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APST : les voyageurs devraient payer 5 euros par forfait

La défaillance de Thomas Cook, assortie de la crise sanitaire, a mis l’APST en grand danger. L’association a présenté aujourd’hui à son Conseil d’Administration un plan de sauvetage…

Un Conseil d’administration de survie s’est déroulé ce mercredi 2 juin, afin de finaliser et faire voter le plan de sauvetage de l’APST. Selon nos informations, la réunion à Bercy, tenue vendredi dernier, durant laquelle l’association a présenté ce plan, a (enfin) reçu l’appui du ministère de l’Economie et des Finances.

Le plan, mené en concertation avec Cédric Dugardin, le manager de transition nommé par le CIRI, Alix Philipon et Emmanuel Toromanof, est semble-t-il totalement en phase avec le gouvernement. Ni les uns ni les autres – souvent bénévoles – n’ont ménagé leur temps pour le développer. Avec un mot d’ordre, « pragmatisme ».

Le plus urgent est bien évidemment la « remise en état » des fonds de l’APST. Le second, la réforme des statuts qui devrait, à terme, éviter qu’une malheureuse affaire telle Thomas Cook mette à nouveau à mal la caisse de garantie. Pour Cédric Dugardin, il faut d’ailleurs absolument proposer une réforme transitoire des cotisations, échelonnée entre 2021 et 2022.

« Les cotisations de l’APST, 2018/2019, étaient d’environ 14 millions d’euros, explique-t-il. En 2020, une cotisation exceptionnelle de 30% a été mise en place afin de faire face aux conséquences de Thomas Cook, ce qui nous a permis de « rentrer » 17M€. En 2021, nous sommes partis sur deux acomptes de 30% de la cotisation 2020, qui ont été payés le premier à environ 99% et le second à 80%. A ce jour, seules 23 radiations ont été prononcées. »

Un plan construit autour des « grands risques »

Partant de ce bilan, le plan a été construit autour des « grands » risques (3M€ de garanties théoriques), lesquels peuvent effectivement mettre en péril une association, qui n’a pas vocation à devenir assureur.

En fait, souligne Cédric Dugardin, tout le monde ne paie pas le même taux de cotisation et les entreprises représentant de grands risques ne paient pas le vrai prix du risque. Or, la garantie voyage est, selon la loi, illimitée. « Et, on ne peut pas financer des risques illimités avec des cotisations limitées. » L’APST et ses 3500 adhérents portent une enveloppe de risques théoriques équivalente à 1,7Md€, en année normale.

« En ce qui concerne les contre-garanties, souvent trop faibles, nous devons les remettre à leur juste valeur face au risque, notamment s’agissant des grands opérateurs. Nous avons commencé à réclamer à certains ‘gros risques’ de revoir leurs contre-garanties. Ils ont poussé des cris d’orfraie », confie Cédric Dugardin. Mais un premier adhérent à déjà donné son accord.

« En ce qui concerne les cotisations, nous constatons que dans l’ensemble, les petits et moyens adhérents paient pour un risque raisonnable, pour un niveau de contre-garantie tout à fait acceptable.

Une cotisation fixe de 700 euros au minimum

La cotisation fixe, pour tout le monde, est de 700 euros au minimum. « Nous allons demander une cotisation fixe de 700 euros pour les petits risques, de moins de 0,5M€. De 0,5M€ à 1M€, on passera à 1000€. De 1M€ à 5M€, à 2000€. Et pour plus de 5M€, on montera à 5 000€. Ce qui devra générer 400 000€ de cotisations supplémentaires. »

« Deuxième chose, la cotisation variable : nous alignons la cotisation variable de tous les adhérents sur le barème standard de la catégorie A. Comme on nous a demandé d’être pragmatiques, nous allons négocier, parce que certains adhérents vont voir leur cotisation multipliée par 8. »

Par ailleurs, la cotisation additionnelle de 30% demandée en 2020 est reconduite en 2021, ce qui devrait rapporter 1,5M€ de plus.

Pas d’augmentation significative pour les petites agences

« Au total, nous avions une cotisation 2021 calculée comme 2020 qui aurait rapporté 16,4M€. La proposition que nous avons formulée appelle à une cotisation théorique de 23,8M€. »

En conclusion, les petits risques (3075 agences) vont subir une augmentation globale de 43.000€, ce qui ne représente qu’1% d’augmentation, estime l’APST. Pour les autres, un tableau détaillé sera présenté, avec un plafonnement par catégorie. Par ailleurs, des « bonus » sont prévus, en fonction des adhérents qui apportent des contre-garanties à quasi 100%.

Concrètement, l’augmentation des cotisations concerne les collège A et D (agents de voyages et associations), les collèges B et C restent inchangés.

Second volet de ce plan ; la réforme des statuts qui devrait enfin répondre aux attentes. Concrètement, à l’instar de certaines caisses de garantie, telles que pratiquées aux Pays-Bas. Et dans l’esprit de ce qui avait été annoncé dès 2019.

La caisse de garantie a proposé au Conseil d’administration une garantie à deux niveaux : 10M€ garantis pour un premier sinistre, 15M€ pour un 2ème sinistre.

Si le sinistre dépasse ce plafond, un nouveau fonds de solidarité sera mis en place, grâce à une contribution du client de 5€ (montant à valider) sur chaque voyage à forfait.

Les membres du Conseil d’administration ont approuvé à la majorité l’ensemble de ces propositions.

1 commentaire
  1. Harry Cantoney dit

    Encore une fois, on inverse le problème, comme en comptabilité publique où l’on détermine d’abord les besoins pour fixer les ressources. Bien évidemment, la solution la plus aisée qui en découle est de mettre le consommateur à contribution. Le facteur multiplicateur simplifie tellement la réflexion et évite d’être productif ou de se creuser les méninges.
    Alors que :
    – La profession est responsable de plein droit.
    – Elle a l’obligation de s’assurer pour couvrir cette responsabilité.
    – Elle peut s’assurer au travers de 2 systèmes, le secteur privé ou l’association APST issue de ses rangs.
    A partir de là, tout est dit. C’est une affaire de professionnels, entre professionnels.
    De grâce, Mesdames Messieurs, laissez le consommateur en dehors de vos problèmes de responsabilité et d’assurance.

    On comprend bien que l’affaire Thomas Cook a bouleversé la donne. Mais il s’agit là encore d’un problème a régler par l’association avec ses adhérents ou avec l’état si celui-ci se porte garant de ses activités (hasardeuses ?)
    Le consommateur n’a rien a voir ni entendre de cette sombre cuisine !

    Certains AGV se sont assurés auprès de compagnies privées. En cas de « disfonctionnement » financier, celles-ci n’iraient pas chercher leurs solutions auprès du consommateur. Elles se réassurent entre elles systématiquement.
    Et si l’APST n’est pas réassurée, ce n’est pas la responsabilité du consommateur.
    Alors, Messieurs les AGV, en prévision du nouveau gouffre lié aux Avoirs-Covid, vous auriez tout intérêt, quel qu’en soit le prix, à laisser tomber l’APST et vous assurer auprès d’une entreprise privée.
    Devenue orpheline, l’état devra bien prendre le relai afin de garantir ses engagements auprès des derniers consommateurs lésés par les 2 dossiers pendants.
    Car il ne faut pas rêver, lorsque ces 2 sinistres auront été réglés, il en arrivera un autre, puis un autre, encore et toujours, tant que l’Association ne parviendra pas à se financer. A chaque fois, vous devrez mettre la main au portefeuille et/ou taxer vos clients.

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