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ADP : un référendum pour éviter la privatisation ?

Les parlementaires socialistes, communistes et de droite (LR) ont annoncé mardi avoir recueilli les signatures nécessaires à un possible référendum d’initiative partagée (RIP) contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP).

« Nous avons cherché les moyens (…) d’éviter l’irrémédiable » et ce projet de consultation des Français vise à rendre ADP « insusceptible de privatisation », a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole des députés PS Boris Vallaud, entouré de députés et sénateurs de plusieurs bords.

185 signatures étaient nécessaires pour lancer cette procédure, jusqu’ici inédite, de référendum d’initiative partagée (RIP). Finalement les parlementaires ont recueilli 197 paraphes contre cette disposition phare du projet de loi Pacte sur les entreprises, en cours d’examen au Parlement.

« Ne pas commettre à nouveau l’erreur des autoroutes »

Désormais, pour que le référendum sur la privatisation soit organisé, il faut que cette proposition parlementaire soit validée par le Conseil constitutionnel et signée par 10% du corps électoral (soit 4,5 millions de citoyens français). « Nous ne voulons pas que soit à nouveau commise l’erreur de la privatisation des autoroutes », a insisté M. Vallaud.

Le projet de loi Pacte de Bruno Le Maire a été examiné mardi après-midi au Sénat en nouvelle lecture, et doit être adopté définitivement jeudi à l’Assemblée. Ce calendrier ne devrait pas être remis en cause par cette initiative, de source parlementaire. C’est « une entreprise politique » avec un « attelage surprenant », certains signataires ayant « beaucoup privatisé », avaient critiqué par avance des porte-parole des députés MoDem.

Chiffre d’affaires d’ADP : 4,47 milliards d’euros en 2018

Selon le gouvernement, l’objectif de la loi Pacte est de « donner aux entreprises les moyens d’innover et de grandir ». Les privatisations d’ADP, mais aussi de La Française des jeux et d’Engie, sont destinées à alimenter un « fonds pour l’innovation de rupture » de 10 milliards d’euros, qui servira à financer des projets technologiques (intelligence artificielle, nanoélectronique, etc.).

Rappelons qu’ADP est un groupe international dont le chiffre d’affaires a atteint 4,47 milliards d’euros en 2018. Le groupe est officiellement devenu, en 2018, le numéro un mondial du secteur, avec 281 millions de passagers – même s’il devrait perdre ce statut après la fermeture de l’aéroport d’Istanbul, qui représentait à lui seul 68 millions de passagers.

Même si l’Etat n’en détient que 50,6 %, le groupe constitue, en valeur, la deuxième participation dans les entreprises cotées au CAC 40, après EDF. Il pèse plus de 9,7 milliards d’euros, soit près de 12 % du portefeuille boursier des participations de l’Etat.

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