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Christian Schmitter (CroisiEurope) : « Même si le marché est attentiste, la demande est là »

A l’occasion de l’IFTM-Top Résa, le président de CroisiEurope fait le point sur l’actualité de la compagnie.

L’Echo touristique : Il y a quelques mois, CroisiEurope ressentait les prémices d’une reprise structurelle. L’été s’est bien passé ?

Christian Schmitter : Nous avons vécu un bel été, satisfaisant, surtout après les deux années que nous venons de vivre. Notre objectif était de nous rapprocher au plus près des performances enregistrées en 2019, année pendant laquelle nous avions encaissé un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. Nous serons entre 80 et 90% de ces performances à la fin de l’exercice. Et nous aurions sans doute atteint 100% si la guerre en Ukraine n’avait pas paralysé le marché pendant quelques semaines.

L’impact de ce conflit a été important sur votre activité ?

Christian Schmitter : Elle est venue ralentir la dynamique des réservations, qui était très bien engagée. Les trois semaines précédant le déclenchement du conflit, en février, nous observions une croissance des réservations de l’ordre de 30% par rapport à 2019. C’était donc vraiment très bien parti. Puis la guerre a commencé, et il ne s’est quasiment plus rien passé pendant cinq semaines. Nous avons également dû renoncer à nos croisières en Russie, où nous réalisions près de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Par extension, le marché s’est aussi détourné des produits sur le Danube, par exemple. Nous avons accumulé du retard, que nous arrivons à compenser en partie grâce à l’été et à la belle fin d’année que nous vivrons en nous appuyant entre autres sur nos produits aux Canaries et en Egypte.

Vous avez retrouvé votre clientèle étrangère pendant l’été ?

Christian Schmitter : Les marchés francophones ou européens ont répondu présents, notamment sur nos produits France. C’est une vraie satisfaction, parce que la clientèle étrangère représente jusqu’à 45% de notre total de clientèle en année normale. Les marchés anglophones, par contre, sont en retard. Le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou encore le Canada ne se projetaient pas forcément sur un voyage en Europe cet été. C’est quelque chose qui tend à s’améliorer, nous le constatons actuellement dans nos prises de commandes.

Le marché français a-t-il retrouvé le chemin des croisières en long-courrier ?

Christian Schmitter : Là encore, nous observons des signes qui nous permettent d’être optimistes pour 2023. En fait, dès que la possibilité de voyager est ouverte, le marché répond. Il demeure attentiste et prudent, mais la demande est là. C’est le cas pour notre croisière en Afrique australe, pour laquelle nous avons doublé notre capacité d’accueil en 2019, juste avant  la pandémie. Nous avons un bateau et un lodge neufs qui attendent nos clients. Sur le Mékong, nous opérons 2 des 5 bateaux que nous y positionnons. Toutes ces destinations reprennent en décalage par rapport à la France et à l’Europe, mais elles reprennent.

L’inflation ne risque-t-elle pas d’enrayer cette reprise ?

Christian Schmitter : Il est difficile de savoir comment la crise économique qui s’annonce va impacter notre secteur. Nous utilisons nos leviers habituels pour accompagner au mieux cette reprise. Cela passe par la participation à des salons, comme l’IFTM-Top Résa, des opérations spéciales avec nos partenaires, en B2B comme en B2C, des visites de bateaux, des éductours… Nos commerciaux sont très actifs pour souffler sur cette braise. Nous espérons que la situation se normalise au plus vite pour nous donner de la visibilité, quelques mois d’avance. 

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