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Marco Vasco : « Le télétravail crée une relation gagnant-gagnant, entre l’entreprise et le salarié »

Repositionnement, chômage partiel, télétravail : le directeur général de Marco Vasco fait le point sur ces sujets dans une interview à L’Echo touristique.

L’Echo touristique : Que va changer la crise dans votre stratégie et positionnement ?

Alexandre Vercoutre : Nous avions une réflexion sur l’Europe, que la crise du Covid-19 a accélérée. Nous sommes déjà bien positionnés sur l’Europe du Nord. Nous souhaitons nous ouvrir à l’Europe du Sud : Italie, Espagne, Grèce. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas de vitrine web dédiée à chacune de ces destinations -comme Marco Vasco Espagne- même si nous avons déjà organisé des voyages sur mesure dans chacune d’entre elles. Quid de la France ? Nous pouvons monter des itinéraires en France, pour honorer des demandes spécifiques. Mais je considère que nous n’avons pas de réelle valeur ajoutée sur l’Hexagone, en général. Jusqu’à maintenant, nous avons organisé de manière extrêmement marginale des voyages sur mesure en France.

Cet été, les Français vont s’évader au niveau local, voire régional ou national, potentiellement en Europe. Dans ce climat d’incertitudes, avez-vous toujours des espoirs sur l’été ?

Alexandre Vercoutre : Nous avons toujours un peu d’espoir sur l’été, tout en restant lucide. Nous espérons sauver une partie de la saison, d’autant que des compagnies aériennes rouvrent quelques lignes. Des sites touristiques recommencent à accueillir des visiteurs. Nous voulons rester optimistes, même si le gouvernement n’incite pas pour l’heure à voyager à l’étranger. Les messages sont « Restez en France », « Ne partez pas trop loin ». A ce jour, nous n’avons pas annulé les dossiers de juillet-août, nous annulons ceux de juin. Aujourd’hui, nous sommes dans les tendances du marché en termes de baisse d’activité. 2020 sera une mauvaise année. Pour l’instant, dans le meilleur des cas, nous afficherons un recul d’activité d’environ -40% sur l’ensemble de l’année.

Quand entrevoyez-vous la reprise ?

Alexandre Vercoutre : Nous espérons une reprise à la fin de l’année 2020, ce qui comptera comptablement pour 2021. C’est une question d’espoir et d’optimisme. Nous observons des demandes qualitatives – intentionnistes- sur l’Europe du Nord vers la fin de l’année. Par ailleurs, les deux tiers des clients ont accepté des reports à des dates ultérieures, sur l’ensemble des voyages annulés, souvent sur la destination d’origine. Nous ne constatons pas de frilosité sur les pays long-courriers, ce qui est une bonne nouvelle. Les reports ont eu lieu sans frais, dans l’esprit de l’ordonnance du 25 mars. Une petite partie des personnes qui n’ont pas reporté devraient préférer un remboursement (après 18 mois, NDLR). En général, l’ensemble des clients se montrent compréhensifs, solidaires, bienveillants.

Les équipes ont montré une capacité prodigieuse à s’adapter.

Comment s’organisent le chômage partiel et le télétravail ?

Alexandre Vercoutre : L’ensemble des salariés sont au chômage partiel, sur la base d’une activité réduite à 30% en télétravail. A compter du 11 mai, nous allons maintenir le télétravail que nous avons mis en place dès le début du confinement. Dès le 18 mars, tout le monde était en télétravail. Les équipes ont montré une capacité prodigieuse à s’adapter. Les salariés se sont montrés très compréhensifs, dans un très bon état d’esprit. Ils se sont responsabilisés. Nous organisons des visioconférences, environ trois fois par semaine. Nous suivons les consignes du gouvernement en prolongeant le télétravail (et l’activité partielle) jusqu’à fin mai. D’autant que nous n’avons aucune urgence à retourner au bureau.

La crise va changer votre façon de travailler à long terme ?

Alexandre Vercoutre : La situation actuelle va influencer notre façon de travailler au cours des prochaines semaines et des prochains mois. La crise l’a prouvée, nous savons nous organiser à distance. Après presque deux mois de confinement, des entreprises très parisiennes vont sans doute se réorganiser, pour offrir aussi une meilleure qualité de vie à leurs salariés. Elles seront tentées par la décentralisation, en activant des relais dans de grandes villes, avec des collaborateurs qui rejoindront ces bureaux régionaux dès que nécessaire. Chez Marco Vasco, nous écoutons nos équipes, et nous réfléchissons à cette décentralisation depuis 2017. Déjà, 20% à 25% de nos effectifs sont situés en dehors de notre siège à Paris. Nous sommes installés à Rennes et à Lyon, où nous avons créé un cercle vertueux avec nos salariés. Le télétravail et l’approche régionale créent une relation gagnant-gagnant, pour l’entreprise comme pour les salariés. Cela représente des économies pour l’employeur, et des logements plus sympas et moins onéreux pour des collaborateurs qui gagnent en qualité de vie. La crise va accélérer l’essor du télétravail.

Malgré le contexte, vous avez lancé un moteur de recherche « Où partir ». Dans quel but ?

Alexandre Vercoutre : C’est une plateforme d’inspiration et de recherche, en ligne depuis quelques semaines. Nous avons eu de bons retours. L’internaute sélectionne un mois de départ, un continent, une thématique, et le moteur sélectionne en retour les meilleurs programmes de Marco Vasco. Nous sommes allés plus loin en affichant les émissions de CO2 sur les trajets aériens de ces voyages, en nous appuyant sur le calculateur très transparent de la Direction générale de l’aviation civile. Nous avons sélectionné des associations pour proposer aux voyageurs qui le souhaitent de les compenser.

Quel a été votre chiffre d’affaires en 2019 ?

Alexandre Vercoutre : Environ 70 millions d’euros. L’essentiel du chiffre d’affaires provient des destinations long-courriers. Sur le moyen-courrier, nous sommes positionnés sur l’Islande, l’Europe du Nord et la Russie.

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1 commentaire
  1. Hernandez Muriel dit

    Le télétravail à de nombreuses limites : émulation , échanges directs entre collaborateurs , partage de connaissance qui permet à chacun de s’enrichir , de partager de façon spontanée . Ce qui est très appréciée par tous .

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