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Alitalia bradée à Air France

La direction de la compagnie et le gouvernement italien ont donné leur accord à l’offre de rachat. Reste à convaincre les syndicats.

Le dossier de reprise d’Alitalia progresse, mais beaucoup reste à faire. Le week-end dernier, la direction de la compagnie italienne en difficulté a accepté le projet d’offre publique d’échange (OPE) présenté par Air France/KLM. Il prévoit le rachat de la participation de l’Etat italien de 49,9 % dans le capital du transporteur, le valorisant à 138 millions d’euros (soit 80 % de décote par rapport au cours de Bourse de la semaine dernière !) Un bradage dénoncé par certains syndicats.

En début de semaine, le ministre italien de l’Economie a, à son tour, donné son aval au projet d’Air France/ KLM. Le gros morceau va être maintenant de convaincre les syndicats italiens du bien-fondé du projet, sachant que le groupe français a déjà conditionné le maintien de son offre à leur soutien. Dès le 19 mars, la direction d’Air France/KLM a entamé des discussions avec les partenaires sociaux, en espérant parvenir à un accord d’ici au 31 mars 2008. La négociation s’avère à hauts risques tant les exigences sont hautes.

Sur le plan social, Air France/ KLM envisage déjà la suppression de 1 600 postes (sur un effectif total de 10 000 salariés), sans compter la division maintenance d’Alitalia qui regroupe 8 300 personnes, également menacée. Les salariés sont pour l’instant vent debout contre ce plan. La CGIL, principal syndicat d’Alitalia, demande des marges de négociation. L’offre d’Air France/KLM n’est pas acceptable telle quelle pour les pilotes, a ajouté de son côté le syndicat Anpac, qui était auparavant favorable à l’offre du groupe franco-néerlandais. En l’absence de modifications, nous ne souscrirons aucun accord et nous nous opposerons de façon extrêmement conflictuelle, a-t-il encore ajouté.

Une partie loin d’être jouée

L’autre point sensible concerne le volet financier. Air France/KLM a précisé qu’elle exigerait que le gouvernement italien prenne à sa charge le paiement des 1,2 milliard d’euros que le gestionnaire de l’aéroport de Milan réclame, pour compenser le transfert de trois quarts des vols à Rome. Le groupe a également demandé à Alitalia de négocier une ligne de crédit de 300 ME auprès du gouvernement pour lui permettre de survivre, somme qui serait remboursée dans le cadre de l’augmentation de capital d’un milliard d’euros prévue par la suite. Ce point devra de surcroît recevoir l’aval de la Commission européenne, très sourcilleuse sur les aides publiques. Là encore, la partie est loin d’être jouée. Air France/KLM a tous les atouts dans son jeu tant Alitalia est à l’agonie, et a fait savoir qu’elle pourrait se retirer du dossier si les conditions imposées par Bruxelles étaient trop strictes.

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