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Club Med : Serge Trigano va-t-il sortir Henri Giscard d’Estaing ?

Après avoir déjà dirigé l’entreprise entre 1993 et 1997, le fils du patron historique du Club Med apporte son soutien à l'OPA de l’homme d'affaires italien Andrea Bonomi, et annonce qu'en cas de victoire, il reviendra comme président non exécutif du groupe.

Nouvel épisode dans la guerre pour le contrôle du Club Med. Dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) paru ce week-end, Serge Trigano, fils de Gilbert, le patron historique de l’entreprise, a pris position en faveur de l’offre publique d’achat (OPA) lancée fin juin par l’investisseur italien Andrea Bonomi, qui est devenu ces derniers mois l’actionnaire principal du groupe.

A ses yeux, indique-t-il, "l'offre d'Investindustrial [fonds d’investissements dirigé par Bonomi, ndlr] est la plus séduisante et la plus intéressante pour les actionnaires", notamment parce qu'elle "ouvre au groupe des perspectives qui ne sont pas que chinoises et haut de gamme".

Cette pique vise l'OPA concurrente lancée en mai 2013 par le fonds d'investissement français Ardian et le conglomérat chinois Fosun, actionnaires de longue date du Club Med et associés dans leur offre à l'actuel PDG du Club, Henri Giscard d'Estaing, et à 400 managers de l'entreprise.

"L'identité française du Club Med sera ménagée"

Pour Serge Trigano, 68 ans, l'offre italienne est "plus en phase avec ses racines sans être pour autant passéiste" et donne à l'entreprise "plus de moyens pour assurer son développement". L'ancien PDG du groupe, qui avait succédé à Gilbert Trigano de 1993 à 1997, assure que l'identité française du Club Med sera ménagée : "Les Bonomi savent que c'est essentiel", mais ils entendent aussi ne "rien exclure, sauf l'hôtellerie urbaine qui ne colle pas avec son ADN".

Fondateur et patron avec ses fils des hôtels branchés Mama Shelter, Serge Trigano annonce aussi qu’en cas de succès de l’OPA italienne, il signerait son retour au sommet du Club Med : "J'ai décidé d'accepter la présidence non opérationnelle", dit-il en précisant qu'une de ses "priorités sera notamment de défendre le rôle unique des GO [les Gentils organisateurs, ndlr] dans cette entreprise".

Refaire du Club "une marque cool et attractive"

Dans ce scénario, il annonce aussi sa volonté d’être actionnaire du groupe : "Je n'ai pas vocation à devenir un gros investisseur mais je ne m'imagine pas en actionnaire marginal et j'entrerai au capital avec mes fils", prévient-il dans cette interview au JDD.

"Je regarde vers l'avenir et je suis convaincu qu'avec Investindustrial et les Bonomi, nous allons à nouveau faire du Club une marque cool et attractive, quel que soit le nombre de tridents", dit-il. "Les Bronzés c'est fini depuis longtemps. Il faut écrire un nouveau scénario".

L'apparition de Serge Trigano, dont le nom est historiquement lié au Club Med, renforce évidemment le camp Bonomi dans la bataille des OPA qui se joue autour de l'entreprise et accroit la pression sur Henri Giscard d’Estaing, dont la survie à la tête du groupe semble plus que jamais liée au succès de l’offre portée par le duo Ardian-Fosun. Contacté, le Club Med n’a pour l’instant pas réagi aux déclarations de Serge Trigano.

Débarqué en 1997 par la famille Agnelli

Serge Trigano, qui avait succédé à son père lors de la démission de ce dernier après de 30 ans de règne, avait été chassé après quatre ans par les actionnaires (dont à l'époque la famille Agnelli, propriétaire historique de Fiat) qui le considéraient comme un "petit" gestionnaire et lui reprochaient de ne pas savoir redresser l'entreprise familiale.

Remplacé en 1997 par Philippe Bourguignon, Serge Trigano claque dans la foulée la porte du groupe, de même que son père. Henri Giscard d’Estaing succèdera en 2002 à Philippe Bourguignon, lui-même débarqué par les actionnaires en raison des mauvais résultats du groupe.

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