibles sur le système électrique de secours. A ce moment, certains passagers sont déjà en train de monter eux-mêmes dans les embarcations de sauvetage.

300 personnes à bord à 23h30

L’alarme générale est finalement déclenchée à 22h33. Trois minutes plus tard, les gardes-côtes lancent les opérations de secours. A 22h40, le navire achève sa dérive et s’affaisse contre la côte, le commandant affirmant pourtant aux secours que le paquebot flotte toujours et qu’il essaie de le manœuvrer.

Les premiers passagers sont débarqués de leur canot de sauvetage sur l’île du Giglio à 23h11. En quelques minutes, l’inclinaison du paquebot augmente fortement, une situation à nouveau minimisée par le commandant lors de ses échanges avec le coordinateur de crise de la compagnie. A 23h32, la passerelle (poste de commandement du navire) est évacuée par l’ensemble de ses personnels. Il reste alors 300 personnes à bord. L’inclinaison du navire devient si forte que les passagers se jettent à l’eau.

"A 00h42, le commandant informe les secours qu’il est à bord d’une embarcation de sauvetage avec d’autres officiers du navire", poursuit Mer et Marine. Il lui est demandé de remonter à bord pour coordonner les opérations. Lui explique qu’il a du débarquer en raison d’un risque de glissade du navire. A 6h17 les 30 dernières personnes sont évacuées. Trois autres seront retrouvées vivantes le lendemain. 30 ont péri et 2 sont considérées comme disparues.

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