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B. Ghabbour (STI) : Je vais racheter un réceptif français d’ici septembre

Près d’un an après le début de la "grande" crise de STI, son gérant égyptien fait le point sur la situation financière de l’entreprise, son activité et ses projets, dont l’acquisition d’un réceptif à Paris, actuellement en cours de négociations.

L’Echo touristique : Où en est aujourd’hui STI sur le plan financier ?

Baher Ghabbour : Nous avons réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 11,5 millions d’euros, contre 19 millions en 2011, et un résultat net bénéficiaire de 31 000 euros, contre une perte de 186 000 euros en 2011. Ce léger bénéfice est principalement dû à la vente des parts que STI possédait dans un local et un bateau en Egypte, qui ont été rachetées par la famille Ghabbour.

Par ailleurs, ma famille et moi-même avons injecté au total environ 4,5 millions d’euros dans les caisses de l’entreprise en un an et demi, dont environ deux millions tirés de la vente de nos anciens locaux de Paris, en mars dernier.

Que reste-t-il de tout cet argent injecté ?

Cet argent nous a permis de payer les licenciements, puisque nous sommes passés de 60 salariés en 2011 à 18 début 2013. Rien qu’en 2012, ces licenciements nous ont coûté 600 000 euros. Il a aussi servi à payer nos dettes sociales et nos dettes aux fournisseurs, que nous aurons fini de rembourser en totalité avant fin 2013. Il est donc certain qu’il ne reste plus beaucoup d’argent, mais nous réinjecterons à nouveau quand il n’y en aura plus.

Pourquoi dépenser autant à fonds perdus ?

Pendant des années, STI a énormément prospéré grâce à l’Egypte, ce qui a beaucoup rapporté à ma famille et à Sakkara, le groupe familial. C’est donc un calcul sur le long-terme que nous faisons. Dès que l’Egypte repartira, nous voulons être là. Et en attendant, il faut réussir à maintenir l'activité avec d’autres destinations.

Quel est l’état de vos ventes actuellement ?

L’activité est mauvaise, il y a très peu de réservations. Vers l’Egypte, qui a représenté l’an dernier 30% du chiffre d’affaires, nous n’avons que 2 ou 3 clients par semaine. Il est donc sûr et certain que nous réaliserons en 2013 un chiffre d’affaires inférieur à celui de 2012.

Où comptez-vous, par conséquent, trouver de nouveaux relais de croissance ?

Notamment dans le développement de l’activité réceptive. Nous l’avons lancée au sein de STI depuis trois mois, avec deux salariés dédiés. Nous avons jusqu’à présent reçu deux groupes, et un troisième, de 800 Américains, est attendu le mois prochain.

Mais ce n’est qu’une solution provisoire, car je cherche surtout à racheter un réceptif français. Je suis en négociations avec trois structures basées à Paris, pour une acquisition qui sera conclue d’ici la fin septembre. STI n’a pas les moyens de l’acheter, mais je le ferai via mes fonds personnels, et la structure sera ensuite rapprochée de STI.

Sur l’outgoing, allez-vous déployer de nouvelles destinations ?

Oui, et toujours sur un positionnement à la carte en moyen/haut de gamme : nous allons lancer l’Italie dès l’automne, qui sera intégrée à la brochure Méditerranée, et les Etats-Unis en 2014. Nous étudions aussi la possibilité de programmer l’Asie en 2015.

La réflexion sur le lancement d’un site B2C est-elle toujours en cours ?

On y travaille, mais très prudemment car nous ne voulons pas nous fâcher avec nos distributeurs. Aujourd’hui, nous travaillons toujours avec le réseau Havas/Carlson et des agences de toutes marques dans le cadre de contrats en direct. Des négociations sont aussi en cours pour réintégrer le référencement d’autres réseaux, que nous espérons voir déboucher d’ici Top Resa.

Mais sur le plan technologique, le principal chantier est la mise en place d’un tout nouveau site B2B, en septembre, sur lequel travaille actuellement une équipe de ma société américaine. L’objectif est de faire passer les ventes en ligne de 2% actuellement à 20% à court terme, et 40% dans deux ans.

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