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AÉROPORTS FRANÇAIS, la croissance du trafic se poursuit

En 2016, malgré les problèmes de compétitivité et les inquiétudes autour des privatisations, le trafic devrait de nouveau progresser de 2 à 3% grâce aux compagnies à bas coût.

La croissance du trafic des aéroports français, toujours portée par les low cost, s'est accélérée. En 2015, ils ont accueilli 180,8 millions de passagers, une progression de 3,1 %, contre 2 % en 2014, malgré les attentats de Paris du 13 novembre et les grèves. Le trafic a chuté de 1 % en novembre et de 1,4 % en décembre, alors que sur les 10 premiers mois de l'année, il était en hausse de 3,9 %, selon le bilan de l'UAF (Union des aéroports français). Cette croissance reste essentiellement portée par le développement du trafic low cost, qui a progressé de 9,4 %, avec 4 millions de passagers supplémentaires attirés par des tarifs attractifs. Les prix ont baissé d'environ 5,5 % sur le moyen-courrier, selon la DGAC (Direction générale de l'aviation civile). Les compagnies à bas coûts représentent désormais 28 % du trafic français et 41 % du trafic des aéroports régionaux et une dizaine d'aéroports sont désormais dépendants à plus de 80 % de leurs lignes. En 2015, le trafic a également été porté, au-delà du moyen-courrier, par les liaisons vers l'Amérique du Nord, le Moyen-Orient ou l'Asie-Pacifique. Le trafic national, lui, après une baisse de 2,6 % en 2014, repart à la hausse en 2015 (+0,9 %). Dans le détail, les aéroports parisiens d'Orly et Paris-CDG enregistrent une hausse de leur trafic de près de 3 %, contre 3,3 % pour ceux de province et 2,5 % pour ceux d'outre-mer. Les aéroports de plus de 1,5 million de passagers, qui représentent 90 % du trafic français, ont tous progressé, notamment Bâle-Mulhouse (+8,2 %), Beauvais (+7,6 %) ou Bordeaux (+7,6 %), seul Lille ayant enregistré une baisse de trafic (-3,5 %), et ce pour la deuxième année consécutive.

Nouvelles liaisons européennes cet été

Ces résultats restent toutefois inférieurs à la moyenne européenne (+5,2 %), selon ACI Europe. D'après son directeur général, Olivier Jankovec, 20 % des plates-formes du continent ont enregistré une croissance à deux chiffres. « Cet élan positif, créé par l'amélioration du contexte économique dans la zone euro, des prix du pétrole bas et une politique monétaire souple, devrait se maintenir en 2016. » Selon les données d'OAG (Official Airline Guide), les capacités des compagnies européennes sont en hausse de 8 % pour la saison été 2016, la plus forte croissance depuis 2009, en particulier vers le Moyen-Orient (+15 %), l'Amérique du Nord (+12%) ou sur les vols européens (+8 %). En France, easyJet a ouvert 30 lignes pour la saison été, surtout depuis Paris, Lyon et Toulouse, Vueling 10 nouvelles routes au départ des aéroports de Paris,Bordeaux et Nantes, et Transavia 10 routes également, principalement au départ de Paris, Lyon ou Nantes. Globalement, cet été, la plupart des grands aéroports ont annoncé 10 à 20 destinations supplémentaires.

Pour Philippe Aliotti, délégué général de l'UAF, « la tendance de croissance du trafic observée en France ces dernières années, autour de 2 à 3 %, grâce au développement du low cost, donc du moyen-courrier, devrait se poursuivre au moins en 2016. Le taux de pénétration des compagnies à bas coût en Europe est d'environ 30 % et en France, il y a encore du potentiel. On ne voit pas comment le trafic pourrait baisser, si ce n'est pour des raisons de sécurité publique. La France est très sensible dans ce domaine, comme l'a montré la baisse de trafic liée aux attentats fin 2015. Au-delà de 2016, ce qui pourrait apporter une croissance supplémentaire aux aéroports français, c'est le développement des vols low cost long-courriers mais ce n'est que le début, avec des compagnies comme Norwegian et French Blue, et cela reste marginal. Le trafic intérieur ne devrait pas progresser, ou de manière marginale, compte tenu de la concurrence du TGV. On l'a vu avec Strasbourg ».

Pour développer leur trafic, nombre d'aéroports français investissent ou vont investir : nouveau terminal à Lyon, jetée pour les low cost et hôtel à Toulouse, système de tri des bagages à Bâle-Mulhouse, voirie et parking à Marseille… Mais l'augmentation des capacités et les nouveaux services ne suffisent pas. Pour attirer de nouvelles dessertes, l'aéroport de Nice-Côte d'Azur va baisser sa redevance passager de 2,5 % dès l'hiver 2016/2017 et geler l'ensemble de ses redevances pendant 10 ans. Dans un contexte de concurrence croissante, spécialement pour attirer les low cost, la compétitivité -liée entre autres au coût du travail et du capital, à la taxe d'aéroport et aux mesures de sûreté, aux normes ou à l'accessibilité – est un enjeu majeur pour les gestionnaires d'aéroports. « Il faut améliorer la connectivité et développer un fonctionnement en réseau, ajoute Philippe Aliotti. La logique de hub n'est pas adaptée aux compagnies low cost. Pour cela, il faut accorder d'avantage de droits de trafic aux aéroports régionaux. Aéroports de Paris n'y est pas forcément opposé, en revanche, c'est plutôt Air France qui bloque ».

Des compagnies aériennes inquiètes des privatisations

Après Toulouse, 2016 va également être marquée par la privatisation de deux autres aéroports régionaux, Nice et Lyon, qui devrait rapporter autour de 3 milliards d'euros à l'État. Les acquéreurs – les gestionnaires de l'aéroport londonien de Heathrow, de Singapour, de Rome, de Vinci ou de la Caisse des dépôts et consignations ont déjà déposé leur dossier – devraient être choisis cet été. Certains représentants des compagnies aériennes s'inquiètent de cette privatisation. « On est face à un monopole public qui va être transféré à des intérêts privés, mais qui restera un monopole (…), une situation qui ressemble beaucoup à celles des concessions autoroutières pourtant dénoncées par le gouvernement », a déclaré début avril Alain Battisti, président de la Chambre syndicale du transport aérien, dans une tribune. Leur crainte est évidemment d'assister à une hausse des tarifs, particulièrement pour rémunérer les actionnaires. À Paris-CDG et Orly, dont l'État détient pourtant encore plus de 50 % du capital, les redevances ont augmenté de près de 50 % depuis 2006. Mais la concurrence entre les aéroports régionaux devrait limiter ce risque, comme le montre le gel des redevances récemment annoncé à Nice.

28% c'est la part du trafic low cost en 2015.

Les aéroports français ont accueilli 180,8 M de passagers (+3,1 %) en 2015.

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