Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Commémoration du D-Day : une manne touristique pour la Normandie

La France commémore ce jeudi le 75e anniversaire du Débarquement allié sur les plages de Normandie en présence de Donald Trump. Des célébrations qui constituent un enjeu majeur pour la Normandie.

Ce matin,  à 11 heures Emmanuel Macron et Theresa May ont lancé les cérémonies internationales du 6 juin 1944 en posant la première pierre du futur Mémorial britannique à Ver-sur-Mer (Calvados). Un projet colossal  et contesté de 33 millions d’euros. Pour l’occasion près de 12000 personnes, dont 160 vétérans de la Seconde guerre mondiale (45 du Jour J) se sont réunies parmi les 9387 croix blanches qui surplombent Omaha Beach.

En France, les sites de mémoire attirent environ 20 millions de visiteurs chaque année. Et la Normandie, particulièrement a fait du tourisme de mémoire une véritable manne pour son économie. Tous les 5 ans, les chiffres explosent. En 2017, 4,67 millions de visiteurs sont venus sur les sites normands liés au Débarquement, contre seulement 3 millions en 1995. 49% d’entre eux étaient étrangers. Parmi les étrangers visitant les sites de mémoire normands, en 2017, 20% étaient britanniques, 15% néerlandais, 14% américains, 11% allemands, 10% belges, selon le Comité Régional du Tourisme normand.

Le cimetière américain toujours en tête des visites

Le site le plus fréquenté est le cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados), avec 1 à 2 millions de visiteurs qui viennent chaque année se recueillir parmi les croix blanches. Viennent ensuite notamment le cimetière allemand de La Cambe (450 000 visiteurs en 2017) et le mémorial de Caen (371 752).

Le tourisme entourant le jour J représente 33% des activités touristiques en Normandie, loin devant les sites religieux, avec 18%. C’est dire l’importance qu’a pris le tourisme mémoriel pour la région. Pas moins de 94 sites et lieux de visite, dont 42 musées et autres lieux (mémoriaux, cimetières, sites naturels…) sont comptabilisés sur le territoire. Près de 80% de l’offre se situe dans le secteur des plages du Débarquement, c’est-à-dire dans la Manche et le Calvados.

L’Unesco futur jackpot ?

Depuis 2007, la région met tout en place pour faire classer le plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco. Normalement, le dossier de la France devait être étudié en juillet 2019 mais l’Unesco a choisi de reporter. Les « sites associés à des conflits récents » posent problème à l’organisation internationale, qui n’en a encore jamais classé.

Si les hôteliers normands doublent leur chiffre d’affaires d’un mois lors de la semaine du D-Day, les spécialistes estiment qu’un classement à l’Unesco pourrait augmenter la fréquentation 10 à 15%. Pas étonnant que la région subventionne le projet à hauteur de 15 millions (avec les crédits européens). « Le premier facteur de tourisme en Normandie, ce n’est pas les falaises d’Etretat, ce n’est pas Deauville, c’est le tourisme de mémoire, c’est cinq millions de visiteurs par an », souligne Hervé Morin, s’adressant à nos confrères de France 3.

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique