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Pourquoi Qatar Airways a volé… à contre-courant pendant la crise

Contrairement à la plupart des compagnies, Qatar Airways a maintenu de nombreux vols au plus fort de la crise. Décryptage avec Thierry de Bailleul, le directeur du marché Europe.

Pendant la crise, Qatar Airways a fait « le choix stratégique de voler autant que possible « , explique Thierry de Bailleul, le directeur des ventes pour l’Europe pour la compagnie qatarie.  » On a toujours opéré au minimum 30 destinations même au pire de la crise, en avril  » précise Thierry de Bailleul. Pendant cette même période, 90% de la flotte long-courrier mondiale était clouée au sol.

Au total, Qatar Airways a permis de rapatrier 2 millions de passagers avec plus 20 000 vols opérés partout dans le monde. Quelques 400 charters spéciaux ont transporté 100 000 personnes. Le fret a également bien fonctionné avec 250 000 tonnes transportées. « Ce qui représente 2 500 Boeing 777 cargo », précise le dirigeant.

Pendant cette période très compliquée, marquée par de nombreuses annulations de vols au niveau planétaire, Qatar Airways a voulu prouvé sa fiabilité. « Nous avons opéré les vols annoncés dans les systèmes. Et lorsque ce ne fut pas le cas, nous avons remboursé les clients sans tarder. Nous avons tenu nos engagements auprès des réseaux de distribution. »

Des pertes moins importantes en volant

Le fait d’avoir continué à voler pendant la crise a permis à Qatar Airways de se positionner fortement face à la concurrence long-courrier européenne et régionale. Les pertes ont d’ailleurs été moins importantes que si la compagnie avait posé tous ses avions au sol, assure Thierry de Bailleul.

« On avait fait le choix avant le crise d’avoir des avions très récents et de plus petite taille. C’est un atout au niveau environnemental mais aussi au niveau économique. » Les A 350 et les B787 consomment peu et permettent de transporter du fret en bonne quantité, surtout les Airbus. A la différence d’autres compagnies du Golfe, Qatar Airways possède peu d’avions très gourmands en kérosène. « Nos 10 A 380 sont parqués au sol, ils ne sont pas justifiés et je pense que ce sera le cas encore pendant très longtemps. »

La compagnie aérienne a tout de même reçu près de 2 milliards de dollars d’aide publique pour faire face à « l’une des années les plus difficiles » de son histoire. Le Qatar a volé au secours de la compagnie dont il est propriétaire à 100% en lui versant une avance, qui sera suivie de l’émission de 730 millions d’actions destinées à l’Etat.

En plus de la crise, Qatar Airways fait également face, depuis le 5 juin 2017, à un blocus aérien de la part des Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Qatar Airways a lancé un arbitrage international visant à obtenir de ces nations au moins 4,3 milliards d’euros pour lui avoir interdit leur espace aérien. « La décision des États d’empêcher Qatar Airways d’opérer dans leur pays et de survoler leur espace aérien est une violation flagrante des conventions de l’aviation civile et de plusieurs accords contraignants dont ils sont signataires », a déclaré le PDG de Qatar Airways, Akbar al-Baker.

Qatar Airways : 0,013 % de contamination

Autre avantage à avoir volé pendant la crise : l’expérimentation de la gestion du virus, au niveau opérationnel, pour les nettoyages des avions par exemple.

Crédit : Qatar Airways

D’une taille similaire à un chariot à boissons, le système est doté de bras UV extensibles qui désinfectent les sièges, les surfaces et les cabines sans utiliser de produis chimiques de nettoyage.

« Le nombre de cas Covid à bord d’un avion de Qatar Airways est extrêmement faible, souligne Thierry de Bailleul. Nous avons évalué que 0,013%  des passagers transportés ont été contaminés. »

Aujourd’hui, Qatar Airways c’est 650 vols par semaine vers 90 destinations. « Qatar va continuer d’étoffer son réseau, notamment vers le Nigéria, mais aussi le Vietnam, l’Afrique du sud, l’Angola ou le Rwanda. Le loisir est encore moribond, les clients les plus présents à bord sont le Visit friends and relatives. Le voyage d’affaires est également faible même si il a repris légèrement. Notamment le secteur pétrolier ou maritime. »

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La carte de la flexibilité

La compagnie joue désormais sur la flexibilité de réservation avec quatre options au choix. Les passagers ayant besoin de modifier leurs projets de voyages peuvent : conserver leur billet pendant deux ans, se faire rembourser sans frais supplémentaire, échanger leur billet contre des Qmiles valables trois ans, ou bien contre un bon d’achat d’une valeur supplémentaire de 10% par rapport au prix initial. Toujours au niveau commercial, la compagnie a décidé début septembre de refondre son programme de fidélité Privilege Club. Lorsqu’un membre du Privilege Club gagne ou dépense des Qmiles, son solde est valable 36 mois tant qu’il reste actif sur le programme. « C’est devenu quasiment impossible de perdre ses points de fidélité sur Qatar Airways », commente le dirigeant français.

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