Aeroflot creuse ses pertes à cause de l’effondrement du rouble
La compagnie aérienne russe Aeroflot accuse une perte nette de 47 millions d’euros sur le premier semestre 2015.
A contre-courant de ses grandes concurrentes internationales, la première compagnie aérienne russe Aeroflot a presque doublé son déficit au premier semestre. Malgré une forte hausse de son trafic passagers, le groupe détenu à majorité par l'Etat russe accuse en effet une perte nette de 3,5 milliards de roubles (47 millions d'euros) sur les six premiers mois de l'année, soit 86% de plus qu'un an plus tôt, a-t-il indiqué dans un communiqué ce lundi 31 août.
Triplement des charges financières
Au moment où le secteur respire dans le monde entier, grâce à la baisse des coûts du kérosène, il subit en Russie de lourdes difficultés à cause de la crise économique. D'une part, la baisse du pouvoir d'achat de la population affecte le trafic à l'international et pousse les compagnies à réduire leurs marges, voire vendre leurs billets à pertes pour remplir leurs avions. D'autre part, l'effondrement du rouble augmente les coûts liés au dollar : location et entretien des avions, remboursement des crédits…
Aeroflot a ainsi vu les coûts d'entretien de ses avions et des services aux passagers augmenter de 24,5% sur un an au premier semestre, ceux de locations des appareils de 71%, ou de maintenance technique de 41%. Au total, les charges financières d'Aeroflot ont triplé.
Un chiffre d'affaires en hausse de 26%
Le groupe souligne cependant être parvenu dans cette période difficile à enregistrer une croissance de 14% de son trafic passagers, ce qui se traduit par une hausse de 26% de son chiffre d'affaires à 176,5 milliards de roubles (2,3 milliards d'euros), plus élevé que prévu.
Il a notamment profité d'une forte hausse du trafic intérieur (+28,5%), dopé par le lancement de sa compagnie à bas coût Pobeda (Victoire), alors que le trafic international a diminué de 3%. Cela lui a permis d'augmenter sa part de marché en Russie de 5,8 points à 37%.
Les deux autres principales compagnies aériennes russes, Transaero et Utair, sont étranglées par leurs dettes et ont fait appel à l'Etat pour les aider à éviter la faillite.