ANAé : la confiance n’est pas encore au rendez-vous

Indicateur annuel du marché de l’événementiel et du tourisme d’affaires, la toute récente étude de l’ANAé (Association des agences de communication événementielle), réalisée auprès de ses 67 membres, dévoile un exercice 2008 plutôt stable (+ 8 %, contre + 11 % en 2007). Le premier enseignement à tirer de cette analyse demeure la très grande fragilité du tourisme d’affaires. Alors que l’événementiel permet une hausse de 12 % du chiffres d’affaires des agences et de + 8 % de leur marge brute, ces indicateurs tombent à + 5 % et – 11 % sur le segment du tourisme d’affaires. La crise économique a donc plus fortement affecté l’incentive. Les coupes franches opérées dans les budgets des annonceurs ont en effet pénalisé rapidement et violemment les voyages de récompense et les opérations de relations publiques. L’insignifiante marge brute globale à périmètre constant de 1 % indique que les agences se contraignent à d’importants efforts pour maintenir leur activité. « Les entreprises clientes serrant de plus en plus les prix, l’érosion de nos marges est inévitable », commente Gérard Denis, le président directeur général de l’agence Denis et Co, et administrateur de l’ANAé. Si le poids des directions des achats dans les négociations commerciales reste stable, les appels d’offres restent nombreux et la part des renouvellements avec compétition se situe encore à 41,5 % des opérations organisées.

2010 S’ANNONCE DIFFICILE

Une bonne nouvelle toutefois, concernant le développement durable : le nombre d’agences estimant que leurs clients sont sensibles à cette question augmente de 19 % par rapport à l’année dernière. « Le développement durable n’a pas été sacrifié sur l’autel de la crise », se félicite ainsi Gérard Denis. Alors quid du dernier trimestre 2009 et de 2010 ? Le baromètre des dirigeants d’agences sur l’évolution du marché marque le pas, ces derniers étant 59 % à estimer que le marché sera en baisse, alors qu’ils n’étaient que 17 % à penser de même l’an dernier. Parmi les items les plus fréquemment évoqués pour justifier ce scepticisme, le risque de pandémie de grippe A/H1N1, la nécessité de faire des économies, le développement durable ou la recherche du gain de temps. « Nous voulons malgré tout demeurer confiants pour 2010, car le pire semble être derrière nous, à condition que la grippe A ne vienne pas, en plus, bouleverser la donne », précise Philippe Fournier, président de l’ANAé.