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Au salon IFTM, le casse-tête de la pénurie de main d’oeuvre

« Responsable agence », « conseiller voyage », attaché commercial » : sur « le mur de l’emploi » du salon IFTM Top Résa des professionnels du tourisme, les petites annonces s’accumulent comme une illustration de la pénurie de main d’oeuvre dans le secteur du tourisme.

Selon un livre blanc de l’Alliance France Tourisme, 360 000 postes n’étaient pas pourvus au printemps dans l’hôtellerie-restauration, 4.000 postes restaient à pourvoir en mai dans l’aérien tandis que la masse salariale des agences de voyages et TO a baissé de 20% depuis le début de la crise du Covid.

Ces pénuries sont d’autant plus pénalisantes que le secteur est en pleine reprise.

Au salon IFTM-Top Résa organisé à Paris de mardi à jeudi, un « village de l’attractivité » est entièrement dédié à l’emploi avec des séances de « job dating », des ateliers de formation et un mur de petites annonces.

Karine Soltani, directrice des ventes de l’agence de voyages Nautil, attend les candidats pour le « job dating ». Avant la crise du Covid, le profil recherché était celui d’une personne expérimentée, « aujourd’hui, on va chercher le savoir-être et pour le savoir-faire, on lui apprendra », explique-t-elle à l’AFP.

Les jeunes employés « veulent du sens »

L’entreprise qui emploie 38 personnes, a dû faire quelques concessions comme instaurer le télétravail. « On se rend bien compte qu’il en faut », admet Karine Soltani, « on a mis en place une journée de télétravail par semaine ».

« Les conditions de vie sont plus importantes que le nom de l’entreprise », souligne auprès de l’AFP Julie Panadero, qui met en relation ses étudiants de l’Escaet, une école de commerce spécialisée dans le tourisme, avec des partenaires du secteur. Les étudiants et donc futurs employés « veulent du sens, se retrouver dans les valeurs d’une entreprise », note-t-elle remarquant également qu’ils ne « veulent plus venir sur Paris ou très peu ».

Le gouvernement a lancé mi-septembre une campagne de communication pour réenchanter les emplois du tourisme.

« C’est vrai qu’on se bat pour expliquer que le secteur ce n’est pas que des agents de voyage, des hôtesses de l’air ou des réceptionnistes », emplois jugés moins attractifs par les jeunes générations à cause des horaires extensibles, des salaires et conditions de travail, remarque Julie Panadero.

Des salaires de base non revalorisés

Lors du salon, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV), a annoncé que dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), les organisations patronales de la branche proposaient de « relever les salaires de base d’une moyenne de 7,15% ». Mais l’intersyndicale a refusé l’offre globale de EdV et du Syndicat des entreprises du tour-operating.

Dans son livre blanc présenté à la ministre déléguée au Tourisme Olivia Grégoire la semaine dernière, l’Alliance France Tourisme avance plusieurs pistes : recruter des seniors, des étrangers ou de demandeurs d’emploi hors secteur, améliorer la formation, diminuer les charges salariales pour pérenniser les emplois ou encore aider au logement des saisonniers et à leur formation.

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