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Comment VVF veut dépoussiérer le tourisme social

L’opérateur de tourisme social et solidaire poursuit d’importants investissements pour moderniser son offre et sa stratégie de commercialisation. Et s’apprête à se développer sur de nouveaux marchés, comme le camping.

Plus de 116 millions d’euros ont été investis depuis 2010 pour rénover et améliorer les infrastructures de 40 de ses 83 villages, et ce n’est pas fini. Sur la seule année 2017, les logements de quatre villages ont été rénovés, et des travaux ont été réalisés sur treize sites complémentaires, à hauteur de 11 millions d’euros. « Dans les quatre à sept ans à venir, 100 millions d’euros supplémentaires seront investis pour mettre à niveau le patrimoine », ajoute Didier Rembert, le délégué général de VVF. Une stratégie menée avec l’implication des propriétaires des villages et visiblement payante. En 2017, VVF indique avoir réalisé un chiffre d’affaires total de 79,3 millions d’euros, en hausse de 7,6%, pour un résultat brut d’exploitation de 1,1 million d’euros. De quoi assurer les arrières. « Nous nous réorganisons beaucoup, nous prenons des risques, souligne le délégué général de VVF. C’est plus facile à faire parce que nous n’avons pas d’actionnaires. (…) Mais il ne faut pas croire que le monde associatif est un monde de bisounours. Il y a une concurrence de plus en plus forte. On doit être agile. (…) Si nous n’avions pas cette démarche, aujourd’hui nous serions une marque morte. »

« Trouver une troisième voie »

Moderniser le modèle du tourisme social n’est pas une mince affaire. “Nous essayons de trouver une troisième voie entre le tourisme institutionnel qui vit encore des subventions, et le tourisme concurrentiel qui est dans une grande efficacité financière, indique Paul Reynal, le président de VVF Villages. Nous, nous sommes au milieu avec ce modèle que nous essayons de rénover et d’adapter à la société actuelle. » « Je n’aime pas le terme de tourisme social, il est trop connoté, ajoute-t-il. Mais j’aime bien celui de tourisme solidaire. Parce que nous sommes solidaires avec nos salariés, avec nos clients, et avec les territoires sur lesquels nous sommes implantés. » Entre autres chantiers, VVF a donc également entrepris de rajeunir son produit, en passant notamment des accords avec la Fédération française de randonnée pédestre ou l’UCPA, qui déploie son école de sport dans certains villages, mais aussi son image, avec une nouvelle stratégie de communication.

Le dispositif de commercialisation a également été entièrement repensé pour évoluer vers le multicanal, détaille l’équipe de direction de VVF. Un nouveau site internet vient d’être lancé. Objectif pour VVF : engranger 70% des ventes via le net d’ici 5 ans, contre 40% actuellement. VVF s’est aussi rapproché des réseaux Leclerc Voyages, Carrefour Voyages, et Havas Voyages (uniquement sur la partie collectivité), qui pèsent à eux trois 5 à 6% des ventes. « Nous l’avons fait parce qu’il y a une cohérence d’approche avec nos clients, mais nous n’irons pas plus loin », prévient toutefois VVF. L’opérateur du tourisme social et solidaire a aussi signé avec Booking, mais uniquement dans le cadre des ventes et dernière minute, et Ventes-privées.com, pour le early booking. Des accords ont également été passés avec certaines marketplace, comme Family Trip sur le loisirs, ou Business Table ou Bizmeeting sur le volet MICE. Un segment sur lequel VVF entend très nettement monter en puissance, avec 12 villages labellisés pour l’accueil d’événements d’entreprises jusqu’à 500 personnes.

Une levée de fonds en cours

« A l’heure actuelle, ce marché représente 3% de nos ventes, estime Bruno Mounier, le directeur commercial de VVF. Notre objectif est que le MICE représente de 15 à 20% de notre activité d’ici cinq ans. » Parallèlement, VVF compte se développer sur un autre marché : le camping. « Nous allons nous positionner progressivement sur ce produit, indique l’équipe de direction de VVF. Nous en avons pour le moment quatre qui sont noyés dans l’offre. Nous voulons les mettre en avant, et aller beaucoup plus loin. »

En terme de développement, VVF Villages, revendique une « stratégie très opportuniste », sans plan prédéfini. L’opérateur est ainsi en train de lever 20 millions d’euros pour racheter des installations à Port Barcarès. VVF vient aussi de nouer un partenariat avec Flixbus pour faciliter l’acheminement de ses clients ne disposant pas de moyens de transports vers ses villages. De nouvelles annonces pourraient suivre à l’issue de sa prochaine assemblée générale, au printemps. “Nous y livrerons la vision de VVF pour les dix années qui viennent, fait savoir Paul Reynal. Nous venons de clore les dix années post-fusion (avec Vacances Auvergne Limousin, ndlr), nous entamons les dix années qui viennent avec des mutations colossales. Il faut être réactif. Mais les clignotants sont au vert, cela nous permet d’envisager l’avenir avec une grande sérénité.”

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